Résolution 1325 : Que peut-on dire 20 ans après son adoption.

Les 20 ans de l’adoption de la 1325 au Mali ont été célébrés au cours d’une conférence/ débats et suivis d’échanges le vendredi 06 novembre 2020 à Azalai Hôtel dans la capitale malienne.
Cette rencontre qui a réuni des représentants de structures prônant la paix telles que Interpeace ( organisation internationale pour la consolidation de la paix),  IMRAP ( institut Malien de recherche action pour la paix), de DDG ( Danish Demining Group), de WANEP ( réseau ouest africain pour l’édification de la paix), de l’Ambassade du Canada, des acteurs de la société civile, des représentants du gouvernement malien, des acteurs intervenant sur la sécurité et la paix et des membres du Vivier d’expertise féminin pour une gouvernance inclusive, avait pour objectif selon le Chercheur Assistant Fady Traoré de IMRAP de profiter non seulement des 20ans de cette Résolution pour faire un diagnostic plus approfondi au niveau de la mise en œuvre des différents plans d’actions de cette résolution mais de voir aussi ce qui est fait dans le formel ou à l’informel afin de renforcer la participation des femmes « Au final, c’est identifier les perspectives des actions concrètes et des recommandations pour pouvoir servir de base dans le cadre du plaidoyer des différentes organisations , c’est ce que l’on est en train de faire pour que les femmes soit prises en compte de façon naturelle et systématique dans la consolidation de la paix » .
Cette Résolution qui est bien appliquée au Mali ; l’un des pays qui a au moins trois générations de plans d’actions (Le 1er en 2012, le 2ème en 2015 et maintenant on est dans la mise en œuvre de la 3ème génération), la secrétaire permanente de la mise en œuvre de la politique nationale genre du Mali, représentant la ministre de la femme du Mali, Sophie Tounkara Souko , a souligné qu’il était important pour son département de participer à cette rencontre et d’encourager les uns les autres et les acteurs qui travaillent en collaboration dans ce sens.
Pour la représente de l’Ambassade du Canada, Marie-Carmelle Gélinas, cette journée est une opportunité pour pouvoir faire un récapitulatif des acquis et de pouvoir mener une réflexion sur les avancées de cette Résolution et c’est également une bonne opportunité de formuler des recommandations pour pouvoir aller de l’avant avec les Etats « La 1325 est très importante pour le Canada et tout ce que le Canada fait est centré sur les femmes. Il y’a certes quelques avancées, les femmes sont de plus en plus conscientes du rôle capital qu’elles ont à jouer dans la mise en œuvre de cette Résolution, cependant, elles doivent continuer à travailler afin de pouvoir participer pleinement aux décisions, ce qui veut dire qu’il y’a beaucoup à faire ».
Giorgia Nicatore, chargée de Programme Mali et représentant Interpeace pense que malgré les efforts très concrets réels d’adaptation, de conceptualisation des quatre piliers de la 1325, beaucoup reste à faire, c’est pourquoi elle a exhorté les uns et les autres à fournir encore plus d’efforts pour la rendre une réalité au niveau local, au niveau du Mali et au niveau des pays de la région.
Elle a en outre souhaité que la base soit prise en compte pour une meilleure amélioration de cette Résolution « Je pense qu’il faudrait aller vers la base prendre les femmes et les filles des différents villages, communautés les entendre et savoir ce qu’elles veulent pour leur émancipation et partir de là écouter leur priorités, attentes et besoins et les partenaires nationaux et internationaux doivent les accompagner ».
Elle, qui se dit satisfaite même s’il y’a beaucoup à faire, a préconisé qu’elle (1325) puisse être plus renforcée, conceptualisé et adoptée.

Qu’entend-t-on alors par résolution 1325 ?
La Résolution 1325 pour Georgionia est une opportunité qui formalise un engagement existant bien avant son adoption et qui demeure toujours actif aujourd’hui : « C’est un mandat pour les organisations nationales et internationales, pour les pays, les Etats dans leurs actions de renforcement de la participation des femmes dans la résolution des conflits. L’évolution de la mise en œuvre de la 1325 a eu des progrès et des plans d’action ont été adoptés ».
Quant à la député, élue à l’Assemblée Nationale et d’ailleurs directrice d’une ONG nationale GRIPHA basé à Gao (localité située à plus de 600kms de la capitale Bamako) Fatoumata Touré, la 1325 est une Résolution des Nations Unies qui parle de l’implication des femmes dans les questions de paix et de réconciliation, c’est aussi une résolution qui protège les femmes et les enfants en période de conflits , c’est réellement un instrument qui aide les femmes à s’impliquer d’avantage dans la paix, la sécurité la réconciliation chacune dans son intervention .
Pour Fady, la 1325 est un outil que les femmes doivent saisir pour améliorer leurs conditions «  C’est vrai qu’il y’a des groupes , des défis, des insuffisances encore, mais c’est quand même un levier, quelque chose sur lequel on devrait réellement se baser et amener toutes les femmes à la (Résolution) , à la découvrir , à s’en approprier à la prendre, à la vulgariser et à s’en servir surtout dans le cadre du plaidoyer pour pouvoir influencer les décideurs dans le but d’améliorer la participation et l’implication effective des femmes dans la gestion des conflits (avant et après les conflits) des femmes ».

L’application de la 1325 au Mali.
A la question de savoir si la 1325 est appliquée au Mali, la réponse est mitigée a indiqué l’honorable Fatoumata puisque selon elle, des organisations et la société civile travaillent tant bien que mal à sa mise en œuvre qui reste cependant très timide parce que l’Etat malien s’est doté d’un plan opérationnel de l’adoption de la 1325 et quand on regarde le contenu de ce plan opérationnel, « on ne sent pas grand-chose qui est faite, franchement donc sa mise en œuvre est encore timide et a besoin d’un fort engagement ».
Cette journée lui (Honorable) a permis de rencontrer des jeunes et des personnes (sur qui on peut compter à l’avenir selon ses propos ) qui sont réellement engagés pour prendre la relève , a-t-elle poursuivi avant de conclure avec un ton ferme « Les jeunes doivent savoir que ça ne sera pas du tout facile pour eux puisqu’on ne leur offrira pas la chose sur un plateau d’or , j’ai aussi reçu beaucoup d’informations ca été des échanges d’expériences très fructueux car il y’a eu un bon donner et recevoir sur la 1325 et surtout sur ce qu’il y’a lieu de faire à l’avenir, c’était très intéressant pour moi parce que j’ai appris plein de choses de la même manière que moi-même j’ai laissé pleine e choses ».
Cette rencontre a aussi connu la participation du personnel civilo-militaire, des communications suivies de projections ont été dites et la lecture des recommandations à l’endroit des partenaires a été faite.
benedicteoued@gmail.com

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