La journée des Nations Unies a débuté par un point le jeudi 24 octobre 2024 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre avec les hommes et les femmes de médias consiste à faire le point des opérations du Système des Nations Unies au Burkina Faso. Aussi, une opportunité du système des nations unies d’échanges directs sur les questions liées à l’engagement des Nations Unies aux cotés des autorités et des populations Burkinabè pour faire face aux défis communs que sont la paix, l’humanitaire et le développement dans un contexte de crise multisectoriel à savoir sécuritaire, humanitaire, climatique etc.
Le monde entier commémore le 24 octobre de chaque année, la Journée des Nations Unies qui marque l’entrée en vigueur de la Charte des Nations qui a consacré la création de l’ONU. Cette année encore, la 79e année est célébrée au Burkina Faso sous le thème : « BurkinaFaso/Nations Unies : un nouveau pactedu futur ».
A l’entame de ses propos, la Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies (SNU) et Coordonnatrice humanitaire au Burkina Faso, Carol Flore-Smereczniak a informé qu’en 2024, l’Équipe humanitaire pays (EHP) a estimé que 6,3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dont 3,8 millions de personnes sont ciblées pour assistance dans le plan de réponse humanitaire (HRP 2024). << Les jeunes et les femmes ont une place privilégiée dans nos interventions >>, a relevé Carol Flore-Smereczniak avant d’admettre que qu’il y a besoin d’intensifier le plaidoyer pour une grande mobilisation de ressources en faveur du pays. << Cette année, les humanitaires ont besoin de 935 millions de dollars américains pour répondre aux besoins urgents d’assistance alimentaire, d’articles ménagers essentiels, d’eau potable et d’infrastructures d’assainissement, de soutien psychologique, etc.) de 3,8 millions de personnes dans plusieurs localités du pays, en particulier les plus vulnérables. A quatre mois de la fin de l’année, seulement 39% de ce montant a été reçu. Un soutien urgent et accru reste indispensable, afin que personne ne soit laissée pour compte >>, a déclaré Carol Flore-Smereczniak, Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies au Burkina Faso et par ailleurs la Coordonnatrice Humanitaire (RC/HC).
Et de reconnaître que la situation sécuritaire continue de pousser les populations au déplacement forcé. Malgré des conditions difficiles d’accès humanitaire, 130 partenaires humanitaires ont assisté plus d’un million de personnes dans plusieurs secteurs de janvier à juin 2024 dans 106 communes réparties sur 10 régions (Boucle du Mouhoun, Cascades, Centre, Centre-Est, Centre-Nord, Centre-Ouest, Centre-Sud, Est, Hauts- Bassins, Nord, Plateau-Central, Sahel, Sud-Ouest). << Nous sommes là pour accompagner les efforts des autorités afin d’améliorer le sort des populations, surtout les plus démunis >>, a soutenu le Système des Nations Unies. A ce jour, l’équipe du Système des Nations Unies reconnu que la situation sécuritaire continue de pousser les populations au Burkina Faso traverse une crise humanitaire exacerbée par l’insécurité et les impacts liés au changement climatique.
” Renforcer la cohésion sociale et de développement”
Le Système des Nations Unies est engagé dans des opérations humanitaires, de stabilisation de la paix, de renforcement de la cohésion sociale et de développement. En réalité, sur le plan financier, le Système des Nations Unies au Burkina Faso a mobilisé en 2023, grâce aux bailleurs de fonds et ses ressources internes, environ 738.5 millions USD (soit près de 445 milliards de FCFA), sur un besoin total de 1.14 milliards USD. Environ 64,9% du montant nécessaire, a-t-elle expliqué, pour la mise en œuvre de I’UNIDAP en 2023 a été mobilisé. Toute chose, a signifié Carol Flore-Smereczniak, qui correspond à seulement 22% des ressources financières pour les trois ans de l’UNIDAP. Selon ses dires, les programmes de développement, à travers le Plan d’Action Intérimaire des Nations Unies pour le développement durable du Burkina Faso (UNIDAP 2023-2025) viennent en appui aux efforts du gouvernement dans l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD )au Burkina Faso. Le Système des Nations Unies au Burkina Faso (SNU-BF) reste confiant de la solidarité entre nations dans la mise en œuvre des stratégies pour répondre de façon efficace aux besoins humanitaires. Afin que, a-t-elle mentionné, le Burkina Faso puisse retrouver sa stabilité d’antan et une nouvelle ère de prospérité basée sur des solutions endogènes et durables. Et Mme Smereczniak de faire comprendre que l’UNIDAP est arrimé au plan d’actions articulé autour des priorités de la transition Burkinabè. D’où l’intérêt de l’élaboration de 4 piliers qui sont axés sur la Paix, les Personnes, la Planète et la Prospérité.
” Un gap de 76% pour le volet Paix “
Dans sa communication, le Chef Pilier Paix, Abdoulahi Harouna, qui est d’ailleurs le Coordonnateur de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC)
a informé que pour renforcer l’efficacité institutionnelle, l’état de droit, la cohésion sociale, la sécurité et la paix durable, ce pilier est mis en œuvre par une dizaine d’agences avec comme co-leads le PNUD et l’ONUDC. En 2023, a-t-il affirmé, le budget estimatif pour ce pilier était de 56.7 millions USD dont 13.5 millions USD ont pu être mobilisés, soit un gap de 76%. En termes de résultats, il a cité plusieurs. Il s’agit, a-t-il étayé, de la mise en place de cadres de dialogue communautaire et sur les droits humains, du renforcement des mécanismes de gouvernance du secteur de la sécurité et la capacitation des acteurs ( FDS, VDP), des capacités nationale et locale de planification et de gestion du développement, des capacités des services publics en charge de l’état civil et de l’identité juridique. En plus, a-t-il énuméré, le renforcement des capacités nationales en matière de prévention de l’extrémisme violent, de réconciliation et de gestion des conflits. << Il y a un résultat majeur dans l’amélioration de l’accès des populations à des services de justice plus efficaces et équitables à travers le E-casier judiciaire, 358 personnes bénéficiaires d’une assistance judiciaire, 460 justiciables ont bénéficié d’une cliniques juridiques etc.>>, a confié M. Harouna sans oublier de révéler que le renforcement de la résilience, de l’autonomisation et de la prise en charge des personnes vulnérables (PDI, les femmes, enfants, adolescents et survivantes de violences basées sur le genre).
Le chef du pilier Personnes, James Mugaju qui
est le Représentant-résident adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, (UNICEF) s’est apesanti sur la réduction des inégalités, l’inclusion sociale et l’accès aux services de base de qualité. En 2023, a-t-il dévoilé, pour le pilier personne, sur un besoin $1367.7millions USD, seulement 325 millions ont été mobilisés, soit un gap de 76%. En termes de résultats majeurs, il ressort que 1. 175 000 jeunes mobilisés comme agents de changement local, de plus de 500 000 personnes traitées de maladie comme paludisme, pneumonie, près de 4,8 millions d’enfants vaccinés contre la poliomyélite, de près de 4,5 millions de personnes traitées de malaria saisonnière, 81 000 personnes bénéficiant des ARV pour les PV VIH, 126 000 personnes sensibilisées sus la santé reproductive et 375 000 personnes sensibilisées sur la santé maternelle et reproductive.
Pour le chef pilier Planète, Antonio Salort-Pons qui est aussi le Directeur adjoint du PAM,
il y a eut en termes d’actions, le renforcement de la résilience face aux changements climatiques, à protéger les écosystèmes et à promouvoir des modes de production, de transformation et de consommation durables. Et de penser que le pilier planète a pu générer 339.8 millions USD mobilisés, sur un besoin total de 1735.2 millions USD, soit un gap de 80%. Ainsi, plus, de 100 000 producteurs ont vu leurs capacités institutionnelles renforcées à travers la formation aux techniques de conservation des sols et à la résilience climatique, plus 70 cadres nationaux ont reçu une formation sur l’action climatique dans les systèmes d’élevage, plus, de 665 cadres nationaux et 50 000 acteurs locaux ont été formés sur la réponse aux chocs et aux crises.
Le Chef du Pilier Prospérité, Alfredo Teixeira, qui est le Représentant Résident a.i, PNUD
, a planché son message sur les activités qui entre en droite ligne avec l’accès à l’emploi, une amélioration de la production, des politiques et stratégies de protection coordination. Il a fait savoir que 89.9 millions USD ont pu être mobilisée pour un besoin de 261.3 millions USD, soit un gap de 77%. Comme résultats, on peut citer la promotion de la diversification alimentaire et l’autonomisation dconomique à travers 112 000 petite exploitants bénéficiaires de produits alimentaires, 9 000 ménages vulnérables bénéficiaires d’appui en intrante agricoles pour la production de vivriers, entrainant la production de plus de 6.000 tonnes de vivrier, Impactant près d’un million de personnes. Le pilier Prospérité a enregistré aussi un renforcement de capacité sur l’entreprenariat pour plus de 586 jeunes et 8000 producteurs ont bénéficié d’intrante agricoles. En plus de cela, bilan de cette section fait état du renforcement agricole et économique par l’élaboration d’un projet de foi sur la gestion des cantines scolaires pour renforcer la sécurité alimentaire impactant et la formation de plus de 2000 femmes, jeunes garçons et filles en compétences techniques.
Achille ZIGANI