« Pour moi, 2023 s’annonce avec beaucoup d’espoir dans la mesure où en 2022, nous avons diagnostiqué beaucoup de tares en matière de défense des droits humains ; mais je mets surtout le focus sur les femmes. Ceux qui m’ont suivi en 2022, ont remarqué que beaucoup d’activités étaient menées en faveur des femmes parce qu’à ce niveau, il y’a beaucoup à faire en matière de connaissance de textes, en matière de manipulation des technologies de l’information et de la communication » Dixit la Coordonnatrice nationale de la coalition burkinabé des défenseurs des droits humains (CBDDH), également du réseau des femmes défenseurs des droits humains au Burkina Faso (BF), Florence Ouattara.
Défenseure des droits humains, Florence Ouattara, Coordonnatrice de la coalition burkinabé des défenseurs des droits humains au Burkina (CBDDH), a confié à Féminin Actu que l’année 2023 est une année de défis.
2023 est une année de défis a souligné Florence : Le gros défi à relever est l’accès ; l’accès à internet « vous savez, avec les deux crises, la crise sanitaire Covid et la crise sécuritaire, nous sommes obligés vraiment de nous accrocher à la seule alternative qui est de travailler dans le virtuel ; qui ne sait pas utiliser l’internet aujourd’hui et les réseaux sociaux est simplement analphabète , je les appelle les analphabètes du 21ème siècle, donc, au niveau des femmes, nous avons initié déjà quelques formations .
Lors de la dernière activité qui est l’atelier sur le réseautage, nous avons constaté que huit femmes sur quarante n’avaient pas d’adresses internet, n’utilisaient pas non plus les réseaux sociaux, c’est un drame. Il va falloir travailler à résoudre ce problème. Et même si les femmes ont des téléphones, elles sont malheureusement souvent confrontées à un manque d’électricité. Et si par contre d’autres ont l’électricité et le téléphone, elles n’ont malheureusement pas les moyens financiers pour s’acheter les unités ; le minimum pour pouvoir participer à nos débats de groupes. Le réseautage veut dire aussi partager les informations (infos) et dans les réseaux sociaux et si vous n’avez pas d’unités, vous ne pouvez pas vous connecter et c’est une réalité ».
Un autre défi à relever, c’est encore cette affaire d’autonomisation de la femme, autonomisation économique, autonomisation financière, a-t-elle ajouté « si la femme n’a pas le minimum, elle ne peut pas participer au développement du pays. J’aime souvent dire que les droits sociaux ; c’est-à-dire l’accès aux ressources socio de base, c’est ça l’essentiel, c’est ça qui donne la dignité à un être humain et beaucoup de femmes sont à ce niveau : si vous n’avez pas bien mangé, vous êtes mal logés et que vous avez des ordonnances à payer, vous n’avez rien à avoir avec les droits humains, vous ne pouvez même pas participer parce que vous avez encore d’autres chats à fouetter. Vous êtes au niveau des basiques alors que quand vous êtes dans les basiques, les droits humains deviennent un Luxe pour vous. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de se battre aux cotés des femmes pour les autonomiser petit peu, pour leur donner la dignité, la dignité , c’est au moins sept femmes qui peuvent avoir un repas complet dans la journée, qui peuvent participer activement et efficacement surtout au développement du pays et si la personne n’a pas ce minimum vital, cette personne va être un consommateur alors que nous avons besoin de producteurs et qui dit producteurs, il faut compter avec les femmes : Les femmes sont à tous les niveaux de développement ; il faut qu’elles soient outillées, instruites, qu’elles soient dans la gouvernance à tous les niveaux (financière, économique, administrative), que la femme soit impliquée ».
Florence qui reconnait que Dieu a doté la femme « d’une Puissance Inouïe » a indiqué que la femme avait une Puissance qu’elle ignorait. C’est pourquoi selon ses dires, elle ne comprend toujours pas l’exclusion des femmes et a précisé que cette exclusion fragilisait énormément le BF « Les gens aiment le dire : Si tu réussis, c’est ta mère, si tu échoue, c’est ta mère. Comment comprendre l’Exclusion des femmes ; cette exclusion des femmes fragilise énormément le BF. Nous voulons aller à la culture. Sur le plan culturel, la femme est faite pour être honorée, la femme est faite pour être valorisée, pour être impliquée parce que Dieu a doté la femme de bonté, de présence, de don de soi, une participation de la femme à tous les niveaux de la gouvernance au BF, fera bouger notre pays e le t bouger qualitativement jusque sur le long terme ».
Mon Cri de cœur, c’est qu’à partir de 2023 avec le président Ibrahim Traoré, nous puissions relever ce défi : La lutte contre l’insécurité dans notre pays a souhaité de vive Voix Florence « je suis sûre et certaine que nous allons relever ce défi ; mais avec les femmes, les femmes dans la lutte contre l’insécurité, les femmes dans la gestion de toutes les crises, les femmes avant, les femmes à des postes clés, les femmes ; pas pour paraître, mais pour participer efficacement ».
Florence a en outre lancé un Cri de Cœur à l’endroit des femmes « Ne restons pas derrière, osons. Soyons ces femmes qui osent, ces femmes qui se sentent citoyennes, ces femmes qui n’attendent pas qu’on les appelle, ces femmes spontanément qui viennent et qui font toujours le double de soi, ces femmes qui disent OUI je suis Burkinabé et je dois participer avec ou sans moyens, on peut toujours participer et donc, mes sœurs, mes filles, mes mamans, venons à la rescousse ; le BF a besoin de nous, notre pays ne va pas couler parce que nous sommes là.
« Ce sont les femmes qui sont devenues des Chefs de famille ; ce rôle qu’on leur a refusé au vivant de leurs maris. Ce sont les femmes qui permettent au BF d’aujourd’hui d’avoir la tête haute, ce sont les femmes qui portent le Burkina, qu’on le veuille ou non, tous ceux qui pensent que les femmes ne sont pas engagées, qu’ils reviennent sur leurs pas, le Burkina est DEBOUT grâce aux FEMMES et le Burkina sera devant grâce aux FEMMES, a-t-elle conclu ».