« Je trouve que c’est un bon projet et il faut ces genres de projets ; j’ai apprécié l’esprit des gens qui travaillent dans le projet : Ce sont des Burkinabés chargés de la mise en œuvre du PACTE et pour eux, il n’était pas question que l’argent reparte chez le bailleur ; ils nous poussaient dans nos derniers retranchements. Ce sont des Burkinabés qui ont un financement et qui veulent que des Burkinabés réussissent ; ils n’ont rien à gagner matériellement et ce sont ces genres de collaborations qui sont bien pour le pays ; s’assoir et regarder de l’argent qui va repartir, n’avance personne, c’est mon 1er projet et je trouve que l’esprit était très positif » Dixit Alimata Sawadogo, promotrice de la société SONU Agro Burkina.
Alimata Sawadogo, jeune femme entrepreneure qui fait de la production animale, est l’une des bénéficiaires du projet PACTE. Le projet tirant à sa fin, les partenaires de mise en œuvre lui ont rendu visite en compagnie des femmes et hommes de médias le mardi 15 octobre 2024.
Cela fait plus de 20 ans que la Brave Dame Alimata est dans la production animale et c’est la 1ère fois qu’elle bénéficie directement d’une subvention d’un projet (PACTE) où il n’ya pas eu beaucoup de bruits (selon ses dires) qui s’élève à près de 150.000.000FCFA.
Alimata a apprécié le travail qui a été bien fait et surtout la disponibilité des partenaires de mise en œuvre qui n’ont ménagé aucun effort pour l’accompagner jusqu’à ce qu’elle puisse arriver là où elle est « Ils ont été à l’écoute. Au départ, c’était très compliqué puisqu’on n’arrivait pas à s’accorder sur certaines choses. Cependant, au fur et à mesure que j’exprimais mes idées, que je disais ce que je voulais faire, ils ont accepté accompagner les idées que j’avais : il y’avait déjà les lignes directrices du projet qui ne cadraient pas avec ce que je voulais en faire. La mise en œuvre des projets échoue souvent puisque les projets viennent déjà prédéfinis ; une personne a écrit un projet pour dire que c’est ça qui va faire ton bonheur, sauf que si tu vis de l’ activité, tu vis ton projet, il arrive que cela ne coïncide pas ; encore faut-il que l’interlocuteur accepte de t’écouter et moi ce que j’ai appris, ils ont été à l’écoute de tout ce que je mettais comme idées et cela nous a permis à la fin d’avoir un très bon résultat ».
Alimata qui a une unité de production d’aliments pour volaille et de porc situé à Bass-Yaam (dans la commune rurale de Komsilga), a aussi mis en place un abattoir de volaille « nous abattons environs 250 poulets à l’heure, nous arrivons à faire 1250 par jour » , une ferme avicole où elle produit du poulet de chair et des œufs de consommation a-t-elle confié.
Selon ses dires, lorsqu’elle rencontrait la 1ère fois le PACTE, elle était entrain de mettre son unité de production d’animaux « Pour dire vrai, ce n’était pas assez standard. Cependant, quand on les a croisés, on a remarqué qu’ils voulaient qu’on travaille en partenariat en faisant de l’agriculture contractuelle avec les producteurs qu’ils appuyaient déjà et cela nous a obligé à augmenter la capacité de productions de notre unité parce qu’ils nous ont apporté en termes d’infrastructures, une subvention pour la construction du bâtiment, une subvention pour l’achat des machines et pour l’abattoir, ils ont apporté une contribution pour les bâtiments ».
Alimata a formulé une recommandation majeure à l’endroit du PACTE : La Contractualisation.
Pour Alimata, il faut que chacune des parties puisse respecter son contrat « Vous savez, il y’a des acheteurs, des vendeurs ; que le vendeur ou l’acheteur puisse respecter ses engagements.
Le producteur qui produit son maïs n’est plus jeté à la pâture des acheteurs ; tu as un seul fournisseur. Par exemple si cette année, on veut 500T de maïs, le producteur ou le groupement de producteurs sait que j’ai un client pour 500T, le contrat est clair.
Je suggère en outre qu’il y’ait aussi des articles d’obligations de toutes les parties si toute fois il y’a une autre phase du projet. C’est seulement en ce moment qu’on pourra atteindre les objectifs. Nous devons penser à des articles qui obligent ou qui sont passibles souvent de peines ; on doit réfléchir à tout cela pour voir comment on peut obliger toutes les parties à respecter leurs engagements que ce soit au niveau des acheteurs comme au niveau des vendeurs ».
Le PACTE nous a beaucoup aidé et accompagné.
« Aujourd’hui, on a une capacité de production de 40 à 50T par jour si toute fois on a la commande, la matière 1ère et ce qui est bien dans la production animale, c’est que plus de 90% de la matière 1ère est locale et nos matières 1ères sont le maïs, le tourteau de soja, le soja, le tourteau de coton. On a la matière 1ère sur place et surtout avec la bonne pluviométrie cette année, on n’a pas trop peur, surtout que l’État a pris des mesures pourque nos céréales ne sortent pas. Je pense que l’année qui commence, j’ai espoir que nous allons beaucoup produire », a-t-elle confié.
Le projet permis à l’unité d’être crédible en banque et de se faire valoir.
En montant ce projet, j’ai bénéficié du nouveau code des investissements pour cinq ans et dans ce nouveau code, il y’a des obligations vis-à-vis de la main d’œuvre que tu dois employer à temps plein (avec des contrats de travail, déclarer à la caisse…).
Au départ, mon projet n’était pas une grosse unité, c’était une unité pour me permettre de faire un peu plus que ce que j’avais, mais pas assez beaucoup.
Cependant, quand le PACTE est arrivé, avec la présence du PACTE, la banque accepte de nous donner du crédit. Pour une personne qui fait du bisness, si la banque n’est pas capable de te donner 200 ou 300millions, le PACTE ne t’accompagne pas « J’ai bénéficié de 10% de la subvention du PACTE ; c’est ce qui m’a permis d’être crédible auprès de ma banque ».
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