NAAN LAARA, AN SAARA (si nous dormons, nous mourrons) ou Femmes Debout pour une Décennie de la Paix est le Slogan retenu par les Guerrières du Cadre de concertation des organisations acteurs intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina Faso (BF) au sortir de leurs 48h d’échanges Fructueux à Ouagadougou du 15 au 16 mai 2023.
Ces femmes, jeunes filles de plusieurs catégories d’âges et de plusieurs activités, des médias (Queen Mafa, Faso Amazone, Mousso news et Féminin Actu), des ménagères, du monde de la santé, de l’éducation, des secteurs privés et publics, des chercheures, des scientifiques, des psychologues, des sociologues, des juristes, des déplacées internes, des femmes politiques et non politiques ; grâce à cette rencontre fructueuse, pluridisciplinaire, multipartistes, toutes unanimes et pour marquer leur Engagement en vue du Renforcement de la Paix, du Vivre-Ensemble et de la Cohésion Sociale, ont adopté leur Résolution( en alignement de celle de la Résolution 1325 des Nations Unies) dénommée « Résolution16.5.23 du Burkina Faso pour la PAIX avec les femmes et les jeunes filles » marquant le point de départ de la DÉCENNIE de la PAIX a confié la Coordonnatrice du Cadre, Martine Yabré.
À la question de savoir pourquoi une Décennie de la Paix, Martine a confié que le retour véritable à Une Paix Définitive est un processus qui ne sera ni en un , deux ou trois ans , parce que malheureusement elles doivent se pencher à plusieurs niveaux c’est-à-dire répanser les cœurs (il y’a des plaies béantes au niveau des cœurs et il faut que les gens intériorisent le Pardon en eux -mèmes d’abord, acceptent de s’aimer puisque d’autres ont certainement subis des forfaits autres que des viols et ça sera difficile pour elles de se retrouver), amener les femmes et les jeunes filles qui ont perdu leur Dignité à s’accepter , penser aux solutions et approches « Beaucoup de familles endeuillées, beaucoup de veufs, veuves, d’orphelins, de dégâts matériels (beaucoup d’infrastructures détruites , d’habitations, environ 2millions de déplacés internes, près de 80% de femmes et d’enfants qui doivent repartir dans leurs localités) ».
Au vue de tout ce qui précède, nous saluons le recrutement des VDP qui contribuera à renforcer les Initiatives nationales aux côtés des FDS (Forces de défense) et en tant que femmes Engagées pour la PAIX, nous apporteront des solutions, des approches et tous ensemble, nous travaillerons à reconquérir notre territoire, à reconstituer en partie le tissu social tout en préparant l’après-guerre, a-t-elle poursuivi « La Reconstruction, elle est sociale, elle est économique, psychologique , elle est à plusieurs niveaux et cela demande vraiment beaucoup de temps , de ressources humaines , matérielles et financières et surtout beaucoup de concessions . C’est pour cela, que nous pensons qu’après une bonne analyse critique faite du contexte politique et de la crise sécuritaire, les femmes ont décidé de proclamer avec la recommandation qui a été faite, la Décennie de la Paix, de prendre l’engagement de travailler d’arrache-pied surtout pendant 10ans : on ne souhaite pas que notre crise dure dix ans. On espère se mobiliser pour que la crise finisse au plutôt, mais sur une dizaine d’années, nous puissions mettre la femme comme VECTRICE de PAIX et travailler à une VÉRITABLE RECONVERSION DES MENTALITÉS, DES COMPORTEMENTS POUR QUE LES COMMUNAUTÉS RETROUVENT LEUR STABILITÉ D’ANTAN ».
Jacqueline Konaté/Souratié, personne ne ressource du Cadre de concertation et femme politique, tout comme Martine, pense qu’il est temps et tout à fait normal de déclarer une Décennie de la Paix « On doit donner une Échéance à toute chose. Lorsqu’on chante la PAIX, elle ne doit pas être un mot, mais un Comportement pour paraphraser le chanteur ivoirien Alpha Blondy. Ce comportement doit nous amener à la paix, et quand on parle d’Échéance, cela suppose que nous pouvons avoir cette Paix avant dix ans : Aujourd’hui 16 mars 2023 marque le début de notre Décennie et si nous nous mettions au travail, nous pouvons atteindre cette Paix en deux, trois ou cinq ans et la maintenir pendant les dix ans en vue de la STABILISER. Et comme on l’a dit à l’ouverture, cela ne signifie pas qu’on ira jusqu’à dix ans pour avoir la PAIX. Cependant, dans l’intervalle des dix ans, il faut que la PAIX, le Bon Vivre et la Cohésion sociale soient une RÉALITÉ au Burkina Faso (BF) et que l’enfant sache qu’il est dans une communauté qui peut aussi l’éduquer et on veut atteindre cela ».
Et pour conclure, Jacqueline selon ses dires, a beaucoup apprécié cette Initiative du Cadre, car pour elle, les femmes travaillent beaucoup au BF, malheureusement, ce sont des ateliers avec des conclusions qui sont rangés et la mise en œuvre pose problème « À l’issu de ces deux jours d’atelier, nous avons posé des bases concrètes qui montrent que nous allons passer à l’action. Ce n’est pas un atelier de trop ; nous allons passer à l’action les jours qui suivent, vous avez vu qu’on a déjà mis un comité en place, un comité de réflexions pour mettre en place le Cadre conceptuel dans l’optique d’élaborer un Rapport qui servira de Plaidoyer.
Je pense que cette fois-ci le slogan « NAAN LAARA, AN SAARA » adopté par les femmes et jeunes filles et converti en les Femmes sont DEBOUT, a tout son sens puisque les femmes ne sont plus couchées ».
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