
Le Burkina Faso fait face à une montée du terrorisme, entraînant des déplacements massifs de population et une recrudescence des violences sexuelles, en particulier à l’encontre des femmes et des filles. Dans les localités touchées par l’insécurité, les femmes/filles subissent des agressions sexuelles lors des attaques terroristes, quand elles se rendent en brousse à la recherche du bois, et lors des déplacements forcés. Des femmes sont mêmes kidnappées par les groupes armés terroristes (GAT) pour servir d’esclaves sexuelles. Dans ce contexte, l’accès des survivantes à une prise en charge appropriée est crucial pour leur restauration physique, psychologique, sociale et économique (REFERENCES).
Les violences sexuelles ont des conséquences néfastes sur la santé :
Sur le plan physique (infections sexuellement transmissibles (VIH, IST), grossesses non désirées, traumatismes gynécologiques, coups et blessures volontaires),
Sur le plan psychologique (stress post-traumatique, anxiété, dépression, risque suicidaire, perte de confiance…),
Sur le plan socio-économique (stigmatisation, rejet familial, précarité, vulnérabilité, baisse du rendement professionnel/scolaire).
Malheureusement, le système de prise en charge des violences sexuelles fait face à de nombreux défis qui sont entre autres un faible niveau d’information des femmes sur les mécanismes existants d’alerte et de prise en charge ainsi que des procédures y afférent, la réticence des survivantes à solliciter les services de prise en charge face aux risques de frustrations, de non-respect de la confidentialité, de représailles et de stigmatisation sociale, la faiblesse de la prise en charge psychosociale et médicale du fait respectivement de la faible disponibilité de psychologues et du manque des kits de premiers soins sanitaires dans de nombreux centres de santé .
Pour contribuer à relever ces défis, le Réseau des Femmes pour la Réconciliation Nationale, la Cohésion et l’Equité Sociale (REFERENCES), qui œuvre à la consolidation de la paix et au renforcement de la résilience des communautés par la mobilisation du leadership des femmes, a engagé un projet pour le renforcement des mécanismes de prévention des VBG et de prise en charge des survivantes de violences sexuelles dans les zones à fort défi sécuritaire. Ce projet (intitulé Relever des Vies : ReVie) est mis en œuvre dans la région du Centre-Est, en partenariat avec l’ambassade d’Allemagne.
Et pour une prise en charge holistique des survivantes de violences sexuelles, REFERENCES a animé une conférence publique sur la prise en charge intégrale des survivantes de violences sexuelles dans le contexte de crise sécuritaire le jeudi 13 février 2025 à Ouagadougou.
Cette conférence a été animée en collaboration avec le Conseil National des Droits Humains et s’inscrit dans le cadre d’un processus de plaidoyer engagé par le réseau pour la prise en charge intégrale (psychosociale, médicale et juridique) des survivantes de violences sexuelle, impliquant la gratuité des soins médicaux.
Ce projet est mis en œuvre dans la région du Centre-Est, en partenariat avec l’ambassade d’Allemagne.
La présente conférence, organisée en collaboration avec le Conseil National des Droits Humains, s’inscrit dans le cadre d’un processus de plaidoyer engagé par le réseau pour la prise en charge intégrale (psychosociale, médicale et juridique) des survivantes de violences sexuelle, impliquant la gratuité des soins médicaux.
Cette activité vient à la fin d’un projet mis en œuvre dans une zone à défis sécuritaire qui est le Koulpélogo où REFERENCES a mis en place des actions avec les communautés, les services publics et le Réseau a été au plus près des défis que vivent les femmes victimes des violences sexuelles a expliqué la Présidente de REFERENCES, Gifty Narh/Guella

« Aujourd’hui, nous avons des évidences sur l’ampleur de la situation, des évidences sur l’urgence d’agir pourque les femmes qui sont victimes de ces violences puissent avoir tout l’accompagnement nécessaire aussi bien sur les plans social, santé et économique ».
Au cours de cette conférence, les participants ont pu suivre trois panels essentiels :
Le 1er panel est consacré à l’état des lieux qui a consisté à présenter la situation des violences sexuelles dans le contexte d’insécurité, à jeter un coup d’œil sur les textes au niveau de l’Etat notamment la loi 061 et ses défis de mise en œuvre,
Quant au 2ème panel, il s’est agi de s’intéresser à la prise en charge psycho-sociale sanitaire et judiciaire des violences sexuelles
Et le 3ème panel a été consacré au rôle des communautés notamment les organisations de femmes, les chefs coutumiers et religieux et les chefs traditionnels et religieux.
Pour la Présidente de la Commission nationale des droits humains (CNDH), Gonta Alida Henriette Da

qui s’est réjouie de la forte mobilisation des participants venus aussi bien de Ouagadougou que des zones à défis sécuritaires, les a exhorté à encore enrichir d’avantage les document qui ont été produits et rapportés sur le terrain et qu’ils puissent aller vers des pistes de solutionnement plus concret ; puisque selon elle, lorsqu’on va vers l’Autorité pour faire un plaidoyer, il faut être concret et lui présenter une situation pour lui permettre de pouvoir agir facilement « c’est cette ouverture et cette franchise dans le débat que nous souhaitons que les gens aient dans la salle, sans tabou ».
L’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Dietrich Becker l’Allemagne s’est prononcé :

« La constitution allemande commence avec la dignité des êtres humains et une vie durable et cela s’applique surtout pour les femmes et surtout aussi pour des femmes fortes au Sahel. Nous sommes fiers de savoir que nous pouvons soutenir cette lutte pour la dignité des femmes ici au Burkina Faso (BF) et nous prônons la solidarité internationale ».
benedicteoued@gmail.com