Mère de cinq enfants, membre de plusieurs associations et réseaux féminins au Burkina Faso (BF), présidente de la Grappe des entreprises PFNL de la Région de l’Est, originaire de la commune de Diapangou, située dans la province du Gourma ( localité sise à l’Est du pays)) , présidente de l’association TIN BUABA pour la promotion et l’autonomisation de la femme rurale dans la Région de l’EST, Aminatou WOMBO/NATAMA a créé l’ association en 2008 dans la commune de Diapangou. Les femmes rurales sont des actrices incontournables de développement durable. Penser à développer des stratégies pour une résilience face aux nombreux défis auxquels elles sont confrontées.
Agir Ensemble pour Mieux Impacter le Monde !
Cette association a été créée suite à un constat, a-t-elle confié « C’est au regard des difficultés que rencontrent les femmes dans notre Région, que nous avons décidé de créer cette association. C’est depuis l’âge de 22ans que j’ai vraiment eu cette conviction que de part ce que j’ai déjà appris, je peux apporter un plus pour ma communauté. J’ai vécu avec les femmes dans ma commune et j’ai compris que les femmes rencontraient des difficultés et c’est ce qui m’a motivé à créer cette association. ».
Celle qui semble incomprise par certains proches (parce que toujours occupée) pour accompagner les femmes, remercie néanmoins la Providence pour lui avoir donné une force nécessaire pour mener une telle Activité. J’ai des femmes qui sont très engagées et qui m’accompagnent, c’est pour cela que nous arrivons à atteindre les objectifs qu’on se fixe même s’ils ne sont pas à 100% atteints ».
De passage à Ouagadougou, Féminin Actu a pu lui arracher un mot.
Féminin Actu (F.A) : L’association regorge combien de membres et comment faire pour y adhérer ?
Aminatou : Présentement, nous sommes plus de 500 membres et pour l’adhésion, il suffit de rédiger une demande adressée à l’association qui sera étudiée avant d’être validée par l’Assemblée générale.
F.A : Quels sont vos domaines d’intervention ?
Aminatou : Nous intervenons surtout dans la promotion des droits de la femme/fille rurale, la promotion et la valorisation des produits locaux, (PFNL, agriculture, protection de l’environnement, artisanat etc.),
Nous accompagnons les femmes à la réalisation des activités socio-économiques (PFNL, céréales, saponification, tissage etc.) pour leur améliorer les conditions de vie.
Nous fournissons aux femmes un cadre pour résoudre ses problèmes spécifiques
Nous identifions et étudions les obstacles au développement de la femme (des coutumes, la mutilation génitale féminine, des mariages forcés et précoces, le lévirat, etc.).
Nous contribuons à l’éducation et à la sensibilisation des femmes pour défendre ses droits et les droits des enfants à travers des activités récréatives (le théâtre forum) et l’organisation des causeries.
Nous les accompagnons avec des microcrédits à l’amélioration de la vie quotidienne et comme recours pour commencer des activités génératrices de revenus.
Nous les sensibilisons pour une amélioration des soin et l’alimentation des enfants, de nutrition, ainsi que l’hygiène et la santé dans les foyers.
Nos mamans faisaient déjà la transformation du karité, et les femmes qui transforment, sont les mêmes qui produisent en saison des pluies ; ce qui fait qu’on les accompagne dans la production du maraîchage, la semence, afin qu’elles puissent s’auto promouvoir ».
Au niveau de la transformation, on accompagne les groupements, les coopératives avec des unités de transformations, et également avec du matériel adéquat au renforcement de leurs capacités et surtout l’accompagnement à la vente des produits (parce qu’elles rencontrent souvent des difficultés pour écouler leurs produits. Elles produisent en quantité, cependant, l’écoulement devient une situation lamentable. L’association accompagne ces femmes à vendre leurs produits au niveau national et international. Nous participons aux foires régionales, nationales, très rarement sous régionales. Pourtant la plupart de nos produits sont recherchés au niveau international. En 2022, nous avions organisé la journée régionale de la femme rurale dans la Région de l’Est. Cette année, la deuxième édition se tiendra le 25 octobre Dieu voulant.
F.A : Que produisez-vous ?
Aminatou
Nous soutenons les coopératives et groupements à s’autogérer dans la promotion des produits forestiers non ligneux de haute qualité. Le beurre de karité, le soumbala, moringa et baobab par exemples sont des produits particulièrement mis à la première place.
Leur commercialisation permet d’autofinancer ces groupements de femmes, favorisant ainsi l’épanouissement véritable des membres sur tous les plans. La transformation du beurre de karité, surtout conventionnel en quantité ne permet pas aux femmes d’avoir suffisamment de revenus. C’est le beurre bio qui est prisé au niveau international « Actuellement, nous sommes en train d’aller vers le bio et nous sollicitons l’accompagnement des partenaires de nous venir en aide surtout à obtenir la matière 1ère bio (qui n’a jamais existé dans la Région de l’Est ; pourtant, quelques unités de production sont adaptées pour cette production).
Présentement, nous produisons le conventionnel et nous disposons d’une grande unité moderne de production du soumbala financée par le programme AGREF (fait à base de graines de néré) qui est aussi forestier non ligneux. Il existe également des coopératives qui sont dans la production du riz étuvé et la production de la farine de maïs. Quelques unes pratiquent la filature que nous valorisons au niveau local
Au niveau de la production, nous pratiquons la maraicheculture en saison sèche, surtout celle de contre-saison pour permettre aux femmes de mener d’autres activités après les travaux champêtres afin de s’auto promouvoir. Pendant lasaison des pluies, on les accompagne avec des techniques de productions ( petits champs d’écoles, la semence, afin de mieux produire ».
F. A : D’où viennent les matières 1ères et qui sont vos clients ? Et les prix varient de combien à combien ?
Aminatou : Lorsque je prends par exemple le beurre de karité, la matière 1ère vient surtout de la collecte que des femmes pratiquent. « On a regroupé des femmes en coopératives ; elles collectent, transforment les amendes et les revendent à l’union car nous avons mis en place une union de transformatrices de beurre de karité et une de collectes d’amandes. Ces collectrices ramassent les amandes et les revendent à l’Union qui fait la transformation. Donc du coup, c’est une organisation interne qui permet aux femmes de collecter et de transformer. Quand je prends aussi le riz, il est produit au niveau local avec nos producteurs avec lesquels nous rachetons pour le transformer et le vendre au niveau local. Je peux dire que la matière 1ère provient de la plupart de nos membres et également de la population au niveau de la base ».
La vente se fait surtout au niveau local, mais il ya des produits qui sont plus recherchés au niveau international « je prends l’exemple du beurre de karité et l’huile de balanites qui sont acheminés vers les pays plus développés et qui valorisent plus nos produits locaux, c’est pour cela nous demandons aux partenaires de nous accompagner à valoriser plus nos produits locaux pour pouvoir les revendre au niveau local (parce que lorsque nous renvoyons la matière brute à l’extérieur pour être transformée , le prix nous revient plus cher. Pour le moment, nous revendons les huiles au niveau international et la grande partie du beurre de karité est vendu au niveau local, parce que nous disposons pas de matière première Bio ».
Les prix varient d’une période à une autre : l’année passée et dans toute la région de l’Est, nous n’avons pas eu assez de productions d’amandes de karité « je vous assure que nous avons vendu le kg de beurre à 1250 F CFA, qui était à 600 F CFA auparavant.
Pour vous dire que le prix varie en fonction du coût de la matière 1ère et les prix se situent entre 600 F à 1250 F CFA. Je prends par exemple le cas de l’huile de Balanites qui était à 1500 F CFA est vendu à 6000 F CFA de nos jours, tout simplement parce que les amandes sont collectées en brousse et actuellement avec la situation sécuritaire, nos membres n’arrivent pas à collecter la matière 1ère au niveau des brousses, ce qui fait que toutes ces femmes se retrouvent concentrées à Fada. Du coup, nous n’avons pas assez de matières 1ères pour presser, puisque nos huiles sont très bien pour la peau et leur utilisation brute aide beaucoup la peau et c’est très recherché et prisé à l’international. Malheureusement avec la situation sécuritaire, la matière 1ère se fait très rare ».
F.A : Parlant de la situation sécuritaire qui prévaut à Fada, quelle lecture faite vous par rapport à cela ?
Y’a-t-il un impact sur la population en particulier sur la femme ?
Aminatou : Bien sûr que oui, nous avons commencé nos activités par la valorisation de nos produits forestiers non ligneux et agricoles qui parle de valorisation de ces produits forestiers non ligneux et agricoles sait que la grande partie de ces produits se trouvent en brousse, alors qu’il faut aller en brousse pour collecter. La situation sécuritaire fait que les femmes ont abandonné leurs champs pour venir s’installer dans des zones urbaines.
Elles ont des difficultés à joindre les deux bouts et souvent, ce n’est pas simple : celles qui collectaient les amandes dans les villages environnants, toutes ces femmes sont au niveau urbain et actuellement, ça ne va pas ; la plupart d’entre elles recherchent une petite activité pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Je vous assure que ce n’est pas simple surtout pour les femmes rurales. N’étant pas habituées à la ville sont obligés de s’adapter.
F.A : Ya-t-il d’autres difficultés auxquelles vous êtes confrontées ?
Aminatou : nous sommes confrontés à d’autres difficultés, entre autres la mévente des produits surtout le beurre de karité(PFNL) ou plusieurs organisations féminines se retrouvent autour de cette filière ;
L’insuffisance de moyens pour organiser les foires au niveau Local et participer au niveau international pour rechercher des clients potentiels.
La non certification de nos produits finis
Les femmes rurales ont de belles initiatives qui peuvent être prises en compte pour promouvoir le développement durable. Elles ont souvent besoin d’un coup de main pour y parvenir.
F.A : Avez-vous un appel à lancer ?
Mon appel à lancer est à l’endroit des PTF (partenaires techniques et financiers) et au gouvernement de soutenir pour une résilience des femmes, filles PDI et population hôte de la Région de l’Est, accompagner l’association pour la production de la matière première Bio. C’est surtout de ne pas voir que ces zones qui sont à forts défis sécuritaires sont invivables. Il y’a des gens qui y vivent et je leur demande d’accompagner des organisations comme la nôtre (qui sont implantées au niveau local, qu’ils essaient, même si c’est à travers des relais d’accompagner pour que nous puissions atteindre le maximum de femmes « lorsque je prends les zones comme comme Diapaga et Bogandé, les gens y vivent toujours et même s’il y’a des partenaires qui ne peuvent pas arriver jusqu’à destination, qu’à travers ces organisations, et les collectivités qui sont toujours fonctionnelles, qu’on continue de les accompagner afin que ces femmes puissent s’en sortir à la fin. Ma prière est qu’Allah nous aide et à nous sortir de cette situation. Je profite aussi de l’occasion remercier les autorités communale, régionale sans oublier les Partenaires techniques et financiers qui n’ont ménagé aucun effort pour nous accompagner. Je profite également remercier Féminin Actu qui m’a permis de me prononcer. Puisse Allah bénir vos œuvres. Je vous remercie très sincèrement ».
benedicteoued@gmail.com
Des
Entreprenariat féminin : Aminatou, cette Brave Dame qui fait la Fierté du GULMU.
Mère de cinq enfants, membre de plusieurs associations et réseaux féminins au Burkina Faso (BF), présidente de la Grappe des entreprises PFNL de la Région de l’Est, originaire de la commune de Diapangou , située dans la province du Gourma ( localité sise à l’Est du pays)) , présidente de l’association TIN BUABA pour la promotion et l’autonomisation de la femme rurale dans la région de l’EST, Aminatou WOMBO/NATAMA a créé l’ association en 2008 dans la commune de Diapangou. Les femmes rurales sont des actrices incontournables de développement durable. Penser à développer des stratégies pour une résilience face aux nombreux défis auxquels elles sont confrontées.
Agir Ensemble pour Mieux Impacter le Monde !
Cette association a été créée suite à un constat, a-t-elle confié « C’est au regard des difficultés que rencontrent les femmes dans notre région, que nous avons décidé de créer cette association pour les accompagner. C’est depuis l’âge de 22ans que j’ai vraiment eu cette conviction que de part ce que j’ai déjà appris, je peux apporter un plus pour les femmes. J’ai essayé de vivre avec les femmes dans ma commune et j’ai compris que les femmes rencontraient des difficultés et c’est ce qui m’a motivé à créer cette association. ».
Celle qui semble incomprise par certains proches (parce que toujours occupée) pour accompagner les femmes, remercie néanmoins la Providence pour lui avoir donné une force nécessaire pour mener une telle Activité. J’ai des femmes qui sont très engagées et qui m’accompagnent, c’est pour cela que nous arrivons à atteindre les objectifs qu’on se fixe même s’ils ne sont pas à 100% atteints ».
De passage à Ouagadougou, Féminin Actu a pu lui arracher un mot.
Féminin Actu (F.A) : L’association regorge combien de membres et comment faire pour y adhérer ?
Aminatou : Présentement, nous sommes plus de 500 membres et pour l’adhésion, il suffit de rédiger une demande adressée à l’association qui sera étudiée avant d’être validée par l’Assemblée générale.
F.A : Quels sont vos domaines d’intervention ?
Aminatou : Nous intervenons surtout dans la promotion des droits de la femme rurale, la promotion et la valorisation des produits locaux, (PFNL, agriculture, protection de l’environnement, artisanat etc.)
Nous accompagnons les femmes à la réalisation des activités socio-économiques (PFNL, céréales, saponification, tissage etc.) pour leur améliorer les conditions de vie.
Nous fournissons aux femmes un cadre en organisant d’accord et d’éducation pour résoudre ses problèmes spécifiques.
Nous identifions et étudions les obstacles au développement de la femme (des coutumes, la mutilation génitale féminine, des mariages forcés et précoces, le lévirat, etc.).
Nous contribuons à l’éducation et à la sensibilisation des femmes pour défendre ses droits et les droits des enfants à travers des activités récréatives (le théâtre forum) et l’organisation de conférences et causeries.
Nous les accompagnons avec des microcrédits à l’amélioration de la vie quotidienne et comme recours pour commencer des activités génératrices de revenus.
Nous les sensibilisons pour une amélioration, le soin et l’alimentation des enfants, de nutrition, ainsi que l’hygiène et la santé dans les foyers.
Nos mamans faisaient déjà la transformation du karité, et les femmes qui transforment, sont les mêmes qui produisent en saison des pluies ; ce qui fait qu’on les accompagne dans la production du maraîchage, la semence, afin qu’elles puissent s’auto promouvoir ».
Au niveau de la transformation, on accompagne les groupements, les coopératives avec des unités de transformations, et également avec du matériel adéquat au renforcement de leurs capacités et surtout l’accompagnement à la vente des produits (parce qu’elles rencontrent souvent des difficultés pour écouler leurs produits. Elles produisent en quantité, cependant, l’écoulement devient une situation lamentable. L’association accompagne ces femmes à vendre leurs produits au niveau national et international. Nous participons aux foires régionales, nationales, très rarement sous régionales. Pourtant la plupart de nos produits sont recherchés au niveau international. En 2022, nous avions organisé la journée régionale de la femme rurale dans la Région de l’Est. Cette année, la deuxième édition se tiendra le 25 octobre Dieu voulant.
F.A : Que produisez-vous ?
Aminatou
Nous soutenons les coopératives et groupements à s’autogérer dans la promotion des produits forestiers non ligneux de haute qualité. Le beurre de karité, le soumbala, moringa et baobab par exemples sont des produits particulièrement mis à la première place.
Leur commercialisation permet d’autofinancer ces groupements de femmes, favorisant ainsi l’épanouissement véritable des membres sur tous les plans. La transformation du beurre de karité, surtout conventionnel en quantité ne permet pas aux femmes d’avoir suffisamment de revenus. C’est le beurre bio qui est prisé au niveau international « Actuellement, nous sommes en train d’aller vers le bio et nous sollicitons l’accompagnement des partenaires de nous venir en aide surtout à obtenir la matière 1ère bio (qui n’a jamais existé dans la Région de l’Est ; pourtant, quelques unités de production sont adaptées pour cette production).
Présentement, nous produisons le conventionnel et nous disposons d’une grande unité moderne de production du soumbala financée par le programme AGREF (fait à base de graines de néré) qui est aussi forestier non ligneux. Il existe également des coopératives qui sont dans la production du riz étuvé et la production de la farine de maïs. Quelques unes pratiquent la filature que nous valorisons au niveau local
Au niveau de la production, nous pratiquons la maraicheculture en saison sèche, surtout celle de contre-saison pour permettre aux femmes de mener d’autres activités après les travaux champêtres afin de s’auto promouvoir. Pendant lasaison des pluies, on les accompagne avec des techniques de productions ( petits champs d’écoles, la semence, afin de mieux produire ».
F. A : D’où viennent les matières 1ères et qui sont vos clients ? Et les prix varient de combien à combien ?
Aminatou : Lorsque je prends par exemple le beurre de karité, la matière 1ère vient surtout de la collecte que des femmes pratiquent. « On a regroupé des femmes en coopératives ; elles collectent, transforment les amendes et les revendent à l’union car nous avons mis en place une union de transformatrices de beurre de karité et une de collectes d’amandes. Ces collectrices ramassent les amandes et les revendent à l’Union qui fait la transformation. Donc du coup, c’est une organisation interne qui permet aux femmes de collecter et de transformer. Quand je prends aussi le riz, il est produit au niveau local avec nos producteurs avec lesquels nous rachetons pour le transformer et le vendre au niveau local. Je peux dire que la matière 1ère provient de la plupart de nos membres et également de la population au niveau de la base ».
La vente se fait surtout au niveau local, mais il ya des produits qui sont plus recherchés au niveau international « je prends l’exemple du beurre de karité et l’huile de balanites qui sont acheminés vers les pays plus développés et qui valorisent plus nos produits locaux, c’est pour cela nous demandons aux partenaires de nous accompagner à valoriser plus nos produits locaux pour pouvoir les revendre au niveau local (parce que lorsque nous renvoyons la matière brute à l’extérieur pour être transformée , le prix nous revient plus cher. Pour le moment, nous revendons les huiles au niveau international et la grande partie du beurre de karité est vendu au niveau local, parce que nous disposons pas de matière première Bio ».
Les prix varient d’une période à une autre : l’année passée et dans toute la région de l’Est, nous n’avons pas eu assez de productions d’amandes de karité « je vous assure que nous avons vendu le kg de beurre à 1250 F CFA, qui était à 600 F CFA auparavant.
Pour vous dire que le prix varie en fonction du coût de la matière 1ère et les prix se situent entre 600 F à 1250 F CFA. Je prends par exemple le cas de l’huile de Balanites qui était à 1500 F CFA est vendu à 6000 F CFA de nos jours, tout simplement parce que les amandes sont collectées en brousse et actuellement avec la situation sécuritaire, nos membres n’arrivent pas à collecter la matière 1ère au niveau des brousses, ce qui fait que toutes ces femmes se retrouvent concentrées à Fada. Du coup, nous n’avons pas assez de matières 1ères pour presser, puisque nos huiles sont très bien pour la peau et leur utilisation brute aide beaucoup la peau et c’est très recherché et prisé à l’international. Malheureusement avec la situation sécuritaire, la matière 1ère se fait très rare ».
F.A : Parlant de la situation sécuritaire qui prévaut à Fada, quelle lecture faite vous par rapport à cela ?
Y’a-t-il un impact sur la population en particulier sur la femme ?
Aminatou : Bien sûr que oui, nous avons commencé nos activités par la valorisation de nos produits forestiers non ligneux et agricoles qui parle de valorisation de ces produits forestiers non ligneux et agricoles sait que la grande partie de ces produits se trouvent en brousse, alors qu’il faut aller en brousse pour collecter. La situation sécuritaire fait que les femmes ont abandonné leurs champs pour venir s’installer dans des zones urbaines.
Elles ont des difficultés à joindre les deux bouts et souvent, ce n’est pas simple : celles qui collectaient les amandes dans les villages environnants, toutes ces femmes sont au niveau urbain et actuellement, ça ne va pas ; la plupart d’entre elles recherchent une petite activité pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Je vous assure que ce n’est pas simple surtout pour les femmes rurales. N’étant pas habituées à la ville sont obligés de s’adapter.
F.A : Ya-t-il d’autres difficultés auxquelles vous êtes confrontées ?
Aminatou : nous sommes confrontés à d’autres difficultés, nous pouvons retenir entre autres la mévente des produits surtout le beurre de karité(PFNL) ou plusieurs organisations féminines se retrouvent autour de cette filière ;
L’insuffisance de moyens pour organiser les foires au niveau Local et participer au niveau international pour rechercher des clients potentiels.
La non certification de nos produits finis
Les femmes rurales ont de belles initiatives qui peuvent être prises en compte pour promouvoir le développement durable. Elles ont souvent besoin d’un coup de main pour y parvenir.
F.A : Avez-vous un appel à lancer ?
Mon appel à lancer est à l’endroit des PTF (partenaires techniques et financiers) et au gouvernement de soutenir pour une résilience des femmes, filles PDI et population hôte de la Région de l’Est, accompagner l’association pour la production de la matière première Bio. C’est surtout de ne pas voir que ces zones qui sont à forts défis sécuritaires sont invivables. Il y’a des gens qui y vivent et je leur demande d’accompagner des organisations comme la nôtre (qui sont implantées au niveau local, qu’ils essaient, même si c’est à travers des relais d’accompagner pour que nous puissions atteindre le maximum de femmes « lorsque je prends les zones comme comme Diapaga et Bogandé, les gens y vivent toujours et même s’il y’a des partenaires qui ne peuvent pas arriver jusqu’à destination, qu’à travers ces organisations, et les collectivités qui sont toujours fonctionnelles, qu’on continue de les accompagner afin que ces femmes puissent s’en sortir à la fin. Ma prière est qu’Allah nous aide et à nous sortir de cette situation. Je profite aussi de l’occasion remercier les autorités communale, régionale sans oublier les Partenaires techniques et financiers qui n’ont ménagé aucun effort pour nous accompagner. Je profite également remercier Féminin Actu qui m’a permis de me prononcer. Puisse Allah bénir vos œuvres. Je vous remercie très sincèrement ».
benedicteoued@gmail.com