Enfant d’une mère commerçante de maïs, diplômé en licence informatique (n’ayant jamais travaillé dans une administration publique ou privée), Siaka Sanon, Promoteur de la société Agroserv industrie SA (une société anonyme avec un Conseil d’administration) piqué par le virus du commerce, a continué à exercer le travail de sa mère ; celui de vendeur de céréales au marché de Sankariaré de Ouagadougou. Cet homme confiant de lui, et sûr qu’on peut aussi réussir dans le commerce, n’a jamais baissé les bras jusqu’à la construction de sa première usine basée dans la zone commerciale de Kossodo.
Cet agrobusiness man que la presse a rencontré le jeudi 24octobre 2024 fait la fierté du pays et c’est sur son deuxième site (situé sur la route de Bama) qu’il s’est entretenu avec les femmes et hommes de média.
« La société Agroserv a reçu 123millions plus 83 millions du PACTE qui ont été investis directement dans l’usine (en construction) qui nous a coûté jusqu’aujourd’hui à plus de 10milliards d’investissements et nous avons reçu environ 200 millions sur les 10 milliards que nous avons pu investir.
Avec le PACTE, nous avons recensé les producteurs et nous avons une base de données des producteurs. Nous avons en outre signé des contrats avec ces coopératives qui sont formées pour nous produire du maïs sans Aflatoxine. Comme vous le voyez en arrière-plan, on a des silos de plus de 10000T de stockage avec une capacité de réception de 100T de maïs par heure pour nettoyer et stocker dans le silo, donc, il faut vraiment une bonne organisation au niveau paysan pour pouvoir approvisionner du maïs de qualité », a-t-il dit.
Agroserv a accusé un retard dans la réalisation du grand bâtiment conçu pour la réception et la transformation des céréales sous toutes les formes.
C’est vrai que nous avons beaucoup de retard sur le bâtiment industriel qui est un bâtiment à 5 niveaux qui doit abriter les machines de la minoterie. Ce retard nous amène aujourd’hui à estimer le démarrage à mai 2025 (Le démarrage initialement était prévu pour janvier 2025, nous avons plus de 5mois de retard) a-t-il lâché et a profité de l’occasion qui lui était offerte, de plaider à l’endroit du PACTE à les accompagner jusqu’à la finition du bâtiment en dépit du délai qui leur était imparti « Nous avons beaucoup de recommandations à l’endroit du PACTE parce qu’il finit en décembre 2024. Nous avons eu beaucoup de retard autour de la construction du bâtiment. Le PACTE nous avait promis près de 150millions plus 123 millions. Ce que nous avons reçu, c’est 123 millions plus 84millions. Il reste près de 80millions que le PACTE nous doit si toute fois il pouvait continuer de nous accompagner. On a commencé au début avec une estimation de 6milliards, nous sommes aujourd’hui à 10milliards d’investissement à cause de tout ce qui se passe dans le monde depuis 2019 ».
Le PACTE a accompagné l’usine dans plusieurs domaines.
Le PACTE a non seulement accompagné la formation des producteurs, aussi au niveau de l’industrie (sur un certain nombre de choses : la construction des silos mais aussi la construction du bâtiment), a-t-il confié.
Au niveau de la production « Comme vous le savez, au Burkina, nous sommes un pays consommateur de farine de maïs. Tous les Burkinabés consomment le tô.
La production de la farine ne doit pas être seulement faîte au niveau artisanal ; beaucoup de choses sont à faire et avec cette usine vraiment industrielle (qui va de la réception jusqu’au produit fini) va nous permettre de renforcer l’offre de la farine de maïs sur le marché national et aussi au niveau de la sous-région (des pays comme la Côte d’Ivoire où nous avons déjà exporté, le Niger et au Mali ; un peu partout en Afrique de l’Ouest). Cette usine va nous permettre de transformer 160T de maïs par jour en farine, quand on sait que le Burkina Faso produit annuellement entre 1,500 et 2millions de T, vous voyez que nous avons un grand marché et à notre usine, c’est autour de moins de 50000T que nous pouvons transformer par an ».
Agroserv est une société de transformation de maïs, basée à Kossodo dans la zone industrielle de Ouagadougou depuis 2013. Elle transforme essentiellement le maïs en semoule et en farine. Cette usine est la deuxième après celle de Kossodo et elle permettra d’aller au-delà de la transformation du maïs en renforçant ce qu’ils font déjà à Ouagadougou et en faisant aussi de la transformation céréalière ; ce qui va leur permettre d’avoir des farines infantiles, des snacks, des protéines de soja.
Depuis 2021, le PACTE leur a accompagné dans la réalisation de ce projet sur le volet production-agricole.
« Comme nous avons pu lever des fonds pour investir dans l’usine, le PACTE est soucieux de la question de l’approvisionnement de l’usine ; l’accompagnement du PACTE a été essentiellement de former les producteurs sur les bonnes pratiques agricoles de telle sorte que d’ici le démarrage de la nouvelle usine, on puisse avoir du maïs de bonne qualité » a souligné Siaka.
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