Au cœur de la forêt classée de Tapoa-Boopo, à plus de 300 kilomètres de la capitale Ouagadougou, les habitants vivent dans la terreur.
Son village s’est transformé en citadelle assiégée. « L’Etat a déserté, ce sont les terroristes qui dictent leur loi désormais », rapporte Yemboaro (le prénom a été changé), un habitant de Nassougou, dans la région de l’est du Burkina Faso, joint par téléphone. Ici, au cœur de la forêt classée de Tapoa-Boopo, à plus de 300 kilomètres de la capitale, la vie a basculé il y a plus d’un an.
« Un jour, des hommes sont venus prêcher, en se présentant comme des soldats de Dieu. Ils nous ont obligés à nous convertir, sinon ils chasseraient les récalcitrants », raconte cet homme, sous couvert d’anonymat, qui a préféré fuir à Fada N’Gourma, le chef-lieu de la région, avec sa femme et ses deux enfants.
Isolés, pris au piège, plusieurs dizaines de villages seraient ainsi passés sous l’emprise des groupes armés dans l’est du pays ces derniers mois, selon des sources locales et sécuritaires. Et ce dans un silence quasi total, les localités étant difficiles d’accès et l’actualité plutôt tournée vers la pandémie de Covid-19.