« Zéro goutte de sang pour les personnes handicapées en circulation » est le thème retenu par l’association Elan des personnes de petite taille pour l’atelier de formation qu’elle a organisé les 5 et 6 septembre 2023 à Ouagadougou.
2ème du genre, ce sont au total une trentaine de personnes (handicapées et non handicapées ; C’est fait sciemment puisque l’association prône pour l’inclusion totale selon la présidente de l’association Sara Maiga) qui ont bénéficié d’une formation sur le code de la route a expliqué la présidente de l’association Elan des personnes de petite taille, Sara Maiga et d’ajouter que cette formation avait pour objectif de permettre aux personnes handicapées de connaitre aussi le code de la route « Nous n’ignorons pas notre handicap et savons aussi que les accidents provoquent aussi des handicaps. Il fallait que nous nous formions afin que nous évitions les accidents (ne pas nous handicaper davantage) et ne pas aussi rendre d’autres personnes handicapées. Vous savez que les personnes handicapées se déplacent partout avec des moyens roulants que ce soit en fauteuil roulant, en tricycle, en motos, c’est comme si nos engins étaient nos pieds parce que c’est ce qui nous permet de nous déplacer à 99%. Donc, il faut que nous connaissions le code de la route. Toutes les personnes qui sont formées ici ont reçu chacune un casque qui va lui permettre de se protéger et de protéger aussi les autres. En plus, cela va les permettre de sensibiliser d’autres personnes qui n’ont pas pu assister à la formation ».
La formation qui a été adaptée au niveau de langage des apprenants pour leur permettre une meilleure compréhension (formation faite en français et en mooré comme la plupart des membres ne sont pas allés loin à l’école) s’est surtout axée sur le code de la route, les différents panneaux et le port des casques « comment circuler, comment faire les dépassements, quels sont les panneaux d’interdiction, de danger, d’obligation », a-t-elle précisé.
Pour Idrissa Oubda, de l’association API (association pour le développement inclusif) partenaire avec l’association Elan des personnes de petite taille, cette formation est la bienvenue puisqu’elle lui a permis d’apprendre beaucoup de choses « Cette formation va beaucoup nous aider parce qu’on nous a formé sur la sécurité routière. On a appris beaucoup de choses. J’ai appris que la route nous parle et pour comprendre la route, il faut comprendre sa langue ; si tu comprends sa langue, tu comprendras qu’elle nous parle parce que chaque panneau, chaque feu, chaque stop véhicule un message ».
Même son de cloche pour Mamounata Ouédraogo « Je suis très contente d’avoir pris part à cet atelier ; ça me va droit au cœur ; on circulait sans connaitre le code de la route. On a appris beaucoup de choses comme les panneaux de signalisation, d’interdiction, d’obligation et j’invite tout le monde à respecter le code de la route cela va nous faire du bien, surtout nous les personnes handicapées et on doit être tolérantes et prudentes surtout sur la voie ».
Nos projets futurs, c’est de continuer la 3ème édition, pourquoi ne pas le faire deux fois dans l’année par exemple si nous avons vraiment les moyens de le faire parce que c’est très important a souhaité Maiga.
La Secrétaire générale du ministère des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière Kiswensida Alice Ouédraogo se prononce sur cette activité.
Nous avons une appréciation positive de cet atelier de formation sur la sécurité routière parce que nous avons vu une association sur initiative personnelle et avec la contribution de partenaires , a décidé de mener une activité chère à notre ministère, celle de la lutte contre l’insécurité routière qui endeuille de nombreuses familles aujourd’hui et qui crée beaucoup de problèmes à la nation « Une personne fauchée , c’est peut-être un père de famille, ce sont des enfants qui n’iront plus à l’école, c’est une femme qui devient veuve du coup, c’est une personne jeune qui est privée d’emploi parce que désormais vivant avec un handicap . Nous sommes fiers et reconnaissants pour cette initiative qui permet de donner l’information sur le code de la route parce que par moment, les accidents arrivent, parce que les usagers n’ont pas toute l’information sur le code de la route et nous avons célébré très récemment du 7au 13 aout 2023 la semaine nationale de la sécurité routière au Burkina sur le thème « Mon casque, mon compagnon de route » et cela a été également l’occasion de donner cette information aux différents participants pour dire que lorsque j’enfourche une moto, lorsque je dois circuler sur les motos dédiées aux personnes handicapées , je dois porter mon casque parce que j’ai déjà un handicap ; il ne faut pas encore aggraver la situation ».
C’est l’occasion d’inviter l’ensemble des personnes qui ont participé à cette formation, les organisateurs à être désormais des ambassadeurs pour la lutte contre l’insécurité routière puisque la lutte ne saurait être gagnée sans l’implication de tous les Burkinabés quelques soit leurs couches socio-sociales, a-t-elle précisé ; et de conclure que « Le ministère à travers l’ONASER (l’office national de la sécurité routière) a contribué en offrant des casques aux personnes qui ont été formées. Si elles reçoivent une formation sur le code de la route et sur le port du casque et qu’à la sortie de cette formation, elles n’ont pas les moyens de se procurer les casques, nous aurions péché à quelque part. Notre contribution à cet atelier de formation, nous l’avons fait en offrant des casques aux participants, mais nous l’avons signifié, ce ne serait ni la 1ère ou la dernière fois, nous allons continuer dans un partenariat avec l’ensemble des personnes, des associations qui œuvrent dans la lutte contre l’insécurité routière en les accompagnant pour permettre de gagner cette lutte qui nous est chère à tous ».