Association Batira de Koutoura : Pour apporter de la lumière aux autres et prôner la cohésion sociale et le vivre-ensemble.



Créée en 2016, l’association Batira qui compte plus de 450 membres a été reconnue officiellement le 10 janvier 2017 grâce à l’obtention de son récépissé a confié son coordonnateur et d’ailleurs fondateur de Batira, Moussa Soma alias Lamoussa

Moussa Soma alias Lamoussa, coordonnateur de l’association Batira de Koutoura

. Cette association se trouve à Koutoura (localité située à 35 kms de Banfora dans les Cascades).
Unité-Travail-Progrès est le slogan de Batira.

A la question de savoir pourquoi créer une association de femmes, Lamoussa a souligné que c’était juste amener ces femmes rurales à s’épanouir d’abord et à avoir un revenu pendant les périodes de vaches maigres « J’ai créé l’association pour sauver la vie de certaines personnes en matière de santé, de réflexion et lorsque les femmes se retrouvent, elles bavardent et ça contribue aussi à la cohésion sociale et je crois qu’il faut donner un sens en son existence en apportant de la lumière aux autres. Vous savez, les femmes, quand elles sont en milieu rural, tout ce qu’elles produisent sont consommés en même temps, elles ne savent pas réserver et à la période de soudure, elles ont des difficultés pour survivre et elles sont obligées de peiner pour atteindre l’autre saison pluvieuse ».
Les frais d’adhésion à l’association sont de 500Fcfa et une cotisation mensuelle de 100Fcfa est exigée a-t-il dit et d’ajouter que les femmes mènent plusieurs activités « Nous faisons la transformation des produits locaux et des produits forestiers non ligneux(malheureusement, nous n’avons pas entamer la transformation des produits non ligneux parce que les moyens matériels nous manquent ( et comme nous sommes aujourd’hui dans un monde moderne, on ne peut pas tout faire de façon traditionnelle) et nous produisons aussi les céréales telles que la culture du riz, du maïs ».
Il a relevé de façon triste le fait que dans leur localité, la femme n’a pas droit à la terre, ce qui fait qu’ils (les femmes et lui) rencontrent des difficultés qui n’entravent à rien à leur épanouissement « la femme n’a pas droit à la terre. Nous rencontrons aussi cette difficulté ici ; mais nous faisons de tous nos efforts, pour avoir de petites superficies pour mener nos activités ».
Lamoussa est revenu sur les transformations faites par Batira « Nous transformons les graines de néré en soumbala. Nous transformons aussi le sésame en sésame salé que nous utilisons pour les mariages ; on en consomme et c’est l’un de nos produits mis sur le marché et le soumbala est venu en 2ème position.  Vous voyez même que les femmes sont entrain de conditionner le soumbala dans de beaux emballages de façon traditionnelle et comme nous sommes dans un village, les gens aiment acheter à 10 ou 20Fcfa la boule de soumbala et ceux qui veulent acheter en gros, nous avons conditionné le soumbala dans des pots pour eux à 250 et 350Fcfa ».
L’association compte plus de 450 membres et des gens tapent toujours à la porte pour adhérer a indiqué Lamoussa et de poursuivre qu’ils rencontrent d’abord les différents groupements (c’est-à-dire les différents membres qui veulent intégrer l’association) en vue d’échanger avec eux afin qu’ils s’imprègnent de ce que fait l’association «  tu ne peux pas venir comme ça et t’adresser à nous que tu veux intégrer notre association. Il y’a rencontre, échanges et on voit la faisabilité. Nous leur présentons nos conditions et si ils sont intéressés, on les invite à venir au siège de l’association ».

L’association est confrontée à des difficultés.
C’est une jeune association et nous avons pleins de projets que nous n’arrivons pas à mettre en place du moment que je suis seul à utiliser mes propres relations pour telle ou telle activité a expliqué Lamoussa « C’est une jeune association, nous avons pleins de projets que moi résident à Ouagadougou et c’est par mes propres relations souvent interservices. Lorsque j’apprends qu’il y’a des projets dans tel service, je vais et m’acquiert de ceux-ci surtout quand je sais que l’association peut aller dans ce sens et s’inscrire à ce projet.
Malheureusement, comme on est aussi loin de la capitale, de fois, ce n’est pas du tout facile ».
Une autre difficulté majeure, c’est le problème d’eau auquel est confrontée la population de Koutoura, a-t-il lâché «  et on a besoin vraiment de forages car l’eau, c’est la vie. Nous avons l’eau dans la région des Cascades, cependant, il nous manque l’eau potable, c’est cela le gros souci ici au village. Nous avons vraiment besoin de mener des activités rémunératrices de revenus (AGR) en passant par la transformation, l’élevage, mais par manque de nos moyens, nous n’arrivons pas à atteindre nos objectifs »
L’association repose uniquement sur Moussa Soma.

« La plupart de toutes celles qui sont ici, ne peuvent même pas avoir 100FCfa par jour. Donc, l’association repose sur une seule personne, à ma personne, et en tant que salarié, ce n’est pas du tout simple et je fais tout mon possible afin que nous puissions mener nos activités ». Dixit Lamoussa.

En plus des activités suscitées menées, Lamoussa de par ses relations personnelles, a permis à l’association d’offrir à la maternité de Koutoura des matériels roulants et ceux pour accompagner les malades à hauteur de 4.500.000Fcfa a-t-il mentionné «  Nous avons fait la remise ici et c’était l’une des 1ères activés fars que nous avons pu mener ».
En plus de cette activité, le dépistage du col de l’utérus et du cancer de sein «  le dépistage s’est fait le 09avril 2021, on a terminé dans la matinée du 10 et la remise du matériel dans la soirée du 10. Nous avons dépisté plus de 105 femmes et certaines ont eu peur et ne sont pas venues bien qu’on ait fait passer l’information, passer par la sensibilisation 1ère pour le village et on a eu 5cas suspects et ces femmes ont été immédiatement prises en charge  ».
Cette activité a permis de réunir des personnalités qui, jusque-là, n’avaient jamais foulé le sol de Koutoura selon ses dires « Cette activité a connu la présence des maires de Banfora et celui de Niangoloko, les deux députés de la province et la ministre de la recherche scientifique des innovation, le représentant du gouverneur des Cascades et le représentant du haut-commissaire. Pour dire que cette cérémonie a vraiment mobilisé les personnalités importantes et c’est la 1ère fois que moi en tant que fils du village, je vois ces autorités ici, fouler le sol de Toukoura. Si vous voyez la joie, la gaieté qui se lisaient sur les visages de ces femmes, et même ceux de leurs maris, tous les maris, le personnel du CSP, tous étaient très contents et même les autorités et le MCD (médecin chef du district) était représenté le directeur régional et le directeur provincial ».
Cette activité a en outre permis à Lamoussa de rentrer en contact avec des personnalités sans rendez-vous, a-t-il mentionné «  parce qu’on sait que ce que je suis en train de faire est pour une bonne cause et aujourd’hui, je remercie aussi les femmes ici présentes , elles sont à l’écoute et font tout ce que je leur demande de faire en passant par leur présidente, elles le font très bien , ce sont des femmes battantes, mais limitées en accompagnement » .

Lamoussa envisage occuper les femmes après l’hivernage.
On envisage faire autre chose pour que ces femmes rurales s’occupent même après l’hivernage, a-t-il dit «  vous voyez, l’hivernage est fini et elles ne font rien. Elles sont assises seulement et je suis en train de voir si elles pouvaient vraiment faire la transformation des produits, du savon, tisser des pagnes. Les moyens manquent, les projets sont élaborés dans l’ordinateur et si on gagne un bailleur, des personnes de bonne foi pour nous aider, on ne fait qu’activer les données dans l’ordinateur ».
Sékouma Soma, cousine directe de Lamoussa, est la présidente de l’association Batira et son rôle consiste à guider les femmes « en tant que présidente, j’essaie de rassembler les femmes et on discute sur l’avenir de l’association ».
Lamoussa est agent à l’UEMOA (union économique et monétaire ouest-africaine).
Ce Grand Homme, a confié se consacrer à la vie de l’association lorsqu’il est en pause (de 12h30 à 13h30), ce qui ne l’empêche pas de répondre aux attentes de ses supérieurs hiérarchiques au bureau «  je sacrifie ce temps pour les projets de lettres si on a une activité en vue et à la descente à 16h30. Il m’arrive de rester au bureau jusqu’à 21h pour réfléchir à comment dynamiser l’association.
Etant à Ouagadougou, je suis en communication directe avec les femmes au village :  on peut faire plus d’une heure d’échanges pour savoir tout ce qui se passe au village et je donne des instructions qui marchent et quand je viens, c’est pour venir rencontrer les membres du bureau , je leur donne un programme et chacune est chargée de passer le message à celles qui ne sont pas là et la communication est un moyen qui facilite beaucoup ».

benedicteoued@gmail.com

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