Windhoek, la capitale namibienne a abrité du 25au 27 octobre 2023, le 1er Congrès sur la conservation des peuples autochtones et des communautés locales.
Cet évènement qui a consisté à articuler une stratégie de conservation fondée sur les droits et centrée sur les personnes pour le continent et à promouvoir une gouvernance et une conservation inclusives, équitables et fondées sur les droits en Afrique, a regroupé des dirigeants des communautés autochtones et locales, les organisations de conservation, les représentants gouvernementaux et les donateurs de plus de 41 pays qui ont partagé leurs expériences vécues, leurs leçons et leurs défis autour de la communauté.
L’événement a contribué en outre à définir une feuille de route pour la nouvelle Alliance des peuples autochtones et des communautés locales pour la conservation en Afrique pour les cinq prochaines années.
Le Congrès sur la conservation des peuples autochtones et des communautés locales en Namibie est coorganisé par RRI ( l’initiative des droits et ressources) et l’Alliance des peuples autochtones et des communautés locales pour la conservation en Afrique (AICA), en collaboration avec le Réseau des dirigeants communautaires d’Afrique australe (CLN) ; le Mouvement autochtone pour l’avancement de la paix et la transformation des conflits (IMPACT) ; et l’Association namibienne des organisations communautaires de soutien à la gestion des ressources naturelles (NACSO).
L’Afrique abrite un quart de la biodiversité de la planète et dispose d’un réseau d’aires protégées couvrant 17 % de sa masse terrestre – comprenant des parcs nationaux, des réserves de chasse et des réserves forestières – et ce nombre promet d’augmenter. Plus de 20 pays africains se sont déjà engagés à augmenter le nombre d’aires protégées à au moins 30 % d’ici 2030.
Bon nombre de ces aires protégées et de conservation actuelles et potentielles chevauchent les territoires des peuples autochtones et des communautés locales qui ont historiquement protégé ces écosystèmes grâce à des stratégies de gouvernance innovantes, à la propriété collective et à des connaissances ancestrales depuis des temps immémoriaux. Cependant, nombre de ces communautés ont été criminalisées et expulsées de leurs territoires pour ouvrir la voie à la conservation, mettant ainsi en danger leur survie et leurs systèmes de connaissances.
En réponse à ces violations des droits humains, les peuples autochtones et les communautés locales, y compris les femmes et les jeunes, de 53 pays africains ont lancé l’Appel à l’action de Kigali lors du Congrès africain sur les aires protégées (APAC) qui s’est tenu au Rwanda en juillet 2022. Ils ont également publié une Déclaration., qui proposait la création d’une Alliance des peuples autochtones et des communautés locales pour la conservation en Afrique. L’AICA est conçue comme une plateforme de partage de préoccupations, d’actions, de programmes et d’apprentissages croisés dans la région, et de suivi des engagements pris à Kigali. L’une de ses principales activités consiste à organiser le premier congrès sur la conservation dirigé par les peuples autochtones et les communautés locales sur le continent.
Un espace pour apprendre et réfléchir sur les initiatives de conservation menées par les communautés africaines
Ce congrès de trois jours a facilité l’apprentissage interrégional sur les systèmes de conservation et de connaissances dirigés par les communautés et a offert l’occasion de discuter et de reconnaître les priorités des peuples autochtones et des communautés locales autour de 5 sujets :
Interactions entre l’homme et la faune et stratégies pour atténuer les conflits avec la faune,
Mécanismes de règlement des griefs, y compris les violations passées et actuelles des droits,
Le rôle, la participation et l’engagement des femmes et des jeunes dans la conservation,
Le régime foncier et les moyens de subsistance des peuples autochtones et des communautés locales,
Les réformes législatives en matière de conservation et les Objectifs 30×30 climat et biodiversité.