Equipop organise du 22 au 25avril 2024 à Ouagadougou, une formation sur « l’Approche féministe de lutte contre les violences sexistes et sexuelles ».
Cette activité entre dans le cadre du Projet « Se Défendre : soutenir les femmes burkinabés et leurs organisations dans leurs luttes contre les VSS » et a pour objectif principal de permettre aux partenaires de mise en œuvre du Projet de s’approprier l’Approche Féministe de la lutte contre les VSS a expliqué la chargée d’innovation et d’accompagnement à IPBF, Stevie Reine Yaméogo et d’ajouter qu’il s’agira de développer les compétences des partenaires du Projet « Se Défendre » via une formation complète sur l’Approche Féministe des VSS .
Et parlant du Projet, Stevie a précisé qu’il regorgeait trois principaux axes que sont :
L’axe 1 : « Prévention » répond à l’objectif premier du Projet et soutenu par IPBF (Initiative Pananetugri pour le bien-ètre de la femme »,
L’axe2 est « l’axe de prise en charge » est soutenu par l’association des femmes juristes du Burkina qui va travailler à accompagner les femmes dans leur reconstruction à travers des appuis juridique, judiciaire,
L’axe3 qui un « axe pour le plaidoyer autour du soutien, à l’évolution et à l’amélioration du cadre juridique à travers la conduite des litiges stratégiques » et il est porté par l’ONG « Voix de femmes ».
Pour elle, les objectifs de ces axes consistent à appuyer le développement transformatif des femmes, des filles et des organisations de la société civile (OSC) de promotion des femmes et des filles face aux VSS, de soutenir l’accompagnement des survivantes des VSS dans leurs parcours juridique, judiciaire et psychologique et améliorer l’application du cadre juridique et soutenir l’évolution à travers la conduite des litiges stratégiques.
Le choix de ces trois organisations résulte du fait que Equipop est engagé avec ces trois organisations qui travaillent depuis belle lurette au Burkina Faso (BF) a-t-elle ajouté et de confier que la particularité de ces organisations est que ce sont des organisations qui collaborent en synergie d’actions et tout ce qui doit être déployé dans le cadre du projet, doit tenir compte de la sensibilité genre et approche féministe.
Stevie Reine qui reconnait que l’approche féministe est une approche transversale à toutes les organisations, a jugé en complicité avec Equipop, d’avoir des séries de formations et plusieurs activités sont prévues pour chaque axe au profit des trois bénéficiaires de la mise en œuvre du Projet « Se Défendre ».
En ce qui concerne les formations, elle a noté des formations initiales qui sont au nombre de quatre à cinq et cette 1ère est la formation initiale sur l’approche féministe de lutte contre les VSS et à l’issue de cela, il y’aura la formation sur les masculinités « pourquoi il est important de questionner les masculinités et comment elles sont un avantage à pouvoir lutter contre les VSS », la formation sur la communication féministe, la communication sur l’approche féministe.
Cet atelier de formation fait suite à celui tenu le 10 juin 2023 à Ouagadougou qui a consisté à lancer officiellement ce Projet a expliqué Stevie Reine et de poursuivre qu’à l’issue de cela, il était question de poursuivre les activités dudit Projet.
Elle est revenue en outre sur les grands objectifs du Projet « Se Défendre » qui est un projet soutenu financièrement par l’agence française de développement (AFD) en cofinancement avec d’autres bailleurs qui ont été accordés par des partenaires de mise en œuvre que sont Voix de femmes, l’association des femmes juristes du Burkina et l’initiative pananetugri pour le bien-ètre de la femme (IPBF).
Le projet vise essentiellement à outiller les organisations féminines et féministes afin de pouvoir contribuer efficacement à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) au niveau du Burkina Faso (BF) et il s’agit d’une phase 2 qui consiste à pérenniser les acquis de ce Projet , pouvoir encore déployer plus exactement des actions qui vont permettre de rendre plus résilientes les femmes qui sont vulnérables et qui subissent les violences sexistes et sexuelles., a-t-elle confié « parce qu’on a déjà déployé une phase 1 du Projet qui était de nommer Droits et santé des femmes, Prévenir et réduire les inégalités des femmes en période de crises et post Covid19 ».
Les communications sont assurées par deux facilitatrices qui vont s’entretenir sur les questions d’approche féminines de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Il s’agit de :
Maïmouna Ndoye, Référente genre et approches féministes à Equipop, bureau du Sénégal, une des facilitatrices et communicatrices, et Josette de Bernard Aisse, chargée genre et gestion des connaissances à Equipop, bureau Burkina, l’autre facilitatrice et communicatrice.
L’une des communicatrices se prononce.
« Ce matin, nous avons abordé une séquence pour Comprendre beaucoup sur les VSS et on a défini les VSS comme toute attitude qu’on a envers son prochain qui le dénigre, l’humilie qui porte atteinte à l’intégrité de cette personne. On a remarqué également que les VSS sont rencontrées un peu partout et se manifestent dans la famille, dans la communauté et également dans nos lieux de travail ».
Il faut aussi signaler que pour les VSS, on a beaucoup de sources d’agresseurs, a-t-elle poursuivi « La famille peut constituer une source d’agresseur pour les VSS, il y’a également la communauté et la plupart de ces agresseurs sont surtout les hommes parce que les VSS sont liées au genre et trouvent beaucoup leurs sources dans les inégalités, dans le système patriarcat mis en place parce que le sexe masculin est beaucoup plus célébré par rapport au sexe féminin ».
Pour Josette, il faut essayer de questionner les pratiques sociétales qui contribuent à cette inégalité entre les deux sexes si toute fois nous voulons éradiquer ce fléau « Au lieu de faires des formations, dans l’approche féministe, nous nous basons beaucoup plus sur ces pratiques pour discuter par rapport à ces pratiques. On questionne ces pratiques, c’est-à-dire que l’on fait des communautés de pratiques, des scènes de paroles pour discuter par rapport à ces pratiques en les mettant à nu. En sorte, c’est une auto évaluation pour voir si ces pratiques valorisent ou démunies les VSS et dans le cas où cela démunie l’un des sexes, on essaie d’adapter ces activités qu’il puisqu’il est difficile d’abandonner ces pratiques acquises depuis des années et c’est très difficile de les laisser d’un moment à un autre. Donc, c’est une question de travailler sur la personne, de travailler sur soi individuellement avant d’aller sur le collectif et le travail individuel commence par l’évaluation, le questionnement de sa propre personne dans la société et les valeurs qui accompagnent les pratiques sociétales qui nous découragent, qui nous désavantage par rapport au sexe masculin ».
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