En faveur de la 16e édition du programme Engagement Féminin (EF), la compagnie Auguste-Bienvenue a organisé une conférence publique au profit des jeunes filles et femmes engagées dans la danse contemporaine. Ce cadre du donner et du recevoir qui est placé sous le thème << Engagement >>, la panéliste, Docteur en philosophie Somé/Somda Alice, dans une analyse qui part d’un point de vue à la fois philosophique et socio-culturelle, aborde la manière dont l’engagement féminin révèle les facteurs cruciaux de l’identité de la liberté et de l’action.
Réfléchir sur la notion d’Engagement. Telle est la leitmotiv des initiateurs du projet Engagement Féminin (EF) à travers l’organisation d’une conférence publique. Elle est placée sous la thématique << Engagement >>, et animée par la spécialiste de Philosophie morale et politique option éthique, Dr Alice Somé/Somda sous la modernisation de l’administrateur culturel, François Bouda.
D’abord, Mr Bouda souligne que l’idée du projet EF est partie du constat qu’il y ait très peu de femmes qui portent des projets et qui prennent des responsabilités. Selon ses dires, cet engagement, explique-t-il, qui est vieux de 16 ans, vient à point nommé pour rectifier le tir pour la cause de la gente féminine dans le milieu artistique particulièrement dans la danse chorégraphique.
Ensuite, la panéliste du jour, durant une quarantaine de minutes, s’est penchée sur les implications de l’engagement dans le cadre professionnel. << L’engagement est une action volontaire qui implique une responsabilité et une détermination personnelle >>, définit-elle d’entrée de jeu avant de souligner que l’action humaine est déterminante dans l’évolution sociale. << Tant que nous existons, nous sommes obligés d’agir et agir veut dire qu’il faut à mesure d’avoir un peu de bonne volonté, un peu de vouloir agir >>, affirme-t-elle. Toute action, confirme-t-elle, participe au développement des sociétés et sur le plan personnel. L’engagement constitue, persiste-t-elle, un moteur de tout développement personnel ou collectif. En réalité, Dr Somé suppose que la manière dont l’engagement féminin révèle les facteurs cruciaux de l’identité de la liberté et de l’action. Il s’agit de déceler la façon, détaille-t-elle, dont l’engagement féminin pourrait surtout influencer les dynamiques socio-professionnelles. En tout état de cause, poursuit-elle, l’engagement féminin dans le domaine artistique particulièrement dans la danse, illustre des enjeux spécifiques. Une telle chose, pense-t-elle, consiste plus à révéler la complexité de l’engagement. A l’écouter, cela vise à mettre en exergue les implications de l’engagement sur l’autonomie, la créativité et la transformation sociale. Aussi, elle soulève les implications sur les plans personnel, social et artistique. L’existence exige, soutient-elle, des dynamiques qui impactent tous les domaines de la vie en vue de transformation de progrès et de mutations diverses. Puisque, rapporte-t-elle, l’engagement milite dans le sens le plus élevé. Généralement, fait-elle remarquer,cela se caractérise par un sentiment de motivation, de persévérance et de responsabilité.
” S’engager, engage une haute responsabilité “
Pour elle, l’acte de s’engager tient du fait qu’il engage une “haute responsabilité” envers l’objet pour lequel l’action est menée. Cet engagement dans la formation des sociétés, avise-t-elle, provient de la participation et de l’implication de la femme ou engagement féminin. Elle avance que cela peut se faire dans tous les domaines de la vie comme la justice sociale, l’égalité du genre etc. L’approche philosophique, à ses dires, reconnaît l’engagement comme associé à l’action et à l’idée d’être libre. Bien plus, la spécialiste de Philosophie morale et politique considère que l’engagement est liberté de choisir et choix d’agir. Car, relève-t-elle, l’agir humain change les choses.
Enfin, quatre danseuses professionnelles qui sont venues de quatre pays à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Ghana, donnent leur témoignage. Elles font découvrir, dans leurs récits respectifs, certains aspects pratiques et le réalisme dans le sens de leur engagement dans la danse contemporaine. Ainsi, Salamata Kobré qui est une danseuse interprète burkinabè, raconte que sa décision de se professionnaliser vient de sa participation au projet EF. Sa carrière professionnelle débute avec ses deux projets dont l’un lui rapporte financièrement. La persévérance aidant, Dame Kobré avoue que l’importance est le respect de son engagement peu importe les difficultés financières. Car, conseille-t-elle, quand on décide de s’engager, on s’engage jusqu’au bout. Quant à la danseuse interprète malienne, Fatoumata Bakayoko fait comprendre que la pratique de la danse a pour but de défendre une cause qui est l’excision dont elle porte toujours les séquelles. A son avis, il fallait trouver une discipline qui pourrait permettre d’exprimer ses ressentis sans faire usage de la voix. Et son choix pour la danse qui est une discipline universelle qui facilite de s’engager par la suite dans lutte contre la violence à travers des formations en danse urbaine, traditionnelle au profit des jeunes filles de son pays.
Achille ZIGANI