L’ONG Christian AID a organisé un atelier de restitution le mercredi 21 aout 2024 à Ouagadougou.
L’objectif visé par cet atelier de plaidoyer, est de jeter un regard critique sur les travaux du groupe de travail sur le Plaidoyer et s’assurer que les propositions faites rendre contraignantes, l’application de la Budgétisation sensible au genre (BSG) au Burkina Faso (BF).
Léonce Sanon, Chargé du Plaidoyer au niveau de l’ONG Christian AID, a remercié l’ensemble des acteurs qui ont effectivement contribué à la réalisation du document de Plaidoyer « Qui dit plaidoyer, c’est un processus ; et c’est un processus en cours et qui vise à faire un plaidoyer pour l’amélioration de la BSG au BF. Vous savez que le Burkina a adopté la BSG il y’a quelques années et tous les ministères ainsi que les institutions aujourd’hui ont basculé dans la BSG ».
Des mesures contraignantes sont nécessaires pour une meilleure application de la BSG au niveau des ministères et institutions.
Pour Léonce Sanon, leur Plaidoyer consistera à faire en sorte que l’application de cette BSG soit améliorée dans le sens de rendre effectivement quelques mesures contraignantes « Parce qu’il y’a des mesures qui ne sont pas contraignantes au niveau de la BSG.
Notre Plaidoyer qui vise les autorités chargées de l’application de la BSG ; c’est pour les amener à prendre des mesures contraignantes en vue d’améliorer cette BSG. Nous avons le cas du Maroc qui au niveau de la loi des finances, a prévu des instruments pour l’amélioration de cette BSG. Tout cela devrait conquérir à réduire les inégalités au BF, du moment que nul n’ignore que ces inégalités sont plus ressenties au niveau de la gent féminine et au niveau des personnes vulnérables ».
Une participante se prononce.
Pélagie Konsiébo/Tiendrébéogo, député à l’Assemblée législative de transition (ALT) à la commission des finances et du budget apprécie positivement cette initiative de l’atelier qui selon elle, va renforcer les capacités des acteurs et également le plaidoyer qui sera amendé « Le renforcement des capacités que nous avons eu va me permettre de sensibiliser d’abord mes collègues de la commission. J’ai avec moi une collègue de la commission du genre au niveau de l’ALT ; ensemble, nous allons sensibiliser nos collègues et je pense qu’il n’y aura pas de difficultés pour l’acceptation de ce plaidoyer ».
Au Burkina Faso, l’introduction de l’approche Budgétisation sensible au genre (BSG) s’est faite de façon progressive suivant une démarche de gestion axée sur les résultats. Ce principe a permis d’engager progressivement les départements ministériels dans la BSG : Six (06) ministères en 2019, dix-huit (18) en 2020, vingt (20) au titre de l’année 2021, tous les ministères en 2022, l’ensemble des ministères et institutions en 2023.
Cette implémentation de la BSG se fait sous l’égide conjoint du ministère de l’économie, des finances et la Prospective (MIEFP) et du Ministère en charge du Genre. Des efforts appréciables et des progrès sont enregistrés ces dernières années. En effet, les rapports bilans officiels (BSGE 2020, 2021, 2022) de la Budgétisation sensible au Genre et aux Droits de l’Enfant (BSGE) fournis jusque-là par l’Etat ont révélé au-delàs des acquis et des bonnes pratiques, un certain nombre de préoccupations, d’insuffisances et de défis à relever.
C’est dans ce contexte fortement perturbé par la crise sécuritaire et sanitaire (CIVID-19) que l’ONG Christian Aid, à l’instar d’autres ONG pionnières (notamment la GIZ), s’est intéressée à la problématique de la BSG à travers son projet « Fostering Gender-Just Recoveries » dont les activités ont démarré depuis mai- 2022. Ce projet vise les objectifs suivants :
Développer au sein de Christian Aid, un programme d’apprentissage transversal entre les pays abritant le même projet (Burkina Faso, Sierra Leone, Zimbabwe, Kenya, Malawi, Éthiopie, Burundi et Nigeria) dédié à la construction d’une compréhension partagée des politiques macroéconomiques, des approches Genre et féminisme en vue de développer les compétences et capacités à lever les barrières structurelles à la justice économique et du genre ;
Mobiliser et renforcer les Mouvements et organisations de la société civile à large base dans le but de mieux les connecter et les aligner stratégiquement afin de plaider en faveur de l’élaboration de politiques macroéconomiques justes du point de vue du genre ;
Influencer les décideurs publics à adopter des politiques macroéconomiques justes du point de vue du genre, par le biais du plaidoyer politique, de la formation et de la recherche
La franche collaboration et l’engagement des acteurs étatiques (ministères en charge du genre et Assemblée législative de transition), ceux de la société civile et des ONG internationales ont facilité la mise en œuvre du projet. Cette collaboration a permis la naissance d’une plateforme d’organisations pour la promotion du genre dont l’objectif est la promotion, voire l’amélioration de la mise en œuvre de la budgétisation sensible au genre à travers un plaidoyer. La stratégie d’intervention de l’ONG Christian Aid a donc consisté à combiner la capacité à lever les barrières structurelles à la justice économique et du genre ;
Mobiliser et renforcer les Mouvements et organisations de la société civile à large base dans le but de mieux les connecter et les aligner stratégiquement afin de plaider en faveur de l’élaboration de politiques macroéconomiques justes du point de vue du genre ;
Influencer les décideurs publics à adopter des politiques macroéconomiques justes du point de vue du genre, par le biais du plaidoyer politique, de la formation et de la recherche.
Dans le processus de construction de son plaidoyer pour une budgétisation sensible au genre plus accrue, l’ONG Christian Aid et ses partenaires ont décidé de conduire au préalable une recherche sur la BSG au Burkina Faso dont les résultats devront servir à mieux orienter et adresser les questions de plaidoyer.
La réalisation de cette recherche a été confiée à une équipe de chercheurs du programme de formation en Genre et Développement de l’Institut Panafricain pour le Développement Afrique de l’Ouest-Sahel (IPD-AOS). Elle s’est étalée sur 4 mois (octobre 2023 à janvier 2024). Le thème central, objet de la recherche a été : « Diagnostic de la Budgétisation Sensible au Genre au Burkina Faso : Pratiques et perceptions des parties prenantes ». Cette recherche ambitionnait contribuer à l’amélioration de la budgétisation sensible au genre pour une macroéconomie équitable au Burkina Faso.
benedicteoued@gmail.com