Projet Engagement Féminin : une restitution fait découvrir les talents et performances des jeunes filles engagées.


Après trois semaines, la 16e Édition du programme Engagement Féminin connaît son apothéose. A cet effet, le Centre de développement chorégraphique La Termitière de Ouagadougou a accueilli le 27 juillet 2024, les travaux de restitution des ateliers de danse et de jeu d’acteur. A l’occasion, le public a découvert les talents et les efforts des jeunes filles engagées dans le domaine de la danse contemporaine et traditionnelle.
Au début, trois jeunes filles apparaissent dans l’ombre de la salle partiellement éclairée. Deux autres sont assises sur des tabourets dont chacunes à droite et a gauche aux deux extrémités de la scène. Debout, la troisième fait face aux publics. Toutes, elles sont là. Elles portent des textes exigeants appris lors des ateliers de jeu d’acteur sous la maetria de la metteur en scène, Odile Sankara qui est par ailleurs la présidente des récréatrales. Pendant plus d’une trentaine de minutes, les jeunes filles engagées ont, dans un dialogue comme dans un monologue, fait parvenir aux spectateurs le sens des mots. D’ailleurs, elles ont incarné ce que l’on dit. En tout cas, elles ont su créer un rapport entre justesse et honnêteté, entre le texte et le public, entre l’espace et le corps et même la voix.
” Mince frontière entre théâtre et danse”
Pour Odile Sankara, tout le travail est de donner les baba de la scène. Elle a souligné qu’au-delà de tout, la formation a été d’un apport important pour la plupart des ces filles. Car, a-t-elle avoué, par les paroles, cela a réveillé en elles des ressentiments qui a permis permettre à certaines d’entre elles de se libérer. Et de penser que l’intérêt d’ouverture de la danse contemporaine au théâtre tient du fait que la frontière entre les deux disciplines, est mince.
Ensuite, place aux travaux à restituer en danse contemporaine sous la pédagogie de la danseuse interprète chorégraphe ivoirienne Aminata Traoré. Ainsi, une à une, les neuf filles engagées font irruption sur le plateau avec des gestuelles fortes et horizontales comme verticales sous le sons de la musique. Chacune d’entre elles, après chaque entrée, se positionnant dans un point précis. Soudain, toutes ensemble, elles exécutent une chorégraphie qui portait sur corps-à-corps avec la technique de direction dans l’espace. Il se voyait dans leurs gestes, les portées, les techniques d’improvisation. Pour l’artiste pédagogue Aminata Traoré, il s’agit de transmettre à la fois des savoirs artistiques et des valeurs humaines. Bien plus, elle a fait savoir que ce renforcement des capacités consiste à toucher la sensibilité des corps en vue de dévoiler les différentes émotions qui sont cachées en elles.
La troisième restitution de la soirée est la danse traditionnelle sous l’impulsion de la danseuse chorégraphe, Mariam Traoré. C’est ainsi que pendant une trentaine de minutes, les filles ont exécuté les pas de deux danses du patrimoine culturel à savoir celle des Dozos ou la chasse et celle de Mandjani. Toutes à l’unisson, dans une coordination parfaite des mouvements et des gestes en synchronisation avec le rythme exécuté, elle ont mis en évidence les valeurs culturelles.
” Tremplin d’échange culturel pour l’autonomisation des femmes”
Auguste Ouédraogo qui est le co-directeur artistique du projet EF a exprimé sa satisfaction pour la réussite de la 16e édition avec à la clé un bilan positif. Cela témoigne, a-t-il mentionné, tout le travail mené depuis le mois de janvier jusqu’en juillet. A l’entendre, cette prestation permet de saisir surtout l’évolution des aptitudes artistiques et physiques de ces jeunes filles engagées par rapport aux textes et à la tenue de ce jeu d’acteur. << Car, il est important de danser mais c’est aussi le plus important est savoir interpréter ce que l’on danse >>, a-t-il relevé. M. Ouédraogo a fait savoir que cette manifestation met sous le feu des projecteurs les talents et performances des participantes qui sont une preuve de compétences acquises au cours des séances des ateliers de danse, de jeu d’acteur etc. Selon lui, engagement féminin est un tremplin d’échange culturel à la recherche de l’autonomisation des femmes dans le domaine artistique.
Le co-directeur artistique de EF a confié que la perspective est la continuité qui s’inscrit dans la dynamique d’un programme triennal qui débute de 2024 à 2026. Cette idée, a-t-il insisté, est de poursuivre dans la formation soutenue en vue de permettre aux danseuses de s’outiller en vue de leur professionnalisation.
” Aboutir à un festival”
Sur ce, Auguste Ouédraogo a laissé entendre que l’enjeu majeur est d’aboutir à un festival qui va se manifester par la présentation des restitutions et des productions qui seront issues des résidences artistiques avec l’invitation d’autres danseuses qui disposent déjà des projets finis. Et M. Ouédraogo de préciser que cela a concerné des artistes de plusieurs pays à savoir le Mali , la côte d’ivoire, le Burkina Faso, le Togo et le Bénin.
Comptable de formation, la danseuse béninoise,Rebecca Amouleh a apprécié à sa juste valeur cette première participation à EF. Toute chose, a-t-elle poursuivi, qui a permis d’avoir certaines aptitudes comme la prise de parole en public. En plus de la danse, à écouter Rebecca Amouleh, il y a des formations qui favorisent la confiance en soi et l’expression de personne de femmes. <>, s’est-elle exprimée.
Tout en exprimant satisfaction, la danseuse interprète et mannequin burkinabè, Abzèta Bougouma a salué cette initiative qui forme les femmes dans le volet artistique à la limite un projet en faveur de la gente féminine. << Le plus important est qu’en dehors de l’aspect artistique que nous avons, il y a des aspects de la vie en général qu’on nous enseigne dans ce projet >>, a-t-elle affirmé avant de soutenir que les difficultés ne manquent jamais dans toute aventure. A ses dires, l’essentiel est de transformer celles-ci en une force. << Pour moi, la danse contemporaine est est quelque chose de nouvelle pour moi car j’ai grandi dans la danse traditionnelle. Donc, l’univers de la danse contemporaine, je l’ai découverte avec Engagement Féminin. C’est un univers que je compte faire carrière >>, a-t-elle affirmé.
Enfin, la cérémonie a enregistré une remise d’attestation au danseuses et la présentation du nouveau bureau exécutif du Réseau d’Engagement Féminin (REF) dont le but est de travailler en synergie d’action dans le domaine de la danse.
Achille ZIGANI

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