Leadership féminin : LABIS Burkina offre une opportunité à des femmes leaders de s’exprimer.

« Féminiser le leadership, pose problème. En effet, lorsque nous regardons les caractéristiques ou la définition de ces mots, certainement que c’est dans la manière de guider pour ne pas dire de diriger qu’on pourra dissocier le leadership exécuté ou exercer par les hommes et le leadership exercé par la femme.

Quoi qu’on le dise et pour parler genre, nous n’avons pas les mêmes compétences sociales et c’est cela qui fait toute la différence » Dixit Aicha Ouédraogo/Zampaligré juriste de formation, fonctionnaire parlementaire à l’ALT (Assemblée législative de transition), membre de plusieurs réseaux et associations féminins (qui luttent pour la cause des femmes).

 « Leadership féminin et résilience ». C’est autour de ce thème que le laboratoire d’insertion sociale (LABIS), a convient trois femmes engagées, militantes pour la cause des femmes à se pencher sur cette thématique le samedi 29 juillet 2023 au sein du LABIS dans le quartier Pissy de Ouagadougou.

Le choix d’un tel thème résulte du fait qu’on a remarqué que les femmes viennent généralement au second rang et malgré toutes ces pesanteurs socio-culturelles, ces femmes arrivent à s’affirmer, à travailler comme des hommes, a expliqué Salimata Karambiri, volontaire au laboratoire d’insertion sociale (LABIS) et aussi membre d’un mouvement mis en place au LABIS appelé « le Noyau des femmes du LABIS ».

Pour elle, le LABIS a invité les femmes et les hommes afin de pouvoir échanger et voir comment entre femmes « nous pouvons nous galvaniser, se donner de la force pour construire un monde meilleur ; c’est tout ceci qui nous a poussé à mettre en œuvre ce cadre et vous avez remarqué que beaucoup de personnes sont venues, il y’a eu des échanges très fructueux et nous sommes vraiment très satisfaits ».

On ne peut pas aborder le leadership féminin sans aller aux définitions basiques a précisé Aicha Ouédraogo « leadership renvoie au leadership tout court et renvoie aussi à la notion de leader. Ce sont des termes utilisés couramment et in n’ya pas ce jour que l’on n’entend pas parler de leadership et de leader et l’arrimée au féminin me fait repenser au discours du 1er ministre à l’Assemblée ou il a affirmé haut et fort qu’il a cherché des femmes leaders pour son gouvernement et difficilement, il en a trouvé et cela pose le problème de l’engagement des femmes ».

A la question de savoir ce qu’est un leader, Aicha le définit comme celui qui veut bien diriger ; et pour diriger, forcement il faut de la compétence et il faut avoir certaines aptitudes notamment cette faculté de motiver les autres « Nous parlons ici de leadership positif. Lorsque nous regardons la définition du leadership, cela signifie que quelque part nous avons en nous tous les éléments pour être leader à un moment donné ; encore faut-il le faire sortir. Il y’a des leaders qui s’ignorent, et d’autres qui s’affirment et Madame Kobré l’a dit : elle a pris du temps pour affirmer son leadership, mais qu’à cela ne tienne parce qu’à tout âge selon le groupe dans lequel nous sommes, il y’a toujours cette manifestation de leadership ».

A l’issu des trois heures d’échanges fructueux, Madina Yasmine Congo, membre du PNVB et également membre du LABIS s’est dite très satisfaite d’avoir participer à une telle rencontre puisqu’elle a beaucoup appris des uns et des autres parce qu’elle pourra s’insérer dans le milieu social pour développer ses compétences et transmettre ce qu’elle a appris aux autres.

Le LABIS est un lieu inclusif a précisé Salimata« Le LABIS est le laboratoire d’innovation sociale qui est une initiative de Solidarité Laïque et a été mis en place à travers un programme appelé Compétence pour demain et existe dans six pays à savoir le BF, la Cote d’Ivoire, le Benin, la Guinée Conakry, le Mali et le Sénégal. Bientôt, il y’aura un LABIS au niveau du Niger. Le LABIS a pour objectif de renforcer l’employabilité des jeunes, la capacité d’auto-emploi et également l’engagement citoyen des jeunes, il reste donc un cadre vraiment ouvert qui accompagne les initiatives des jeunes, donc, toute activité menée au niveau du LABIS reste gratuite et ouverte à tous les jeunes, même pour intégrer le noyau des femmes du LABIS.

Nous avons mis en place ce mouvement parce que nous nous sommes rendus compte que nous les jeunes filles et femmes qui fréquentons le LABIS devons faire beaucoup de choses ; cependant, il nous manque pas mal d’éléments comme la confiance en soi, nous n’avons pas le mentorat. Nous avons besoin de toutes ces compétences pour pouvoir se développer. Même lorsque nous menons souvent des activités lors de ces échanges et rencontres, on remarque que les femmes ont de très belles idées tellement formidables.

Cependant, c’est souvent très compliqué pour elles de lever le doigt et de prendre la parole, c’est la raison pour laquelle nous avons mis en place ce cadre pour développer le leadership féminin, pour développer notre confiance en nous, pour pouvoir nous affirmer aux membres ; pour ne pas à chaque fois se voir comme des victimes de tout ce qui nous arrive, mais de se voir en tant qu’actrices de changement comme les hommes ».

Aicha Ouédraogo/Zampaligré (représente une figure emblématique au niveau du leadership féminin au BF à travers toutes les actions qu’elle a réalisées), Rokiatou Kobré, journaliste indépendante (jeune femme engagée leader à travers toutes les actions qu’elle a eu à mener), Jessika Anouska Abadgji (femme très engagée, très sociable et milite dans plusieurs associations, fait tellement d’activités pour accompagner la gent féminine, les femme) sont les panelistes du jour.

benedicteoued@gmail.comj

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