« Le rétrécissement de l’espace civique ces dernières années dans plusieurs pays limite la capacité d’expression d’une frange croissante de la population : les citoyens les plus pauvres, les groupes marginalisés et les femmes sont le plus exclus des processus de prise de décision.
La discrimination à l’égard des femmes sahéliennes s’exprime dans toutes les sphères de la société. Elle est profondément inscrite dans les mœurs et pratiques mais aussi dans les institutions sociales déterminant le statut des femmes en tant qu’actrices dans la société, dans la vie politique et démocratique, dans l’économie, ou dans la sphère privée. C’est le cas notamment des institutions sociales qui déterminent le pouvoir décisionnel et le statut des femmes : le mariage et le divorce, l’autorité parentale et les droits à l’héritage, sont régis par des règles de droit ou informelles, des normes et des pratiques sociales qui sont très défavorables aux femmes comme le montre clairement l’analyse publiée en 2018 par le Club du Sahel.
Les femmes sont insuffisamment protégées contre les violences qui leur sont faites. Les difficultés d’application des textes et même l’ignorance des textes sur les violences domestiques légitiment trop souvent les pratiques. Les mutilations génitales féminines sont criminalisées mais les lois sont souvent peu appliquées.
Les femmes sont les grandes oubliées des processus de planification, de budgétisation, de recueil de données et de suivi à tous les niveaux » Dixit l’AFJ/BF.
C’est pour répondre à ces défis, que l’association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) en collaboration avec ses partenaires a organisé un atelier de dissémination du Guide sur les textes de lois, sur la liberté d’association, d’expression et de réunion ainsi que la loi sur la protection des défenseurs des droits humains le mercredi 22 mai 2024 à Ouagadougou.
Cette activité entre dans le cadre du Projet (le Projet est conduit au Burkina Faso par OXFAM Burkina en consortium avec l’Association des Femmes Juristes du Burkina Faso (AFJ/BF), le Balai Citoyen, le Centre d’Etude et de Recherche Appliquée en Finances Publiques (CERA-FP)) « Renforcement des bonnes pratiques et des mobilisations citoyennes en faveur de politiques publiques adaptées à la réduction des inégalités au Sahel ».
Ce Guide a été conçu pour faire ressortir le contexte de l’Espace Civique au BF, les textes internationaux, régionaux et nationaux qui encadrent cet Espace Civique et les Défenseurs des droits humains ainsi que les Restrictions qui en découlent avec les effets de celles-ci sur les femmes et les jeunes notamment a expliqué la Présidente de l’AFJ/BF, Clarisse Nadembag/Zoungrana en ajoutant que des recommandations avaient été faîtes pour améliorer l’Espace Civique afin d’avoir un Espace Civique ouvert qui permettra à toute la population de pouvoir contribuer au développement sans être inquiété.
Ce Guide simplifié (c’est-à-dire en français facile) et présenté aujourd’hui aux différents acteurs que sont les ministères, les institutions, les associations, les organisations de la société civile (OSC), sera distribué aux différentes structures et associatives de femmes et de jeunes en vue de sa vulgarisation à travers des sensibilisations pourque ces structures puissent en prendre connaissance, a-t-elle précisé.
Pour ce qui est des attentes à l’égard de ces Défenseurs des Droits humains, la Présidente de l’AFJ/BF a souhaité que ces derniers soient engagés dans leurs activités et dans le respect stricte des textes et des lois qui encadrent notamment les libertés d’opinions, d’expressions, d’associations et de réunions, qu’ils puissent en outre exercer leurs activités en respectant la Loi ; ce qui leur permettra de ne pas violer la Restructuration par rapport à la Législation prévue dans ladite Loi qui sont des Restrictions objectives et justifiées du moment qu’ils sont informés sur les possibilités de Restriction de certaines Libertés.
Wendzoodo Julie Rose Ouédraogo/Ouédraogo, Consultante du Guide et vice-présidente de l’AFJ/BF est revenue sur le contenu du Guide.
« Le Guide parle des textes et en plus de ces textes, on évoque une analyse sur les Restrictions portées à la liberté d’expressions ; c’est pour dire qu’en toutes choses, il ya des Exceptions et c’est toujours bien de les connaître » a souligné Julie.
Et parlant d’Exceptions, elle a abordé certaines à savoir les situations d’état d’urgence « Lorsque le pays fait face à des atteintes graves à l’ordre public, des pouvoirs élargis sont octroyés aux autorités administratives et parmi ces pouvoirs, il ya la possibilité pour l’autorité administrative d’apporter des Restrictions aux Droits et Libertés des Citoyens et ce sont ces Restrictions que nous avons exposées afin que les gens puissent savoir que cette situation peut exister.
Cette Restriction peut exister en faisant ressortir le Principe de Proportionnalité qui veut que lorsqu’on apporte une Restructuration à un Droit, il faut que l’effet recherché n’anéantisse pas la finalité, c’est-à-dire que ce qui est recherché, ne doit pas être anéanti par les Mesures prises pour pratiquer cette Restriction ».
En plus des Restrictions, Julie a abordé les effets de ces Restrictions afin que l’on puisse manier avec intelligence ces mesures restrictives pour qu’elles ne soient pas contre productives pour les Droits des citoyens.
Et pour terminer, elle a fait ressortir des recommandations à l’égard de l’État, des organisations de la société civile (OSC), des partenaires afin qu’il yait une Meilleure Protection de La Liberté d’expression au Burkina.
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