N’YAALA qui signifie « Retrouve moi en dioula » est le tout nouveau projet qui sera mis en œuvre par l’association Action pour un Monde Meilleur (AMM). La cérémonie du lancement a eu lieu dans la matinée du mercredi 04 décembre 2024 à Ouagadougou.
Prévu pour une durée d’un an (1er octobre 2024 au 30 septembre 2025), ce projet qui compte toucher 60 personnes handicapées à Ouagadougou et 60 à Bobo Dioulasso, résulte du fait que AMM a constaté qu’il y’a des personnes handicapées recluses soit par elles-mêmes( parce que déçues de leur handicap, de la vie) ; ou qui sont cachées par leurs parents, a relevé avec désarroi la Présidente de l’association AMM, Désirée Zita Belem « Nyaala, parce que nous avons un club de leadership des femmes et des jeunes filles au sein de l’association qui traitent de tous les thèmes , on se rencontre, on parle de tout sur la vie et des personnes handicapées.
À l’issue des causeries, il est ressorti qu’il ya des personnes handicapées qui sont dans des concessions qui sont recluses soit par elles-mêmes (parce que déçues de leur handicap, de la vie) soit par leurs parents qui les cachent. Nous nous sommes dits qu’il nous fallait trouver un partenaire qui va nous accompagner à les faire sortir pour qu’elles soient avec nous lors des causeries et aussi approcher les services techniques pour un accompagnement et pour la mise en confiance de ces jeunes afin qu’elles comprennent que le handicap n’est pas une fatalité ».
Au cours de ce projet, AMM aura à identifier des personnes handicapées recluses et s’est fixée en outre comme objectif de trouver 60 à Ouagadougou et 60 à Bobo Dioulasso tout en sensibilisant les parents et les familles de ces personnes recluses, a-t-elle poursuivi.
Zita Désirée a mentionné qu’ils ont aussi prévu leur donner des appareillages « lorsque nous trouverons une personne à mobilité réduite, on va essayer de lui remettre un tricycle pour faciliter sa mobilité.
Si c’est une personne handicapée visuelle, nous avons prévu des cannes blanches et pour les personnes atteintes d’albinisme, nous avons des chapeaux et celles qui pourront entreprendre, nous avons prévu de leur octroyer quelques kits d’AGR (activités génératrices de revenu) et au fur et à mesure amener la personne à s’intégrer dans la société et avoir confiance en elle-même et savoir que la vie, n’est pas le fait d’être recluses, mais il faut aller vers les autres ».
À l’endroit de OXFAM Burkina et de leur bailleur Affaires mondiales Canada, Zita Désirée a réitéré ses remercîments tout en leur demandant de vraiment les accompagner afin que leurs objectifs puissent être atteints « c’est un merci, un merci pour accepter choisir cette Initiative .C’est vrai qu’elle est expérimentale ; nous avons foi que nous allons réussir, c’est pourquoi nous les interpellons de nous accompagner, d’avoir confiance aux organisations des personnes handicapées parce qu’elles savent ce qu’elles veulent et ceux dont elles ont besoin .Elles peuvent aussi aller vers les paires pour les éduquer , les amener à savoir qu’elles ont des droits et quelles sont comme tout le monde et ont droit à un Monde Meilleur ».
Même son de cloche pour la Chargée du projet, Faousia Traoré.
En tant que chargée de projet, Faousia espère avoir de l’accompagnement sincère et vrai de la part de OXFAM « Ce que nous attendons concrètement de OXFAM c’est, surtout l’accompagnement. Nous attendons du partenaire qu’il nous aide réellement à aller vers ces personnes handicapées recluses que nous avons décidés d’identifier et de sensibiliser , qu’il puisse nous accompagner dans nos différentes initiatives à l’endroit et des personnes handicapées recluses et même des personnes handicapées qui ne sont pas recluses ; que nos différents partenaires nous accompagnent, qu’ils nous fassent confiance puisque ce que nous voulons au final ; que toutes les personnes (que nous ayons un handicap ou pas) puissent être intégrées dans la société et que nous puissions avoir une autonomie financière .
Dans le cadre ce projet, nous n’allons pas cibler une seule catégorie de handicap. Toutes les sensibilités de handicap seront prises en compte que ce soit des handicapés moteurs, des personnes atteintes d’albinisme, de nanisme, des aveugles malvoyants ».
Pour ce qui est des attentes de OXFAM, C’est que les objectifs qui sont fixés se réalisent, a souhaité Guillaume Sanou, (Coordonnateur du projet de Coopérants volontaires d’OXFAM au Burkina Faso (BF)) « Les objectifs, c’est vraiment retrouver les personnes handicapées recluses parce qu’on sait que dans les familles, il y’a des personnes handicapées qui sont encore cachées, qu’elles soient des filles, des femmes, certainement pas des hommes( parce que généralement les hommes sont autonomes) , On ne peut pas non plus les faire pression pour qu’elles restent en famille). Cependant, il faut qu’on retrouve surtout les enfants et les femmes, qu’on leur donne une seconde vie en permettant à leur entourage de respecter leurs droits, de leur permettre de sortir au grand jour comme les autres personnes et se dire également qu’elles sont des personnes comme toute autre personne ayant des Droits. Le projet, c’est vraiment aller les chercher pour leur permettre de faire valoriser leurs Droits et leurs Devoirs ».
Le ministère de la solidarité nationale et de l’action humanitaire se prononce.
Pour la Directrice de la protection et de la promotion des personnes handicapées au sein de la direction de la solidarité nationale et de l’action humanitaire, Mariam Zagré, la direction compte accompagner techniquement l’association Action pour un Monde Meilleur ( AMM) pour le bon déroulement de ce projet puisque le projet cible des personnes handicapées recluses et ils sont satisfaits que ce projet puisse aller vers ces personnes, les rencontrer, les sensibiliser afin qu’elles acceptent de sortir de leur qu’arquant et contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie et au développement du pays.
Pour ce qui est de la personne recluse, Mariam la définit comme « Une personne qui est cachée (pas de son propre gré, qui est cachée par les membres de sa famille. Du fait de son handicap, les membres de sa famille ne veulent pas qu’elle soit vue par les autres, ce qui fait que ces personnes sont renfermées, ne peuvent pas jouir pleinement de leurs Droits et il faut dire que tout est reclus à leurs niveaux. Elles n’ont pas droit à aller à l’école (d’autres droits sont occultés) et ne bénéficient pas d’une formation professionnelle pour contribuer au développement de leur pays ».
benedicteoued@gmail.com