Au Burkina Faso, l’interruption sécurisée de la grossesse est autorisée selon 4 conditions : en cas de viol, d’inceste, pour protéger la santé de la femme ou en de grave malformation fœtus. Seulement un tiers des femmes burkinabè savent que l’avortement est autorisée dans certains conditions. L’avortement pratiqué de façon illégale est considéré comme un acte criminel et la majorité des jeunes filles où femmes qui mettent un terme à leur grossesse de façon secrète pour peur des poursuites et pour éviter la stigmatisation. La plupart des avortements clandestins se pratiquent dans des conditions risquées qui mettent en danger la santé de la femme et parfois leur vie. Pour en savoir plus, nous avons tendu notre micro à Zalissa Bandé, Coordinatrice Share-net.
Existe-t-il des cas d’avortement clandestins au Burkina Faso ?
Oui, au Burkina Faso, il continue d’exister des cas d’avortements clandestins, aussi bien en milieu jeune que chez les couples mariés.
Parlez-nous des causes et conséquences
Les causes des avortements clandestins sont multidimensionnelles. Dans certains cas, il s’agit d’une insuffisance d’accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive, les grossesse précoces et non désirées, les viols et violences domestiques, l’ignorance de la législation qui encadre l’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi au Burkina Faso, les pesanteurs socioculturelles, entre autres.
Conséquences : la stérilité, l’infertilité, la dépression, la stigmatisation ou la discrimination, au pire des cas la mort.
Selon vous, comment faire pour empêcher les filles ou femmes qui pratiquent l’avortement clandestin ?
–Encourager l’éducation sexuelle des jeunes
-Favoriser le dialogue parents-enfants sur la sexualité
-Réduire les pesanteurs socioculturelles qui font de la sexualité un tabou
-Faciliter l’accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive
-Améliorer l’accès et la qualité de l’offre de services santé reproductive telle que les méthodes de contraceptions.
Parlez-nous des dangers suite à un avortement clandestin ?
Les dangers peuvent regrouper les conséquences citées plus haut, les plus courantes sont la stérilité, l’infertilité, et la mort
Selon vous, il faut que l’implication des décideurs de la lutte contre l’avortement clandestin ?
L’implication des décideurs est plus qu’impératif, d’autant plus qu’il faut une bonne législation qui puisse garantir un accès sécurisé aux services de santé sexuelle et reproductifs et en particulier aux soins d’interruption sécurisée de grossesse et les décideurs, sont ceux qui votent les lois, adoptent les politiques, appliquent les textes. C’est pourquoi il est essentiel de faire des plaidoyers solides auprès des décideurs notamment les ministres, les députés, les leaders d’opinion pour des politiques plus flexibles et favorables à la promotion de l’accès aux services de santé reproductive.
Conseils et recommandations
Comme recommandations, il faut d’abord noter que l’avortement est un problème de santé publique et touche tout le monde de façon directe ou indirecte ; c’est pourquoi nous recommandons une implication de tous les acteurs de la société, de la cellule familiale pour une bonne éducation sexuelle de la jeunesse ; l’éducation étant la base de tout.
Ensuite, il faut mettre l’accent sur la sensibilisation et la diffusion de la bonne information sur la santé sexuelle et reproductives (journalistes).
Améliorer les politiques de santé pour un accès équitable et de qualité aux services de santé sexuelle
Renforcer le plaidoyer auprès des leaders religieux et coutumiers pour une réduction des pesanteurs socioculturelles et le tabou autour de la sexualité.
Salamata NIKIEMA
Journaliste à infobf.net