Lutte contre les violences basées sur le genre : Le ROAJELF Plaide pour la création de centres intégrés pour une prise en charge des survivantes de violences.

« Nous avons constaté qu’au Burkina Faso (BF), contrairement à certains pays de la sous-région, nous n’avons pas de centres intégrés pour la prise en charge des femmes victimes de violences et surtout quand il s’agit des violences conjugales.
Les femmes se retrouvent livrées à elles-mêmes, alors que nous avons la loi 61 /2015/CNT qui prône la création de ces centres et dans son article 44, il est clairement dit que l’État veille à la création de centres intégrés pour la prise en charge des femmes et veille à faciliter l’accès des femmes à ces centre.
La loi existe et est normalement censée protéger la femme. Malheureusement, il n’ya pas de décret d’application qui puisse permettre la mise en œuvre réelle de cette loi, si non que l’article 44 de la loi 60 stipule clairement que l’État doit veiller à la création de centres intégrés. Pour le moment, nous n’avons pas vraiment des centres intégrés, nous avons le centre de Baskuy qui essaie de faire de son mieux. Cependant, il y’a encore matière à faire et les centres doivent être multipliés, créés pour toutes les régions et provinces afin que la femme puisse avoir un abri, une assistance psycho-juridique, psycho-social et même judiciaire s’il le faut. » Dixit Adèle Zougmoré/Ouédraogo, Présidente exécutive de l’antenne du Burkina Faso (BF) du réseau ouest-africain des jeunes femmes leaders (ROAJELF) Burkina.
C’est suite à ce constat, que Adèle et ses paires ont décidé de mener un Plaidoyer en vue d’attirer l’attention des plus hautes Autorités du pays à travers des séances de théâtre forum d’une série de 4 (deux à Ouagadougou et deux à Léo).
La 2ème séance est intervenue le vendredi 21 juin 2024 dans le quartier Tanghin à Ouagadougou après celle du quartier saaba.

Adèle Zougmoré/ Ouédraogo


À travers ces théâtres forum, nous voulons non seulement toucher le plus de monde possible, mais aussi attirer l’attention des plus Hautes Autorités à commencer par celles communales pour leur signifier qu’il était plus qu’uLutte contre les violences basées sur le genre : Le ROAJELF Plaide pour la création de centres intégrés pour une prise en charge des survivantesrgent qu’on se table sur ce fléau, parce qu’avec la crise que nous vivons, les conflits intra familiaux, les problèmes des femmes sont exacerbés et quand on parle de problèmes, on voit surtout les violences conjugales, a-t-elle confié « Il est plus que temps qu’on puisse se retourner vers ce fléau , ce phénomène comme une urgence en même temps que nous luttons pour la sécurité dans notre pays et c’est pour cela que nous avons choisi ce soir par l’entremise d’un théâtre forum attirer l’attention des plus hautes Autorités à commencer par celles communales pour leur dire qu’il est urgent qu’on se table sur cette question et c’est toute la raison pour laquelle nous sommes là ce soir ».


Et parlant de violences conjugales, elles sont de plusieurs ordres, a-t-elle poursuivi « Des femmes sont battues jusqu’à être blessées ou meurent parfois, d’autres sont violées ou subissent des injustices dans leur propre foyer et si vous voyez que les féminicides sont entrain de croître, c’est parce que certaines refusent de partir puisqu’elles ne savent pas où aller, elles n’ont pas quelqu’un vers qui se retourner ; c’est pour cela que le phénomène est en train de prendre de l’ampleur. Elles n’ont pas l’accompagnement nécessaire permettant de sanctionner leur bourreau. Plusieurs femmes sont livrées à elles-mêmes et ça conduit à des suicides ou à du fatalisme parce qu’elles préfèrent mourir que de subir certaines choses ; les plus courageuses décident de rester et de subir jusqu’à la fin, tout cela n’est pas bon pour les droits humains en général et pour la femme en particulier, c’est vraiment horrible. Et il est temps qu’il y’ait réparation ».

Ce Plaidoyer se mène en consortium avec les ROAJELF du Bénin et du Sénégal.
Dans le cadre de ce Plaidoyer, nous avons décidé de faire une étude pour s’imprégner de l’existant et il faut dire que nous l’avons mené en consortium avec le ROAJELF du Bénin et du Sénégal et la même étude a été menée dans les trois pays pour voir l’existant en matière de prise en charge des femmes victimes de VBG, ce qui existe dans les pays et il ressort aussi bien au Benin qu’au Sénégal, qu’il y’a des mécanismes de protection, de prise en charge intégrée plus ou moins même si elles ne sont pas nombreux a souligné Adèle « Chez nous, étatiquement parlant, on ne peut pas parlé de centres intégrés . On a le centre mère-enfant de Tenkodogo qui est une œuvre de l’agence belge de développement (Enabel) que nous avons rencontré et essayé de discuter avec pour voir comment leur centre a été créé ; mais nous voyons que ce centre émane d’une structure bilatérale et du jour au lendemain, si le financement de Enabel s’arrête, ce projet aussi risque de s’arrêter alors que le gouvernement burkinabé doit dans sa quête permanente de sécurité pour les fils et filles du Burkina, penser à protéger la femme, à lui donner un abri, de l’assistance quand elle fait face à ce genre de problème et n’a pas quelqu’un vers qui se retourner ».


À l’issue de l’étude, Adèle et ses paires (selon ses dires) ont pu rencontrer d’autres structures qui œuvrent déjà dans ce domaine, des structures qui luttent déjà pour l’amélioration des conditions de vie de la femme « Dans le cadre de notre plaidoyer, nous avons rencontré les directeurs centraux, généraux des ministères qui relèvent du domaine (les ministères de la promotion de la femme, en charge de l’action sociale, droits humains et santé pour qu’on puisse avancer. Notre objectif ultime, c’est de pouvoir rencontrer le 1er Responsable du gouvernement burkinabé pour lui faire part de ce cri de cœur qu’ont les femmes burkinabés et quand nous sillonnons un peu les différentes régions, nous nous rendons compte que le phénomène est crucial et vécu par toutes les femmes dans les 45 provinces, dans les 4 contrées du BF et il est plus que temps qu’on se penche sur cette question »
Cette activité entre dans le cadre d’un Projet de Plaidoyer que ROAJELF mène pour la prise en charge des femmes victimes de violences basées sur le genre (VBG) et ROAJELF est accompagné par Equipop à travers son projet Féministes en action qui le soutient aussi bien financièrement que techniquement pour pouvoir mener à bien ce projet de plaidoyer en collaboration avec les deux autres ROAJELF mais aussi pouvoir faciliter leur accès aux responsables des structures régionales pour que leur cri de cœur puisse être entendu.

          benedicteoued@gmail.com

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