Scrutins couplés présidentiels et législatifs de 2020 : Le CGD dresse un bilan pas reluisant.

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« La CENI (commission électorale nationale indépendante) est une institution assez insolite car elle est fondée sur une logique qui est la logique des acteurs politiques regroupés au sein des partis politiques, toute d’obédience confondue, ce qui signifie que l’on ne peut pas faire confiance à l’administration publique. De ce fait, nous allons nous même nous charger d’organiser les élections entre nous, c’est-à-dire les deux parties que sont l’opposition et le pouvoir, et nous allons prendre une sorte d’arbitre qui est ce qu’on appelle la société civile » Dixit Kalifara Sera.

Le centre de gouvernance démocratique(CGD) en partenariat avec l’union nationale des administrateurs civils du Burkina (UNABF) ont organisé «  un dialogue démocratique » sur le bilan des élections couplées présidentielle et législatives de novembre 2020 le mardi 23 mars 2021 à Ouagadougou.

Ce point de vue de Kalifera résulte du fait que certaines préoccupations ont été soulevées à savoir si deux protagonistes pouvaient assurer de connivence la gestion harmonieuse, pérenne, transparente d’un processus électoral, et quant à la deuxième inquiétude, il fallait se pencher sur la société civile telle que formatée pour la circonstance exceptionnelle de la création de la CENI qui est totalement inappropriée dans une approche globale de durabilité de l’Etat et de l’intérêt général , l’intérêt du citoyen « 
Actuellement, les élections sur le plan local : le constat est que nous avons des insuffisances au niveau textuel. vous avez les dispositions de la loi électorale concernant le système électoral c’est-à-dire le mode ; et si nous voulons aller vers une véritable réforme, il faut regarder avec tous les acteurs, décider d’un report conséquent mis à profit pour modifier le système électoral conformément au nouveau référentiel de la décentralisation , et faire en sorte qu’on ait des élections qui soient des modèles d’élections qui ne seront  pas des élections territorialement discordantes, contrastées, mais des élections générales, de paix, d’apaisement et de cohésion sociale ».
Tout comme Kalifara, le chargé de programme du CDG, Somda, tout en reconnaissant que les scrutins présidentiel et législatif du 22 novembre 2020 se sont passés dans un contexte sécuritaire, sanitaire et humanitaire difficile «  avec ces trois facteurs, le pays a pu organisé les élections couplées qui étaient des élections que les analystes annonçaient de tous les dangers pour notre pays, mais grâce au sens élevé des responsabilités des acteurs, on a pu organiser des élections qu’on pourrait qualifier de relativement apaisées », et que ce processus électoral a été conduit en bon port, a signalé que quelques difficultés avaient été rencontrées  ; et comme ils sont dans la perspective des élections municipales, il Y’avait des leçons à tirer par rapport à la conduite de ce processus et voir comment des réformes pouvaient être opérées ; ce qui éviterait les crises aux personnes locales .
Selon lui, comme l’expérience   a montré que c’est toujours aux élections locales qu’on enregistre le plus de conflits électoraux ; il fallait déjà réfléchir collectivement et intelligemment afin de proposer des reformes qui leur permettraient d’organiser des élections locales apaisées «  parce qu’il y’a un certain disfonctionnement qu’on a constaté à ces élections passées et si ils se reproduisent au local, cela pourrait être dramatique pour les populations locales. C’est pour cela, on réfléchit la dessus avec les acteurs institutionnels sur les réformes à venir ».
En plus de cela, il a insisté sur un volet qui lui paraissait très important : Il faut soutenir les élections en développant des mécanismes qui permettront de ne pas toujours attendre des partenaires techniques et financiers (PTF) « il y’a un volet important sur la soutenabilité des élections C’est comme ce que la CENI avançait comme propos : si nous continuons les élections à ce cout, ça va finir par démobiliser les électeurs, les citoyens vis-à vis de la chose électorale. C’est pour cette raison aussi qu’il faut qu’on réfléchisse sur des mécanismes pour pouvoir permettre de déboucher sur la soutenabilité de nos élections , puisque c’est un domaine qui est très Régalien, c’est vraiment un domaine de souveraineté par essence qui, malheureusement pour organiser des élections, nous sommes parfois amener à compter sur nos partenaires techniques et financiers pour des choses qui relèvent de la souveraineté du Burkina Faso et cela est dû au fait que le cout est assez élevé , il faut que entre Burkinabés, on puisse s’asseoir et réfléchir collectivement et voir comment on peut réussir à réduire le cout de nos élections et à les rendre soutenables pour le budget de l’Etat de sorte à ce que même quand nos PTF sont en difficultés (  et c’était le cas à cause de la Covid 19 ), qu’on puisse néanmoins tenir nos élections de façon souveraine en comptant sur le temps précieux parce que on aura trouvé un moyen en les rendant un peu plus soutenables ».
Il a en outre évoqué une autre dimension aussi importante soit-elle : Il s’agit du processus dans lequel on débouche sur des réformes « après analyse, on se rend compte que le pays n’est pas au bout de ces réformes démocratiques.  Quand vous regardez le processus tel qu’il a été conduit, déjà au niveau des listes des candidatures, on se rend compte que la loi donne la possibilité à un parti de s’organiser pour s’aborder les listes d’un autre parti. Vous voyez le danger que cela puisse faire peser sur le processus ».
A la suite du processus, il y’a la question du financement des partis politiques a-t-il ajouté «  vous avez vu la réforme qu’on a opéré notamment concernant le positionnement de l’un ou de l’autre sexe aux élections législatives et municipales : on a dit que les partis qui vont respecter la loi sur le quota genre , bénéficieront d’un bonus de 20% , c’est une chose que la société civile n’a jamais cautionné parce que , dire que celui qui respecte la loi aura un bonus , c’est enlever en cette loi tous les éléments constructifs de la loi parce que quand vous retirez la contrainte dans une loi, vous l’avez vidée de sa substance ».
Et pour conclure, il a souhaité que l’on revoie un peu le cadre juridique de façon globale « Depuis 10ans dans nos recommandations , nous avons toujours attirer l’attention de nos Autorités, qu’il faille procéder à l’élection au suffrage universel direct des exécutifs locaux ; cela nous évitera des manquements auxquels nous assistons   puisque devenir maire, c’est l’affaire des plus riches ( ce qui ont beaucoup d’argent et un patrimoine immobilier très impressionnant) qui cherchent parfois les voix des conseillers désœuvrés . Conséquence : ce sont les riches qui deviennent des maires, ce qui fait que le développement peut être relégué au second rang. Cependant, en procédant au suffrage universel direct, nous aurons des exécutifs locaux et légitimes surtout puisqu’ils seront le choix direct des populations ».

benedicteoued@gmail.com

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