« Savoir lire et écrire… c’est être libre ! Analphabétisme,illettrisme… »Fanfanouche24-31livres, thèmes et genre.
Il n’y a rien de tel que de savoir lire et écrire, a-t-on coutume de dire.
En effet, être alphabète nous protège de beaucoup de chose.
Que ne fut notre tristesse, notre désarroi d’être témoin d’une scène qui s’est passée le vendredi 16 avril 2021 à Ouagadougou.
En partance pour Boussé (chef-lieu de la province du Kourwéogo dans la région du Plateau Central à une quarantaine de kms de la capitale Ouagadougou), nous empruntâmes un mini car (communément appelé « Dina ») à la gare de Tampouy.
Dans le car, se trouvaient des femmes qui avaient quitté Sidéradougou dans la Comoé pour Ouahigouya (Douma-Tallé), leur région d’origine.
La plupart d’elles voyageaient la 1ère fois (selon elles, elles n’avaient jamais quitté Sidéradougou et c’était leur 1ère fois de voyager).
Elles, qui étaient très heureuses de découvrir enfin leur origine, étaient loin de s’imaginer ce qui les attendait comme surprise désagréable pendant leur trajet.
D’abord abandonnées et laissées pour compte par les siens dès la gare à Sidéradougou, elles prirent un car qui les transporta jusqu’à Bobo Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso.
Arrivées à Bobo, elles rentrèrent dans un taxi qui les déposa à la gare de Nerwaya Transport.
Lorsqu’elles arrivèrent au niveau du guichet, elles demandèrent un ticket pour Bobo- Ouahigouya et ont insisté qu’elles voulaient un trajet direct, ont-elles dit.
Que ne fut leur grande surprise ! C’est une fois dans le car (vers l’après- midi), qu’elles se rendirent compte que le car les amenait à Ouagadougou.
Arrivées dans la capitale, elles furent obligées de dormir à la gare, car ne connaissant personne et c’est le matin qu’un homme ( qui leur a fait savoir que c’est la compagnie de transport qui l’avait appelé l’informa de la venue des femmes et lui a donné leur numéro (femmes)pour qu’il puisse les appeler et venir les chercher et qu’il était chargé de les conduire à la gare de Tampouy) est venu les chercher pour les conduire à la gare de Tampouy afin qu’elles puissent prendre le mini car « Dina » pour Ouahigouya.
La gare de Nerwaya étant à Gounghin, elles ont dû débourser la somme de 1500FCFA chacune comme frais de transport pour rejoindre Tampouy, ont-elles souligné tristement.
Une fois dans le car, il fallait attendre le monsieur qui est venu les chercher à la gare de Gounghin (s’étant éclipsé pour un bout de temps), afin qu’il récupère les tickets de transport (qui attestent qu’elles ont vraiment payé) des mains des femmes, pour ensuite payer de sa poche le chauffeur du mini car.
Lorsque chaque femme était invitée à remettre son ticket, sur celui de Lizèta Ouédraogo était inscrit le nom Issaka Ouédraogo et sur le ticket, était mentionné la somme de 6000FCFA au lieu de 9000FCFA qui est le prix de transport (On n’a pas eu le temps de photographier le ticket de Lizèta, de peur d’avoir des problèmes puisque le monsieur était en face de nous dans le car ; par contre pour Salimata Kinda, on a pu photographier son ticket car elle avait l’avait fait sortir son ticket avant l’arrivée de ce dernier).
Lizèta Ouédraogo, d’un âge avancé et qui n’a pas pu retenir ses larmes (puisqu’elle était obligée de payer 2500FCFA au lieu de 3000FCFA pour le trajet Ouaga-Ouahigouya), a dit être victime d’une escroquerie « C’est la femme, la caissière qui a enregistrée mon nom et prénom, qui m’a volée. Quand je suis arrivée à la gare, elle m’a fait savoir que le prix du trajet Bobo-Ouahigouya coute 9000FCFA sans compter le prix des bagages et que c’est un trajet direct. Je lui ai remis 10000FCFA et elle m’a donné 1000FCFA comme monnaie. J’étais loin de m’imaginer que la femme qui était en face de moi était de mauvaise foi et de moralité douteuse. Non seulement, elle retient 3000FCFA, en plus, au lieu d’écrire mon nom, c’est le nom d’un homme elle écrit. C’est parce que je ne sais ni lire, ni écrire qu’elle a pu me tromper. Ce n’est pas grave. Ce qui est sûr, le bon Dieu le lui rendra au Centuple ».
Lizèta a condamné ses enfants d’être à la base de son malheur « Je suis mère de huit enfants et certains voyagent à tout moment et connaissent bien la route. Je leur ai demandé de déléguer un qui va m’accompagner afin que je puisse arriver à bon port comme moi je ne maitrise pas le trajet puisque c’est ma 1ère fois de voyager. Je suis sure que si j’étais accompagnée, je n’allais pas subir ce traitement honteux ».
Tout comme Lizèta, Maimouna qui a quitté Sidéradougou pour Ouahigouya (précisément à Douma-Tallé), n’a pas du tout apprécié le traitement qu’on leur a infligé. Cette femme était obligée de débourser la somme de 2500FCFA au lieu de 3000FCFA (elle a négocié afin que le chauffeur dimunie le prix et ce dernier a accepté) pour le trajet Ouaga-Ouahigouya car ayant perdu non seulement son portable et son ticket attestant qu’elle a vraiment payé les 9000FCFA à la gare de Nerwaya à Bobo.
Les femmes ne sont pas du tout contentes de la société Nerwaya transport.
C’est pour cela nous interpellons le promoteur à assainir son entourage.
Cette situation démontre une fois de plus que ce sont nos pauvres mères, femmes, sœurs, filles qui ne savent ni lire, ni écrire, qui sont des proies pour des gens sans pitié qui n’ont rien à perdre.
Nous avons gardé les enregistrements et pris les contacts des plaignantes qui serviront de preuves si toute fois la compagnie de transport nous accusait de vouloir ternir son image.
benedicteoued@gmail.com.