Le Burkina Faso, comme beaucoup d’autres pays membres de l’ONU, s’est engagé à garantir un accès à l’éducation pour tous les enfants, sans distinction, y compris ceux en situation de handicap. Cependant, malgré ces engagements, le pays fait face à des défis majeurs en matière de scolarisation des enfants handicapés, avec des disparités de genre particulièrement préoccupantes. Selon le rapport ESU 2021-2022, seulement 21 427 filles handicapées étaient inscrites au primaire, contre 31 394 garçons handicapés, témoignant d’une sous-scolarisation préoccupante des jeunes filles handicapées, souvent les plus marginalisées au sein du système éducatif et continuent de faire face à des discriminations systémiques.
Les filles sont particulièrement vulnérables aux stéréotypes et à la marginalisation, ce qui limite non seulement leur éducation mais aussi leurs perspectives de leadership et d’autonomisation.
En plus de cela, l’insuffisance d’infrastructures scolaires accessibles, le manque d’équipements adaptés pour les élèves handicapés, et l’inadéquation des matériels pédagogiques malgré les efforts du système éducatif pour rendre l’éducation accessible à tous et bien qu’il intègre l’éducation formelle, non formelle, informelle et spécialisée.
Chaque année, des dons de kits scolaires sont distribués aux élèves dans le besoin. Cependant, ces kits sont souvent standardisés et ne tiennent pas compte des spécificités de chaque type de handicap (par exemple, des élèves ayant des déficiences visuelles, auditives ou motrices nécessitent du matériel adapté pour que ces kits soient véritablement utiles et leur permettent de suivre leur scolarité dans de bonnes conditions).
L’association Action pour un Monde Meilleur (AMM) qui lutte pour la promotion et la défense des personnes vulnérables particulièrement celles atteintes de handicap et qui prône pour la dignité de la femme et de la jeune fille ; au regard de ce qui précède a laissé parler son cœur en organisant une cérémonie de don de kits scolaires et de matériels de mobilité à ces membres le mercredi 06 novembre 2024 à Ouagadougou.
C’est la mairie de l’arrondissement 3 qui a abrité ladite cérémonie marquant le lancement officiel du Projet « Inspirer les filles et les organisations locales pour une éducation inclusive et transformatrice ». Un Projet qui a vu le jour grâce à l’appui financier du Fonds d’action urgente pour l’Afrique (UAF) et dédié à l’inclusion et à l’autonomisation des jeunes filles, adolescentes handicapées de Ouagadougou, Bobo Dioulasso et Ouahigouya.
Ce projet qui s’étend sur plusieurs mois (environ dix-sept mois), répond à l’objectif de AMM qui est de promouvoir la dignité et l’égalité des chances des femmes et jeunes filles handicapées pour une société d’inclusion au Burkina Faso a expliqué la Présidente de AMM, Zita Désirée Belem
et de mentionner que ce Projet vise à réduire les inégalités en offrant un soutien matériel et éducatif à 180 jeunes filles handicapées et en renforçant leurs capacités de leadership ; c’est en cela que l’association souhaite améliorer leurs conditions d’apprentissage et encourager leur inclusion au Burkina Faso pour une société équitable et juste « Aujourd’hui, nous avons organisé notre cérémonie de lancement qui est la remise de kits scolaires aux enfants handicapés et les enfants des couples handicapés vulnérables.
L’objectif est de contribuer à la scolarisation, à l’éducation des adolescentes handicapées pour leur autonomisation et leur participation citoyennes à la vie publique. Les kits sont composés de cannes blanches, de tablettes, de constants (pour les adolescentes malvoyantes et pour les enfants à mobilité réduite), de béquilles, de cannes anglaises et des tricycles pour celles qui ont des difficultés de se déplacer et des sacs contenant des cahiers et des Bics, tout un kit scolaire pour chaque enfant selon sa déficience.
Le coût de ce projet est de 3.500.000FCFA et est financé par le Fonds d’actions urgentes d’Afrique ».
Dans le cadre de ce Projet, plusieurs activités sont au programme, a-t-elle poursuivi « Nous ferons des campagnes de plaidoyer ; nous allons sensibiliser la communauté sur la situation des enfants et adolescentes handicapées, nous allons appuyer 30 jeunes filles en activités génératrices de revenus (AGR) , les former en entreprenariat et à l’issu de la formation, chacune recevra un kit pour entreprendre et on va continuer la remise des kits à 180 adolescentes scolarisées de Ouagadougou, Ouahigouya et Bobo Dioulasso ».
La Marraine de cette activité est la Ministre de l’action humanitaire, Nandy Somé/Diallo. Empêchée, c’est le Directeur régional du ministère de l’action humanitaire et de la solidarité nationale du Centre, Drissa Tou (Représentant la Ministre) qui a parrainé l’activité.
Dans son allocution, il a salué cette heureuse initiative de l’association AMM et pour lui, il fallait mettre en place ce projet s’il n’existait pas puisque selon lui, les jeunes filles handicapées sont plus vulnérables et souvent stigmatisées et laissées pour compte en termes d’éducation, d’appui en AGR (activités génératrices de revenus.
Drissa est convaincu du bienfondé de cette initiative qui vient pour sensibiliser toute l’opinion et a souhaité que ces publics cibles soient pris en compte que ce soit au niveau de l’éducation (pour aller à l’école) et aussi pour faire les formations de même pour pouvoir les appuyer c’est-à-dire leur donner une qualification à valeur marchande.
Tout en saluant cette noble initiative, Moussa a rassuré en soulignant que leur département est déjà sur le terrain pour accompagner les personnes handicapées et s’engage aussi à pouvoir soutenir ces genres d’initiatives qui comprennent des personnes plus vulnérables que sont les jeunes filles en situation de handicap « Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour soutenir ces heureuses initiatives afin que ces jeunes filles puissent parvenir à un avenir meilleur, pour qu’elles puissent vivre dans toute dignité et dans le plein épanouissement ».
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