Née d’un père Moaga (Burkinabé) et d’une mère Baoulé ( Ivoirienne), restauratrice, promotrice et gérante d’auberge, commerçante de draps, rideaux et d’articles divers, celle qu’on appelle affectueusement « chocho et nonga ligdi », est la propriétaire de l’auberge Wend Panga située à quelques encablures du palais de la culture de Bobo Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso, une localité distante de plus de 300kms de Ouagadougou.
Cette femme très joviale, très ouverte ayant le sens de l’accueil, n’est rien d’autre que Rose Marie Zidwouemba.
L’auberge qui a ouvert ses portes en 2011 et qui est située au secteur 5 dans la zone résidentielle en allant vers le monument du cinquantenaire ( en quittant le Palais de la culture), met à la disposition des clients des chambres ventilées dont le prix varie de 7500Fcfa à 12500Fcfa et des chambres climatisées à un prix allant de 12500Fcfa à 17500Fcfa a confié Rose Marie et d’ajouter que une fois la chambre payée, le client a droit à la piscine et les visiteurs doivent débourser la somme de 1000Fcfa couvrant toute la journée si toute fois ces derniers veulent se baigner dans l’eau.
Femme très dynamique aux multiples facettes et qui aime beaucoup ce qu’elle fait et l’argent selon ses dires, a appris la cuisine , à faire le marketing et le commerce aux côtés de sa défunte mère en Côte d’ivoire , pays qui l’a vu naitre et grandir « J’ai appris la cuisine et le commerce en Côte d’Ivoire avec maman qui ne vit plus et sans vous mentir, j’ai beaucoup appris avec elle, et je suis très fière d’être indépendante et de pouvoir subvenir à mes besoins et de pouvoir joindre les deux bouts ».
Cette femme qui dit détester la saleté tout en prônant l’hygiène autour d’elle, emploi 8personnes qui l’aident pour ses tâches quotidiennes et propose sur place à ces clients des mets aussi bien traditionnels que européens « Quand on dit auberge, on fait allusion à la propreté et mon totem sans vous mentir, c’est la saleté. Il ne suffit pas aussi de faire semblant de rendre à moitié propre les lieux ».
Soucieuse d’un environnement très propre, elle fait tout pour que son auberge soit très bien entretenue, soit un bel exemple, ce qui fait que une fois arrivé sur les lieux, le client qui est toujours roi chez elle, a tendance à marcher les pieds nus sans inquiétude puisqu’il est rassuré et certains clients même préfèrent dormir sur les carreaux, a-t-elle dit.
Et parlant de clients, ils sont diversifiés, venants de partout des quatre coins du monde a-t-elle poursuivi et de mentionner qu’en plus de l’auberge, elle loue aussi une villa ( entière réservée à des familles) à 40000Fcfa la nuitée.
Consciente du fait que le métier qu’elle exerce n’est pas du tout facile car étant l’apanage des hommes, Rose Marie qui ne se plaint pas du tout parce que selon elle, elle n’aime pas ce qui est du tout facile, se réjouie de faire de très bonnes affaires surtout en ces périodes pré électorales malgré les difficultés auxquelles elle est confrontée.
De ces difficultés, elle a expliqué qu’il y a des clients insupportables, impolis qui se comportent comme des fous et ils sont obligés de les respecter en les satisfaisant puisque le client est toujours roi chez elle quelque soit sa manière de se comporter. Et à côté de ces clients fougueux , il y’en a de très correctes, gentils, compréhensifs (et lorsqu’ils rentrent dans ton cœur, tu ne veux pas qu’ils en ressortent) « Il y’a des clients que tu as envie de chasser dès le 1er jour et d’autres, tu veux les porter au dos. Dans notre milieu, si un fou te provoque, tu as l’obligation de supporter, de te rabaisser pour lui faire toujours plaisir et lui demander même pardon bien que tu aies raison. Si tu veux t’en sortir, tu dois fermer les yeux sur beaucoup de choses, tu fais semblant d’être aveugle pour ne pas t’exploser. En fait, comme moi j’aime l’argent, je suis obligée de bien me comporter pour non seulement attirer les clients et pouvoir les garder afin que eux aussi puissent indiquer mon coin à d’autres personnes ».
Une autre difficulté est que certains clients veulent transformer ses chambres en chambres de « passe », et ça, je ne l’accepterai jamais tant que je serai toujours gérante d’une auberge, a-t-elle souligné amèrement « C’est vrai que j’aime beaucoup l’argent, mais pas ce genre d’argent. Je n’aime pas l’argent sale. J’aime tout ce qui est bon et bien mais déteste cependant le mauvais et le mal et si je peux en éviter, je n’hésite pas de le faire ».
L’idée de promouvoir et de gérer une auberge est née grâce aux conseils d’un ami, a-t-elle signifié « Avant 2011, lorsque mes amis venaient à Bobo, j’étais chargée de leur trouver où dormir. Et à chaque fois, c’était les mêmes routines. C’est là qu’un jour, l’un d’eux ma donné l’idée d’entreprendre en ce sens surtout que mes amis étaient nombreux, et c’est comme ça que c’est parti et franchement, je ne regrette pas »
L’auberge Wend Panga est à découvrir absolument et vous ne regretterez pas un tel choix.
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