Dans la mise en œuvre du projet << Sahel – A Egalité >>, l’Association des Femmes Juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) était ce vendredi 24 mai 2024 dans la commune de Saaba pour sensibiliser une centaine de femmes et de jeunes sur l’espace civique en vue de réduire les inégalités.
L’Association des Femmes Juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) veut apporter sa contribution à travers le renforcement des capacités des femmes et des jeunes burkinabés sur le concept de l’espace civique. Cette volonté s’est manifestée par la tenue des sessions de sensibilisation au profit de 100 femmes et jeunes de la commune de Saaba dans la journée du vendredi 24 mai 2024.
A l’entame de la formation, les formatrices de l’AFJ/BF ont expliqué aux participants du jour que l’objectif recherché à travers cette rencontre consiste à l’amélioration des connaissances des femmes et jeunes sur l’espace civique. Mieux, il s’agit d’élargir leur connaissance sur l’espace civique. C’est à ce titre que la formatrice Rita Ilboudo/Millogo a détaillé « c’est un environnement où toute personne peut être amené à jouer son rôle dans la vie de la nation par sa participation et sa contribution en tant qu’acteur de la société civile. Aussi, pour enlever tout équivoque, elle a essayé de faire comprendre que la culture politique n’est pas une affaire des personnes qui sont allées à l’école ».
” Conditions de l’espace civique ouvert”
Afin que l’espace civique soit ouvert, cela requiert un certain nombre de conditions soient réunies. Parmi elles, elle a cité l’effectivité de la liberté d’expression, d’opinion, de réunion et d’association. << Cela voudrait dire que ces acteurs peuvent agir sans être inquiétés >>, a-t-elle affirmé avant de soutenir que des textes existent, régissent et encadrent leurs activités. Et Mme Ilboudo de confier que malgré l’existence d’une telle liberté , il y a aussi des des obstacles voire des restrictions. En réalité, a-t-elle fait comprendre, elles visent à montrer, dans le cas du contexte actuel d’insécurité, qu’il y a des limites à ne pas enfreindre.
Tout en montrant sa satisfaction en l’endroit des participants pour la compréhension et leur apport, la seconde formatrice, Aminata Gouba/ Nombré s’est appesanti sur les restrictions et leurs conséquences. Pour elle, ces derniers temps avec le contexte difficile, il y a beaucoup plus de restrictions sur les faits et gestes qui semblent porté atteinte à la sûreté de l’État. À son avis, il ne faut pas compromettre les actions des autorités qui ont la charge de veiller. Mais qu’à cela ne tienne, a souligné Mme Nombré, cela ne veut pas dire que les jeunes et les femmes ne doivent plus agir. Il s’agit d’agir, tout en tenant compte de ces restrictions qui peuvent être d’une certaine façon, arbitraires. La dénonciation, selon elle, doit se faire dans une base légale.
Palamanga Evelyne Tankoano qui a pris part à cette sensibilisation a dit être satisfaite pour les notions juridiques acquises sur l’espace civique. Le plus important, elle dit être sortie nantie sur les droits des femmes, le rôle du citoyen burkinabé et le mécanisme de fonctionnement des institutions sur les plans national, régional et international. Comme la plupart des autres camarades, Mlle Tankoano a surtout apprécié la qualité de l’information en faveur des femmes et la mise en garde contre l’usage abusif des réseaux sociaux. En termes de recommandation, les participants ont réclamé d’autres séances de ce genre.
En fait, l’idée de la présente session de sensibilisation est née d’un constat que la discrimination à l’égard des femmes sahéliennes est dans toutes les sphères de la société. Le cas flagrant est que, selon une analyse publiée en 2018 par le Club du Sahel, le mariage et le divorce, l’autorité parentale et les droits à l’héritage, sont régis par des règles de droit ou informelles, des normes et des pratiques sociales qui sont défavorables aux femmes. D’où l’intérêt du projet << Sahel-A Égalité >> qui est intitulé : Renforcement des bonnes pratiques et des mobilisations citoyennes en faveur de politiques publiques adaptées à la réduction des inégalités au Sahel >>. Sa mise en œuvre consiste à sensibiliser mille (1000) femmes et les jeunes (filles et garçons) des associations et groupements issus des localités de Ouagadougou et zones périphériques dont une centaine de personnes par session. Il est conduit par OXFAM Burkina en consortium avec l’Association des Femmes Juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) Balai Citoyen, le Centre d’Etude et de Recherche Appliquée en Finances Publiques (CERA-FP).
Achille ZIGANI
1. Les femmes et les jeunes ont émis des recommandations pour perpétuer ce genre de sensibilisation sur les droits humains.
2. La formatrice, Rita Ilboudo/Millogo a fait savoir que la gestion des affaires publiques n’est pas réservée à ceux qui sont allées à l’école.
3. La juriste, Aminata Gouba /Nombré a expliqué qu’il y a des restrictions qui limitent dans le sens de cette situation sécuritaire actuelle.