Promotion et défense des droits des femmes et filles handicapées : Action pour un Monde Meilleur  Debout, pour la cause de cette cible.

 Dans le monde, on estime qu’une femme sur cinq vit avec un handicap (OMS 2011). Pourtant, les femmes handicapées sont grandement sous-représentées dans les espaces de prise de décision. En raison des pesanteurs socioculturelles, de la stigmatisation et de la marginalisation, elles sont aussi deux à cinq fois plus susceptibles d’être victimes de violences que les autres femmes. Comparativement aux hommes handicapés, les inégalités d’accès aux soins de santé, à l’emploi et à l’éducation sont particulièrement criantes pour les femmes handicapées.

Au Burkina Faso, selon le recensement de 2019, le pays compte 184 975 personnes handicapées, soit 1,1% de la population, dont une majorité de femmes (93 747). Malgré les efforts du Gouvernement et de ses partenaires, les inégalités fondées sur le handicap persistent. (Action pour un Monde Meilleur).

C’est pour lutter contre ces injustices intolérables que leurs organisations féministes se mobilisent pour garantir les droits des femmes et des jeunes filles handicapées ( Quotidiennement, nous construisons la société Inclusive de demain et militons pour promouvoir la dignité et l’égalité des chances) ; d’où le présent Forum des femmes handicapées Féministes  a expliqué la Présidente de l’association Action pour un Monde Meilleur (AMM), Zita Désirée Belem.

Prévue pour se tenir du 17 au 21 septembre 2024 à Ouagadougou, cette rencontre réunira les femmes du Burkina Faso (BF), du Mali, du Niger et de la Guinée «C’est un forum d’Afrique de l’Ouest qui regroupe le BF, le Mali, le Niger, la Guinée pour un début. Cependant, nous comptons mettre en place le mouvement pour tenir informer les autres organisations de  personnes handicapées , des femmes et des filles  handicapées qui aimeraient vraiment milité pour la Défense des droits des femmes des jeunes filles et femmes handicapées ».

Zita Désirée Belem, Présidente de l’association Action pour un Monde Meilleur ( AMM).

1ère du genre en Afrique de l’Ouest, la tenue d’un tel évènement résulte du fait que AMM milite en faveur des droits des femmes et le Féminisme n’est rien d’autre que la défense des droits des femmes, des jeunes filles  et vue que la femme handicapée est une femme, il va falloir qu’on défende aussi  leurs causes a précisé Zita Désirée Belem «  Dans le Mouvement féministe, nous voulons que le Féminisme soit Inclusif ou la femme handicapée ait aussi sa place pour la promotion de leurs droits ; c’est dans ce sens que nous avons approché le Fonds Black Féministe qui a accepté accompagner ce forum ».

Au cours de ces quatre jours de rencontres, plusieurs activités seront menées, a-t-elle poursuivi «Nous allons apprendre à connaitre les droits spécifiques aux femmes et jeunes filles handicapées , nous allons parcourir tous les textes et lois qui existent en faveur des femmes handicapées et les deux jours seront réservés à la formation des femmes sur le Féminisme  (  les femmes vont chercher à comprendre ce qu’est le Féminisme, la Charte du Féminisme et tout ce qui entre dans le domaine du Féminisme) et le dernier jour, nous allons mettre en place le bureau du Mouvement qui va regrouper ces quatre pays et suivi de  recommandations. A  l’issu de cela, un plan d’actions  va nous servir comme guide, feuille de route pour nous permettre de mener des actions en faveur de la femme et de la jeune fille handicapée en Afrique de l’Ouest ».

Pour ce qui est des attentes, Zita Désirée Belem espère qu’il y’aura vraiment un changement  de comportement de la société, le regard de la société sur la femme et la jeune fille handicapée et  a souhaité l’adhésion des autres Féministes pour la cause des femmes et des jeunes filles handicapées et aussi plaider au niveau du ministère en charge de la femme pour leur protection et la promotion de leurs droits.

La journée du 17 septembre a permis aux participantes de s’imprégner des notions de Droits des filles et femmes handicapées, CDPH, Résolutions 1325/2475, protocole à la charte des droits de l’homme et des  peuples  relatifs aux personnes handicapées en Afrique et les femmes handicapées à travers la communication de Karim Ouédraogo, Chef de Département de la formation, du plaidoyer et de la communication au Secrétariat permanent du COMUD/Handicap et sur la communication sur les « violences basées sur le genre (VBG) et handicap dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire » grâce à la communication  de S. Moussa Sawadogo, Directeur de la promotion du Genre au ministère de l’action humanitaire et de la solidarité nationale.  

Retour sur la communication de Karim Ouédraogo, Chef de département de la formation, de plaidoyer et de la communication au Secrétariat permanent du COMUD Handicap (une structure du ministère en charge de l’action humanitaire et de la solidarité nationale).

Karim Ouédrago de SP COMUD

A l’entame de sa communication, les participantes ont pu découvrir les talents d’une jeune fille handicapée à travers un reportage d’un média privé, Burkina info.

Dans ce reportage, il est question d’une jeune fille handicapée et candidate au BEPEC 2023. Malgré son handicap, cette jeune fille, plutôt que de se résigner, a montré à tout le monde que la personne handicapée, si elle est bien accompagnée peut aussi réussir dans sa vie tout comme les autres enfants sans handicap, il suffit seulement qu’il y’ait de la Volonté, de la persévérance et surtout de l’abnégation.

Ce reportage qui interpelle les uns et les autres, nous invite à nous départir des préjugés, des médisances, des railleries que nous avons à l’égard  de cette cible « Il suffit seulement qu’on leur donne une petite chance, et nous verrons qu’elles déplaceront des montagnes : c’est le cas de la mère et du frère jumeau de cette dernière qui ont cru en ses potentialités et ont décidé de l’accompagner afin qu’elle soit aussi lettrée que les autres jeunes filles de son âge ».

A l’issu du reportage, Karim Ouédraogo s’est entretenu avec les femmes à travers une communication  sur les droits des filles et des femmes handicapées que les différents pays ont ratifié notamment le BF, le Niger, le Mali et la Guinée ; et parler aussi des protocoles qui ont été adoptés « Disons que de façon générale, la personne handicapée a beaucoup de difficultés dans nos contrées . Cependant, la femme et la fille handicapée le  sont davantage et  subissent beaucoup de discriminations :  elles n’ont pas accès aux services sociaux de base, à l’éducation ; à la santé, à l’emploi, aux mentions promotionnelles et ce qui est encore très primordial, c’est leur participation à la vie politique, à la vie publique ( il faut leur permettre de donner leurs points de vue dans les instances de décision et dans les cadres de concertations que ce soit aux niveaux local, régional et même international ou sous régional) ».

Dans sa communication, Karim a aussi abordé les Résolutions 1325/2475. Pour lui, ces  deux protocoles font un grand prolongement par rapport à l’Article 11 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées qui parles de la situation de risques d’urgences humanitaires « Le point commun de ces deux Résolutions , c’est vraiment l’aspect Inclusivité lors des conflits et des crises ; il faut prendre en compte les personnes handicapées, il faut prendre en compte les filles et les femmes handicapées qui peuvent être victimes de discriminations , d’abus et de violences de toutes sortes ».

Et pour que leurs  besoins spécifiques soient pris en compte, il y’a un travail à faire, a-t-il lâché :

  Le premier, c’est travailler à diffuser les droits des personnes handicapées,  les droits des filles et des femmes handicapées à tous les niveaux pour déconstruire les mentalités  « Il y’a toujours des préjugés, des perceptions négatives sur la personne, les filles, la femme handicapée et de clicher sur les femmes et les filles handicapées »

Le deuxième problème qui est capital ( que l’on peut considérer en 1ère position , c’est la prise en compte des besoins spécifiques des personnes handicapées dans les stratégies, plans et politiques de développement  « le chapeau du phacochère ou du rhinocéros  se taille en sa présence , il faut qu’on puisse impliquer les leaders des organisations de femmes et de filles handicapées dans les instances de décisions ».

Le troisième défi, c’est le renforcement des capacités, la formation « il faut que les femmes et les filles handicapées soient formées, outillées à des thématiques (qui vont les permettre de participer pleinement), formations en techniques de plaidoyer, en transformation aussi des produits, qui va leur permettre de mener des activités afin qu’elles puissent   prendre en charge leurs familles pour les éviter de tomber dans la mendicité et ne pas s’attendre à la charité de la communauté ».

Une vue des participantes

Action pour un Monde Meilleur  est une organisation de défense des droits des femmes et des jeunes filles handicapées basée au BF. L’objectif de l’association, c’est de promouvoir la dignité  et l’égalité des chances pour les femmes et les jeunes filles handicapées dans une société Inclusive.

benedicteoued@gmail.com

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