« J’ai trouvé très salutaire cette formation qui est d’actualité surtout avec le contexte sécuritaire actuel du Burkina Faso (BF). Nous voyons que la médiation est une Clé très importante pour le retour de la Paix au pays.
Elle intervient dans le retour de la sécurité au BF et faire la médiation communautaire auprès de nos communautés afin de conscientiser, puisque la médiation, ce n’est pas prendre part, c’est être Impartial, c’est chercher à amener le consensus dans les deux camps. » Dixit Assita Sanon, membre de l’association des femmes de l’administration pénitentiaire (AFAP).
Ce que Femme veut, Dieu le veut, a-t-on coutume de le dire. Et comme femme veut la Paix au BF, le cadre de concertation des organisations et acteurs intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes au BF (CCOAGPCF-BF) a organisé une session de formation sur les techniques et stratégies de médiation communautaire du 24 au 25 mars 2023 à Ouagadougou.
En réponse à la question pourquoi exclusivement la gent féminine, la coordonnatrice du cadre, Martine Yabré, coordonnatrice du cadre a expliqué que la femme avait cette touche assez extraordinaire et qu’elle suivait juste le Pas de Dieu puisque selon ses dires, Dieu , après avoir créer l’homme, a pensé à un moment donné qu’il fallait forcement ajouté la femme et c’est pourquoi son institution avec l’accompagnement du fonds commun genre et du mécanisme international de prévention et d’Arlette précoce des crises au Sahel (MIPAS) ont décidé de renforcer les capacités de 150 jeunes filles et femmes de diverses catégories socio-professionnelles (tout en n’oubliant pas bien-sur les personnes handicapées, les femmes promotrices de médias surtout que le cadre prône pour l’inclusion totale à tous les niveaux) venues des 13 régions du pays « C’est parce que la Femme a un rôle stratégique à jouer pour une forme de stabilité de l’autre moitié du ciel et si on peut stabiliser l’autre moitié du ciel, on peut stabiliser nos communautés et c’est dans cette même logique divine que nous nous inscrivons . Ce que Femme veut, Dieu veut, Femme veut la Paix et donc je crois qu’il y’a de l’Espoir, on ne rêve pas, nous sommes justes logiques et très objectives et engagées.
Qui aime le Burkina, ne doit pas espérer, doit plutôt retrousser les manches et travailler à compléter les efforts nationaux qui sont déjà en train d’être déployés par les plus hautes autorités. Donc, nous avons une obligation morale et de devoir historique de ne pas désespérer, mais de constituer cette Force alternative qui vient compléter les efforts qui sont déjà en place au niveau du Burkina ; c’est dans cette logique que nous sommes en train d’intervenir. ».
Martine qui est convaincue qu’il y’a des compétences féminines en matière de médiation communautaire et qu’il faille valoriser, et dans le cadre d’une valorisation, son institution et elle ont décidé de mettre les femmes ensemble pour travailler en vue d’harmoniser leurs points de vue, leurs stratégies d’intervention et aussi réactualiser un certain nombre de stratèges, de conceptions des unes et des autres afin de pouvoir converger vers les résultats qu’elles attendent « Effectivement, nous avons 150 jeunes filles et femmes à former et malheureusement ou heureusement nous avons enregistré plus de 400 inscriptions et ce qui nous amène à revoir nos ambitions à la hausse pour pouvoir programmer d’autres sessions et cette session est appuyée par le fonds commun genre dans le cadre du « Projet d’appui à l’inclusion et à la participation de la femme, jeune fille , jeune garçon au Burkina Faso (BF ») et nous espérons pouvoir faire une réactualisation des différents outils , instruments de médiation communautaires.
Ces 72h de rencontre ont été une occasion pour les femmes et jeunes filles de créer cette synergie et de réfléchir également sur une approche beaucoup plus communautaire pour pouvoir intervenir jusqu’aux plus petites cellules de nos communautés notamment les familles et autres et ce vivier que nous allons constituer sera déployé pour la mise en place du dispositif que nous avons à venir « Femmes et jeunes filles sentinelles de la Paix au BF » qui doit couvrir tout le territoire national et permettre aux femmes, aux jeunes filles de pouvoir mettre à la disposition de leurs communautés du Burkina un moyen de collecter et diffuser l’information en un temps record et aussi de pouvoir contribuer comme alternative en matière de solution non militaire de lutte contre l’insécurité au BF » .
Quand on fait une formation, c’est pour d’abord renforcer les personnes formées et aussi soyez en sûr qu’il y’aura un réinvestissement terrain de façon très pratique, a-t-elle précisé « On ne forme pas pour former, on forme parce que ce sont des personnes qui doivent être déployées au sein de leurs communautés pour pouvoir transformer les mentalités, transformer les comportements, impacter au niveau des petites cellules du Burkina. Nous allons investir toutes les communautés du Burkina, et nous allons jouer notre rôle, le rôle essentiel en tant que Piliers de la communauté ; je vais au-delà des familles pour dire Piliers de la communauté toute entière ».
Des participantes s’expriment.
Sara Maiga, présidente de l’association élan des personnes de petites tailles et responsable du groupe des femmes, Cœur de Femmes qui a d’abord remercier les organisateurs pour une telle et noble initiative, a reconnu avoir appris beaucoup et pour elle, ce n’était pas évident que de grandes structures organisent de telles formations et qu’elles acceptent impliquer aussi les personnes handicapées.
Sara qui a insisté sur le bien-fondé de cette formation a confié qu’elle est un plus pour elle ; puisque cela va beaucoup les aider dans leurs différentes associations « Ces temps-ci, il y’a la radicalisation des personnes handicapées pour soutenir les terroristes. Il nous est revenu qu’il existe des personnes handicapées qui sont des informateurs des terroristes. Pourquoi ? Peut-être que ces personnes n’ont pas reçu de formations ou n’ont pas été sensibilisées à ce niveau et il y’a aussi le fait que ces personnes sont des personnes qui sont laissées pour compte. Lorsque des terroristes viennent dans un village, tout le monde fuie en laissant les personnes handicapées ; donc pour éviter qu’on les tue, ces dernières sont obligées de collaborer avec ces personnes. Je pense qu’avec la formation que nous avons reçue, nous pourront sensibiliser à notre tour, prévenir ces dangers et aussi sensibiliser les parents afin qu’ils puissent aider ces personnes vulnérables. Une autre préoccupation : et lorsque ces dernières arrivent dans les camps des réfugiés et ne sont pas pris en compte, il y’a des frustrations et ces frustrations les amènent à développer des comportements qui ne sont pas bien, des comportements malsains, à collaborer avec des personnes avec lesquelles elles ne devaient pas le faire ; cette formation va nous aider à les sensibiliser et à les aider à prévenir ».
Pour Marie Inès Wango, étudiante en master 2 de droit public fondamental à l’université Saint Thomas d’Aquin « C’est un réel plaisir pour moi d’avoir pris part à cette session de recyclage en médiation communautaire. On a vraiment aimé parce que cela à non seulement renforcer nos capacités au plan individuel mais aussi collectivement. Nous avons été outillées et c’est un moyen pour nous de repartir dans nos communautés et d’impacter par nos actions afin qu’au BF, il y’ait une Vraie Médiation, afin que nos communautés puissent Vivre en Paix ».
Nomwendé Franceline Sawadogo, présidente de l’association des éducatrices du Bam pour la promotion du genre a trouvé très bénéfiques ces deux jours de formation dans la mesure ou de retour, elles pourront réinvestir cela au sein de notre communauté.
Cette formation vient à point nommé a confié Olivia Sirima de l’association Référence « On a appris beaucoup de choses notamment les prérequis pour une médiation, les méthodes de médiation et les choses à éviter afin d’être une bonne médiatrice.
Nous remercions le Cadre pour cette opportunité qu’elle nous a donnée et en tant que jeunes, nous avons fait la promesse de véhiculer ces messages reçus dans nos communautés et partager cette expérience avec ceux qui n’ont pas pu bénéficier de cette formation ».
Assita Sanon, membre de l’association des femmes de l’administration pénitentiaire (AFAP)
, quant à elle, a promis de faire le relais auprès de ses collègues parce que pour elle, avant d’être FDS (forces de défense), elles sont dans une communauté et qui est dans une communauté est censée faire la médiation et du coup, elles pourront faire ce relai dans leurs communautés à commencer dans les maisons d’arrêts et de correction qui sont des milieux clos, des milieux carcéraux et de détention « N’oublions pas que nous avons deux cibles ; les personnes incarcérées qui sont aussi dans la communauté qui sont momentanément gardées à la prison mais qui sont là. D’ailleurs, nous travaillons à leur réinsertion sociale parce qu’elles doivent faire le retour. C’est une couche qui est isolée, mais qui peut être utilisée après toute cette médiation.
N’oublions pas aussi que nous avons une partie des détenus qui sont touchés et si nous arrivons à pouvoir faire cette médiation, cela peut aussi diminuer la récidive en milieu carcéral ou conscientiser des gens qui sont sur le terrain à prendre conscience que le Vivre-Ensemble c’est la Paix, le Vivre-Ensemble c’est la Tolérance et au-delà des quatre murs de la détention, nous sommes dans les communautés et avec nos collègues, nous pouvons relayer ce que nous avons pu ancrer comme connaissances afin que chacun dans son milieu essaie de faire le relai pour faire la médiation communautaire » .
A l’issu de la formation, les participantes ont reçu chacune une attestation de participation pour leur servir et valoir ce que de droit.