A l’occasion de la Sainte Valentin, Féminin Actu s’est entretenu avec une masseuse professionnelle afin de permettre aux amoureux de se faire plaisir à travers le massage qui, en plus de faire du bien, est aussi thérapeutique.
Agée d’environ 34ans, teint noir ciré, charmante avec le niveau 3ème car ayant plusieurs fois échoué au BEPC( brevet d’études du premier cycle) , Adèle Yougbaré a confié avoir commencé à masser à l’âge de 24ans grâce à son patron chez qui elle exerce toujours le métier de garde bébé communément appelé « Nounou » « C’est grâce à mon patron (professeur à l’USO (école internationale américaine située dans le quartier Zogona de Ouagadougou)) que j’ai appris à masser et actuellement, professionnelle en massage. Mon patron qui a pratiqué le massage à l’université aux Etats unis selon ses dires, a décidé de m’aider afin que je puisse être indépendante un jour, afin que je puisse utiliser mes dix doigts à des fins utiles. Il m’a fait savoir à l’époque, qu’il ne voulait pas que je souffre si un jour il retournait chez lui et m’a rassuré de sa bonne foi. Consciente que seul le travail libère l’homme, j’ai accepté sans hésiter sa proposition et très satisfait de ma réaction, il m’a inscrite dans un institut de massage ».63337132 est le numéro en cas de besoin.
Le métier de masseuse, Adèle l’a appris pendant quatre mois et à l’issu des quatre mois, il fallait mettre en exergue les connaissances reçues qui consistaient à masser cent personnes en raison d’une personne par jour, a-t-elle poursuivi « A l’issue de la formation théorique, on devait masser un certain nombre de personnes et cela a duré trois mois quelques jours. Ces personnes ou soi-disant clients de l’institut, n’étaient autre que des spécialistes en la matière (nous l’avons su après et en voulant se plaindre, les enseignants nous ont fait savoir que l’objectif recherché ; c’était de nous permettre d’être vraiment des masseuses professionnelles hors pair) qui avaient pour rôle de noter chaque apprenante. Et c’est après avoir fini de masser les cents clients, que les enseignants ont jugé de remettre des attestations de réussite à celles vraiment qui s’étaient distinguées positivement et qui avaient mis en pratique les connaissances reçues ».
Adèle qui s’est dite redevable à son bienfaiteur (puisque d’après elle son patron est une personne gentille), et pour lui montrer qu’elle n’est pas une personne ingrate, a décidé de continuer à exercer le métier de Nounou de 6h du matin à 16h de l’après-midi et c’est après 16h, qu’elle commence à masser ses clients, a-t-elle souligné et d’ajouter que les prix de ses prestations varient entre 25000FCFA (pour les étrangers) et 20000FCFA pour les Burkinabés « Je peux aussi me déplacer chez le client pour le masser à condition qu’on s’accorde sur le prix de déplacement en plus de celui du massage ».
Adèle qui s’est perfectionnée au jour le jour aux côtés d’une femme (au cœur d’Ange qui a ouvert son institut de beauté et de massage dans le quartier Saaba selon ses dires), a profité remercié cette bonne volonté, qui, bien qu’elle la mette en contact avec ses clients, n’exige rien d’elle.
Le client étant roi, et qu’une masseuse professionnelle doit satisfaire sa cliente, Adèle laisse le choix à ses clients d’opter entre les trois massages qu’elle fait, a-t-elle précisé « la réflexologie ou massage de pieds (ou médecine chinoise), les massages relaxants et les massages thérapeutiques.
Les massages relaxants sont pour ceux qui sont fatigués et qui veulent se détendre (on fait le massage sur la peau), les massages thérapeutiques consistent à casser les zones de tension dans les muscles afin de permettre la circulation du sang et les massages réflexologie sont les massages des pieds.
Le massage normalement dure 1h de temps, mais doit finir en 55mns ».
Ce n’est pas du tout facile d’exercer le métier de masseuse et toutes celles qui s’adonnent à cette pratique, sont vues d’un mauvais œil puisqu’il y’a des masseuses qui ne donnent pas de très bel exemple.
« Il y’a des difficultés que nous rencontrons. Comme le massage n’est pas trop connu chez les Burkinabés, une masseuse est vue comme une prostituée , une pute, comme une dévergondée ou encore comme une femme aux cuisses légères ; cela est dû au fait qu’on voit des femmes qui se déshabillent pour dire qu’elles sont masseuses ; d’autres par contre acceptent les avances des clients : Il y’a des clients, lorsqu’ils te disent de venir les masser chez eux à la maison, ils te demandent s’il n’ya pas de bonus (ce qui sous-entend si tu n’es pas intéressée de coucher avec eux) ou d’autres encore veulent que tu masse leur sexe.
Cependant, si tu es professionnelle dans ton travail, tu restes imperturbable et tu fais comprendre au client que tu es là pour le masser et c’est tout ; ce qui fait qu’il est obligé de te respecter.
Il y’a des personnes qui comprennent et te rappellent si toute fois ils se rendent compte que tu ne joues pas à leur jeu : il faut être professionnelle. D’autres, s’ils n’arrivent pas à coucher avec toi, ils vont changer de clients jusqu’à avoir d’autres masseuses pour coucher avec elles. Une autre difficulté est liée à la situation sécuritaire ; ce qui fait que les étrangers ne viennent plus au pays et pourtant c’est cette franche qui paye bien puisqu’elle connait l’importance d’un massage bien fait » Dixit Adèle.
Le métier de masseuse, un métier noble tous comme les autres métiers.
Le massage est un travail comme les autres et j’encourage celles qui veulent le pratiquer, qu’elles le fassent puisqu’il est un métier comme les autres et tu peux t’en sortir dans ta vie a-t-elle dit avec conviction « Grace au massage, j’ai acheté des terrains ; si tu te concentres et te focalises sur ton travail, tu réussiras. Mon travail de masseuse me permet d’économiser jusqu’à 200.000FCFA quand ça va, et moins de cette somme en période de vaches maigres ».
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