Société : Quelle est la contribution de la famille pour une société de paix et de stabilité nationale !

« Dans un monde marqué par de multiples crises sociétales, économiques, politiques et même environnementales, la famille demeure le 1er espace de transmission des valeurs de solidarité, de respect et de tolérance.
Elle est le creuset dans lequel s’enracinent l’identité, la culture et l’éducation des générations futures ; c’est en son sein que se forgent les 1ères expériences de la vie en société, les notions de justice, de dialogue et de réconciliation. Malheureusement aujourd’hui, la famille est confrontée à de nombreux défis, fragmentations, mutations des modèles familiaux, précarité, conflits inter générationnels, des violences qui mettent en mal son rôle de stabilisateur social.
Dans un contexte où le Burkina Faso fait face à des défis sécuritaires et sociaux, il est essentiel d’examiner comment la famille peut contribuer activement à la construction de la paix et à la stabilité nationale.
Par ailleurs, force est de constater que la ville de Ouagadougou connait une montée inquiétante de la délinquance juvénile, caractérisée par des actes de violence, des vols, le banditisme, la consommation de substances illicites et d’autres comportements antisociaux. Cette situation interpelle les autorités, la société civile, les parents et l’ensemble des acteurs impliqués dans l’encadrement et l’éducation des jeunes et enfants » Dixit Azèta Nana/Nyampa, Magistrate, spécialiste des affaires familiales et de la protection des enfants, Présidente de l’association féminine Yamyonkba pour la paix dans le monde (AFYPM).
C’est face à ces enjeux que Azèta a cherché à savoir comment renforcer la famille pour en faire un véritable levier de paix et d’harmonie.
Cette question a trouvé réponses grâce à un appel organisé par AFYPM qui a rassemblé des experts, des acteurs institutionnels, des leaders communautaires, des organisations de la société civile, les parents et les jeunes autour d’un panel pour un débat très constructif en vue d’analyser les facteurs sous-jacents et d’identifier des solutions adaptées pour prévenir et réduire la délinquance juvénile à Ouagadougou et subséquemment dans le reste du pays.
Cette rencontre a eu lieu le samedi 1er mars 2025 à Ouagadougou.


Débutée aux environs de 9h, c’est vers 14h30 qu’a pris fin le panel qui a abordé les causes, les conséquences et les défis que posent la délinquance juvénile et les panélistes ont réfléchi sur les dynamiques familiales et leurs impacts sur la cohésion sociale et la paix dans les familles au Burkina Faso et même au-delà.
Si la paix commence dans les cœurs, elle se construit d’abord dans les foyers, a-t-elle ajouté et de préciser que les échanges ont eu lieu autour du thème principal « La famille, cellule de base de la société : quelles perspectives pour un monde de paix ? » avec pour sous thèmes :
la communication au sein de la famille et la construction de la paix ;
les conséquences des crises familiales sur le développement psychoaffectif des enfants ;
la recrudescence de la délinquance juvénile dans la ville de Ouagadougou : causes, défis et perspectives.
En tant qu’association, nous nous sommes dit que si l’enfant est dehors, certainement, c’est parce que ça ne va pas en famille, a confié Azèta « C’est pourquoi nous avons décidé de parler de la paix, de la cohésion sociale au sein de la famille, surtout la bonne communication pour permettre aux enfants de grandir sereinement, permettre aux parents de vivre heureux, mais aussi aux enfants de grandir sereinement parce que aucun parent ne souhaiterait être à la maison sachant que son enfant est en détention. C’est ensemble qu’on pourra bâtir la paix, c’est main dans la main qu’on pourra y arriver ».
Pour ce qui est des résultats attendus, c’est que chacun puisse comprendre que la paix naît dans le cœur, mais elle se construit au sein de la famille, a-t-elle poursuivi « Chaque famille doit être responsable. Les parents doivent s’assumer et surtout l’autorité parentale » et de préciser que pour ce qui est de leur combat, c’est qu’il y’ait moins de femmes dans la misère « parce qu’on se dit que c’est surtout elles qui tiennent la famille. Si les femmes sont heureuses, certainement les époux le sont avec nos enfants. Nos frères seront forcément heureux et si l’époux est heureux, c’est que la famille sera heureuse puisqu’ils vont transmettre de bonnes valeurs à leurs enfants. Et ça c’est toute la société qui sera heureuse parce que c’est toujours intéressant de voir une société accomplie, une société avec moins.de délinquants, une société paisible ».
L’enfant, c’est l’avenir de la nation.Si l’enfant se développe mal, c’est sûr que notre monde va se comporter mal. Si nous vivons aujourd’hui de façon difficile, c’est parce que nos comportements ne vont pas dans le sens de la quiétude, de la cohésion, de la paix a souligné le modérateur du panel, Vincent Nagréongo, psychologue, inspecteur général de l’éducation de jeunes enfants.
Pour abonder dans le même sens que son prédecesseur, le Commissaire principal de police, Djibril Yé en service à la brigade nationale de protection de l’enfant au Centre, spécialiste en protection de l’enfant, a profité dire merci à l’association pour l’initiative de travailler sur les thématiques très pertinentes et tout ce qui est en lien avec la famille « il faut le dire , la famille, c’est la cellule de base et si tout est bien fait au niveau des différentes familles, je pense que dans nos sociétés nous verrons moins de problèmes ».
Dans sa communication relative à la recrudescence de la délinquance juvénile dans la ville de Ouagadougou, Djibril a invité les parents à être des parents responsables qui ont un œil très regardant sur tout ce qui se passe dans leur environnement, et tout ce qui concerne les enfants « En tant que techniciens de la sécurité, nous devons mettre l’accent sur les activités de prévention et amener les parents, les familles et surtout la cible (les enfants) qui est en contact avec les faits de délinquance de connaître les méfaits des stupéfiants, de la consommation de la drogue (dans les milieux scolaires et débits de boissons) et de savoir ce qui l’attend si toute fois elle s’adonnait à ces pratiques néfastes pour la santé et ce que la prise de ces stupéfiants pourrait engendré dans sa vie ».
Mahamoudou Sawadogo, spécialiste santé mentale et soutien psychosocial, expert senior en développement social et soutien psychosocial, est revenu sur les aspects spécifiques liés aux conséquences des crises sur le comportement des enfants, les crises peuvent avoir des déviances dans les relations époux-épouses sans oublier que les déviances au niveau des enfants peuvent se manifester sous plusieurs formes notamment les troubles de comportement et la conséquence concrète de la destruction des familles à travers la délinquance juvénile.
La famille a des difficultés aujourd’hui puisque tout ce que les enfants manifestent à l’extérieur, est parti de la famille et c’est au sein de cette même famille qu’il faut travailler à prévenir et à régler ces problèmes et trouver des mécanismes à travers le dialogue, la concertation, le pardon pour pouvoir résoudre ces questions, a conclu le modérateur Vincent.gmail.com

benedicteoued@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *