« Dans la conception de la femme, Dieu a donné certaines qualités à toute femme. En tant que mère, en tant qu’épouse, en tant que sœur, elles ont cette capacité de détecter les premiers signes de radicalisation. Lorsqu’une société ou une communauté bascule, si on veut bien voir, les femmes sont les premières à sentir cela : C’est leur qualité et c’est ce que Dieu leur a donné. Elles sont attentives et analysent les signes précurseurs de tout ; elles ont été conçues ainsi pour leur permettre de détecter ce qui ne va pas et dans la détection, elles peuvent d’abord alerter précocement. Elles doivent même revoir l’éducation des enfants. Vous savez, quand on est complice de son enfant, il consultera toujours sa mère avant de poser tel ou tel acte ; lorsqu’il y’a une complicité entre mère et enfant, ce dernier en tendant vers l’enrôlement va revenir d’abord vers la mère pour essayer de la sonder un peu. Elles peuvent aussi jouer le rôle d’agents de sensibilisation autour d’elles » Dixit Sidpawendé Sabine Sawadogo/ Bouda, sociologue de formation, conseiller en genre ».
Du 06 au 07 août 2022, s’est tenue à Ouagadougou une formation en Droits humains, paix, cohésion sociale et leadership.
Organisée par l’association Tin-Hinan Burkina, cette formation a permis aux membres présentes (20personnes) de Tin Hinan de se familiariser aux concepts en Droits humains, paix, cohésion sociale et leadership a expliqué la formatrice, Sidpawendé Sabine Sawadogo/ Bouda, sociologue de formation, conseiller en genre « Au cours des deux jours, nous avons développé des modules sur le leadership féminin, sur les droits de la femme et aussi la contribution de la femme dans la consolidation et le maintien de la paix.
Pendant 48h, on est revenu sur les expériences vécues de certaines participantes et sur le rôle de la femme dans les consolidations et de maintien de la paix en leur montrant qu’au lieu d’être des actrices qui contribuent négativement, elles peuvent si elles le veulent bien, contribuer positivement en participant à une paix vraiment durable et sincère. Dans le temps, de façon anonyme, nos mères, grand-mères contribuaient à résoudre certains conflits entre communautés et voilà qu’au cours de ces deux jours, il était question de faire revivre les femmes ce que nos mères utilisaient comme pratiques pour résoudre des conflits ( les femmes ne doivent pas se sous-estimer ; elles ne doivent pas croiser les bras, puisqu’elles doivent se lever, main dans la main , se battre aux cotés des hommes , aux côtés de leurs époux et aux cotés des frères afin de parvenir à une paix sincère et durable) ».
La femme est passée d’actrice passive à actrice active de l’insécurité.
« Dans les temps passés, la femme était une actrice passive de l’insécurité ; ce qui veut dire qu’elle subissait. Cependant, nous notons avec tristesse que d’actrice passive, elle devient actrice active c’est-à-dire qu’il arrive de fois qu’elle soit au-devant des choses » a souligné Sabine.
« C’est pourquoi, il était temps que nous donnions le bel exemple et que nous puissions communiquer ensemble puisque la femme était aperçue comme celle qui donne la vie et non celle qui ôte la vie, d’où la présente formation », a-t-elle poursuivi.
Des participantes se prononcent.
Pour la présidente de la coopérative « Anawalo » de Sapouy dans le Ziro, Kadidia Bandé/ Diallo, cette formation était la très bienvenue vue le contexte dans lequel est le pays.
Celle qui , après avoir félicité Tin-Hinan pour une telle activité noble, reconnait avoir appris beaucoup de choses, s’est dite très fière et très reconnaissante puisqu’elle pourra à son tour restituer ce qu’elle a appris à d’autres associations et structures membres ou partenaires de son association « Nous avons appris beaucoup de choses durant ces deux jours de de formation sur les droits de la femme et comment la femme peut emmener la paix dans sa cour, dans son pays, et comment aussi elle peut s’impliquer dans la résolution des conflits ; c’est la raison pour laquelle la femme ne doit pas être en retrait. Elle doit se battre pour être une femme leader afin d’aider d’autres communautés ou d’autres membres ou associations, il y’a eu des travaux de groupes afin que nous puissions bien nous imprégner des modules ».
Même son de cloche pour Mariétou Hamadou Diallo, après avoir remercié Tin-Hinan pour cette très belle occasion offerte, a confié avoir eu une très grande chance de participer à cette formation.
L’association Tin-Hinan a été mise en place dans le Liptako-Gourma c’est-à-dire au Burkina Faso (BF), au Mali et au Niger, où chaque entité est reconnue légalement. Ces organisations ont le même but, la même vision : épanouissement, dignité, citoyenneté, jouissance des droits socio-économiques, conditions de vie décentes dans un environnement sain. Ces entités se sont engagées à résoudre ces problèmes selon leurs capacités, leurs ressources humaines et financières, comme le contexte politique n’est pas le même dans les trois pays.
Tin-Hinan intervient dans le domaine du renforcement des capacités des organisations pastorales en vue de leur autonomisation.
Cette formation a été possible grâce à FJH (Fondation pour une Société Juste, Foundation for a Just Society) qui rentre dans le cadre du Projet « Projet Femmes pastorales du Sahel en mouvement ».
benedicteoued@gmail.com