« Le patriarcat est un système qui favorise les hommes au détriment des femmes ; les femmes sont aujourd’hui vues comme étant secondes des hommes, comme étant des personnes qui ne sont pas assez ou autant capables fortes que les hommes. Et donc dans ce système, on voit que nous en tant que femmes, sommes toujours obligées de faire plus que les hommes pour pouvoir nous en sortir dans les entreprises, nous sommes obligées de faire deux fois, trois fois pour être un tout petit peu considéré comme les hommes. Nous voyons aussi quand on parle de violences conjugales, de mutilations génitales féminines (MGF), de mariages forcés, de viols ou de la culture du viol, lorsque nous évoquons toutes ces choses, ce sont des choses qu’on peut identifier comme étant des oppressions patriarcat et donc le patriarcat, c’est un système qui se manifeste d’une façon invisible » Dixit Fatou Warkha Sambe, Féministe, journaliste de formation, Co coordonnatrice du réseau des Féministes du Sénégal.
Fatou qui a animé le panel sur l’oppression patriarcat, le Féminisme colonial, est revenue selon ses dires sur comment décoloniser le Féminisme « lorsqu’on souhaite mettre en avant nos luttes qui sont aussi de nos pays en tenant compte de nos réalités socio-culturelles et montrer que nos femmes se sont toujours battues et qu’elles n’ont pas attendu le phénomène Féminisme qui vient avec son nom pour s’engager contre les violences faites aux femmes, pour s’engager contre ces inégalités. On a donc parlé de cela le jeudi 30 mars 2023 , on a aussi parlé des oppressions patriarcat qui sont pour la plupart rendues visibles Parce que, lorsqu’on parle d’oppressions patriarcat, on parle des violences que les femmes subissent, quand on parle du sexisme, mytacisme, ce sont des choses importantes qui font beaucoup de mal aux femmes ; il y’a eu des échanges avec des professeures Féministes et les festivalières qui nous ont permis de pouvoir échanger nos idées, nos expériences et c’était magnifique ».
Ce Festival est magnifique a lâché Fatou et de poursuivre que c’était une très bonne idée de pouvoir regrouper des femmes pendant trois jours pour parler de leurs oppressions, des sujets qu’elles n’ont pas l’habitude d’aborder ailleurs ni la possibilité d’être ensembles dans la sororité et la bienveillance « je pense que c’est une très bonne chose et j’espère qu’on pourra le répéter les années à venir et que chaque personne, au sortir de ce festival, va pouvoir se poser des questions, voir si elle est Féministe ou pas, tout en disant que ce n’est pas le mot Féministe qui est important, ce qui est important pour nous, c’est que les femmes puissent se battre pour leurs Droits, puissent se battre contre les violences, ce sont les actes que nous posons qui sont importants ».
Le Féminisme, c’est une prise de conscience sur ses inégalités et prise de conscience d’abord individuelle ensuite collective. Moins convaincue qu’il y’a des inégalités, convaincue que j’ai ma part à faire, convaincue que je dois m’engager pour éradiquer ces inégalités, ensuite essayer de nous rassembler avec d’autres personnes qui partagent les mèmes idéologies pour Changer le monde, a-t-elle conclu.