La salle de conférence sise dans le quartier Ouaga 2000 à Ouagadougou, a abrité la 10ème édition du Forum sur la gouvernance de l’internet le vendredi 17 novembre 2023. Cette activité a été possible grâce à l’Initiative pour la gouvernance de l’internet (IGF) et s’articule autour du thème : « Souveraineté numérique et cybersécurité au Burkina Faso (BF).
Dans son mot introductif, Le président de IGF (Initiative pour la gouvernance de l’internet) qui s’est réjoui de la mobilisation des uns et des autres, a remercié les participants pour leur implication, engagement et dévouement qui ont permis la tenue effective de cette édition.
Pour lui, Le forum sur la gouvernance de l’internet a pour vocation d’être une plateforme ouverte et inclusive qui facilite la discussion sur les questions de politiques publiques relatives à internet.
Le thème de cette année est d’actualité et a une importance particulière pour eux car il est en phase avec les orientations des autorités qui ont fait de la souveraineté et la reconquête totale de notre territoire, leur leitmotiv, a-t-il précisé « Cette souveraineté ne saurait être totale si notre cyberespace n’est pas sécurisé. C’est donc une occasion pour nous, pour aujourd’hui de pouvoir discuter d’un sujet d’une importance cruciale.
Nous naviguons à travers l’ère numérique, il est impératif de réfléchir aux défis et aux opportunités qui découlent de la gestion de cet espace virtuel en constante évolution dans notre pays ainsi que dans le monde entier. L’internet est un catalyseur qui a transformé le monde en un village global, la puissance des connexions rapides permettant les échanges d’informations. Cependant, cette globalisation numérique soulève des questions cruciales liées à la souveraineté nationale, comment pouvons-nous préserver notre identité nationale tout en naviguant dans cet espace virtuel mondial ».
Hermann reconnait en outre que l’équilibre entre une gouvernance de l’internet ouverte et la préservation de la souveraineté nationale est plus que nécessaire. C’est pourquoi selon lui, il est essentiel de promouvoir les principes de gouvernance qui respectent la diversité culturelle tout en garantissant que chaque nation conserve la capacité de réglementer et de protéger ses citoyens dans le cyberespace « La collaboration institutionnelle est indispensable pour relever les défis de la gouvernance de l’internet tout en préservant l’intérêt national. Cependant, cette collaboration doit respecter le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de chaque Etat et reconnaitre la diversité des systèmes politiques et culturelles, la sécurité numérique est la protection des données et la protection des données sont au cœur de la souveraineté nationale dans le cyberespace. Chaque nation a la responsabilité de mettre en place les politiques qui garantissent la sécurité de ses citoyens tout en respectant les normes internationales.
La gouvernance de l’internet, la souveraineté nationale sont intrinsèquement liées dans notre monde interconnecté, nous devons travailler de manière concertée pour élaborer des politiques numériques qui préservent nos identités nationales, protègent nos citoyens et permettent une collaboration internationale responsable ».
La Ministre de la transition digitale, des postes et télécommunications électroniques, Aminata zerbo/Sabane (accompagnée de ses homologues du Niger et du Mali)qui a salué la mobilisation dans la salle, a trouvé le sujet d’intérêt ; ce qui est encourageant et rassurant « Nous comptons sur la jeunesse pour relever les défis qui sont les nôtres et surtout ne pas rater le train de cette 4ème évolution .Je suis ravie que les 1ers responsables de cette organisation nationale ont pu participer, ça démontre le dynamisme de la représentation ici au Burkina. Nous sommes à la 10ème édition et je crois que ça se félicite pour la régularité avec laquelle ils ont gagné ce cadre d’échanges, de concertations , mais également de formations pourque tous nos jeunes soient outillés, pour qu’ils sachent ce qui se passe , c’est pour moi aussi un organe de veille qui puisse nous alerter sur tout ce qu’il faut faire pour être toujours dans la dynamique, sur la toile, qui est la dynamique de pouvoir profiter de cet outil important aujourd’hui pour tout pays qui entend consolider son développement et rattraper comme les autres le retard de développement ».
Au cours de son allocution, elle a informé les participants d’une création de l’AES (Alliance des Etats du Sahel).
La création de l’AES n’est pas le fruit du hasard , a—telle dit « Comme mes homologues l’ont dit, nos hautes Autorités ont décidé à travers la création de l’AES , d’unir nos forces, d’unir nos intelligences pour dans un 1er temps libérer nos territoires , bouter hors de nos territoires ce terrorisme qui nous fait tant mal , mais également pouvoir booster le développement socio-économique de nos pays en comptant sur vos forces , en allant vers un développement endogène comme le dit l’autre, on ne développe pas, on se développe. Il est urgent et important que nous puissions prendre en main nos destins pour pouvoir construire notre développement nous appuyant sur nos propres forces et je pense que le thème est vraiment à propos. Je pense que la souveraineté est intimement liée à la sécurité. « Même quand on parle de souveraineté de nos pays, c’est intimement liée à la capacité de pouvoir sécuriser notre territoire , de pouvoir sécuriser nos populations et c’est la même chose aussi dans le domaine du numérique si on veut être souverain, il nous faut obligatoirement maitriser nos cyberespaces, avoir cette capacité de sécuriser nos systèmes d’information ; donc, je vous félicite pour ce thème et le ministère reste à vos côtés pour déjà mener les réflexions mais aussi pouvoir partir de vos recommandations comment accompagner toute cette dynamique pour pouvoir atteindre cette souveraineté ».
Elle a profité en outre de l’occasion qui lui était offerte féliciter d’abord IGF, les encourager dans leur dynamique et féliciter tous ceux qui sont dans la salle et informer aux participants qu’ils ont décidé de produire un projet de Mémorandum pour matérialiser l’Alliance dans le secteur du numérique qui est aujourd’hui selon elle, un levier sur lequel on peut vraiment s’appuyer pour booster le développement socio-économique des États « Dans ce mémorandum, la cybersécurité a une place de choix parce qu’il nous faut monter en compétences , en expertise et dans ce domaine, si nous voulons réussir notre transition digitale et aussi les infrastructures qui sont le socle, il est important de consolider vos infrastructures , de pouvoir les mutualiser pour aller plus loin, vite et bien ensemble ».
Le président de l’IGF, a remercié la ministre chargée des Tics du BF et ses homologues qui les accompagne (la ministre) et séance tenante leur a présenté les stagiaires de cette année qui ont suivi la formation sur la gouvernance de l’internet (Du 8 au 10 novembre 2023) « et cette année nous avons deux sessions dont la 1ère s’est tenue à Ouagadougou et une 2ème session qui se tiendra à Bobo Dioulasso dans le mois de décembre. L’objectif est de travailler à avoir un bassin de personnes sensibilisées à la notion de gouvernance de l’internet ; ce n’est pas une histoire de techniciens, c’est tout le monde qui doit être imprégné de cette notion pour pourvoir contribuer afin qu’on puisse créer, deviner l’internet que nous voulons pour nos pays, pour nous aujourd’hui et demain ».
Au cours du Forum, les participants ont assisté à deux panels. Le 1er panel a été modéré par Émelie Maiga/Barro, spécialiste en transformation digitale, actuellement chargée de contrôle interne et de suivi évaluation à la direction générale des systèmes d’information (DGSI) au ministère de l’économie, des finances et de la prospective (MEFP). Autour de ce panel, des communicateurs ont fait leurs communications relatives à des thèmes :
« Souveraineté numériqué du BF : sur quel levier actionner ? » a été défendu par Antoine Yaméogo, ingénieur de conception en informatique, actuellement chef de service en charge des systèmes d’information et des noms de domaine « bf » au sein de la direction des services informatiques de l’ARCEP. ;
Ragnawendé Guy Édouard Bouda, ingénieur de conception des réseaux et système en informatique, enseignant vacataire dans les institutions de la place, s’est appesanti sur « l’identification des ressources sur internet : la fonction DNS »,
Et Guy Hermann Bazémo, psychologue, chargé des relations extérieures et de la communication à la commission nationale burkinabè pour l’UNESCO est revenu sur « les indicateurs de l’UNESCO sur l’universalité de l’internet ».
Quant au 2ème panel, il a été modéré par Ounteni T. Cyrille Ouoba, ingénieur de conception en génie informatique et spécialiste en digitalisation.
La 10ème édition du forum sur la gouvernance de l’internet a refermé ses portes par la remise d’attestations aux stagiaires ayant bénéficié de la formation sur la gouvernance de l’internet et une photo de famille pour immortaliser l’évènement.
Bien avant la cérémonie de clôture, le représentant des stagiaires, Ismaël Traoré en , prenant la parole au nom des stagiaires, a précisé que l’école méritait vraiment tout son nom « c’est une véritable école et nous avons beaucoup appris sur ce qui est de la gouvernance de l’internet. J’adresse mes remerciements à l’IGF, aux formateurs, à tous ceux qui ont rendu possible cette formation et au nom des bénéficiaires de cette formation, nous formulons un vœu afin que toute personne qui a déjà eu à prendre part à une telle formation soit contactée en vue de partager ce qu’elle a reçu. Nous nous engageons personnellement à le faire et nous souhaitons en outre avoir l’accompagnement de bonnes volontés pour pouvoir étendre cette convention. Les appareils ne nous fragilisent pas, ce sont les humains qui fragilisent les appareils et les autres avec lesquels ils sont en contact. Donc, c’est vraiment très important d’avoir une masse critique de gens qui sont formés à l’utilisation d’internet et j’ai envie de vous dire que si vous n’apprenez pas internet, internet va vous utiliser ».
L’association IGF-BF est une organisation multipartites comprenant le gouvernement, le secteur privé, la société civile, le monde académique , officiellement reconnue et est membre du forum ouest-africain sur la gouvernance de l’internet et aussi du forum mondial sur la gouvernance de l’internet sous l’égide des nations unies a souligné son président, Hermann Ouédraogo « Le forum sur la gouvernance de l’internet a pour vocation d’être une plateforme ouverte et inclusive qui facilite la discussion sur les questions de politiques publiques relatives à internet. Depuis sa création en 2012, l’IGF-BF a mené de nombreuses activités sur la conduite d’études au niveau national et régional et des formations sur la gouvernance de l’internet ; c’est ainsi que depuis 2018, où s’est tenue la toute 1ère fois le forum ouest-africain sur la gouvernance de l’internet ici au Burkina Faso (BF). Nous avons décidé de perpétrer cette école en créant l’école nationale sur la gouvernance de l’internet (EGI-BF) qui nous permet de former à chaque session plus de 50 stagiaires venant de milieux divers, de catégorie socio-professionnels en vue d’avoir une masse critique aux Burkinabés sensibilisés à la gouvernance de l’internet : nous sommes cette année à la 3ème édition de l’école et comme innovation, nous avons tenu à avoir deux sessions dont la 1ère à Ouagadougou et la 2ème à Bobo Dioulasso en décembre ».
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