Du 16 au 17 avril 2024 se tient à Bobo Dioulasso (dans les Hauts-Bassins, capitale économique du Burkina Faso (BF), localité située à plus de 300kms de la capitale Ouagadougou), une formation de 200 femmes dont 100 jeunes filles sur l’Agenda Femmes-Paix et sécurité (la résolution 1325 et connexes), la résolution 2250, la médiation politique et communautaire. Cette formation qui est initiée par le réseau ouest-africain pour l’édification de la Paix (WANEP), a été possible grâce aux partenaires de WANEP que sont le PNUD, l’UNFPA et l’UNCDF et entre dans le cadre du Projet « Projet d’appui au renforcement des capacités et du rôle des femmes et des jeunes filles dans le processus de transition et de consolidation de la paix »
L’objectif principal de cette activité est de renforcer les capacités techniques des organisations de femmes et de jeunes filles afin d’améliorer leur participation dans les instances de prises de décision et de consolidation de la paix.
De façon spécifique, il s’est agi de :
Répondre aux besoins spécifiques de formations des femmes et des jeunes filles sur les résolutions 1325 et connexes, la résolution 2250, la médiation politique et communautaire ;
Favoriser une bonne appropriation du cadre normatif de des résolutions par les organisations féminines ;
Susciter une prise de conscience des femmes et des jeunes filles du rôle crucial qu’elles peuvent jouer dans la médiation.
La cérémonie d’ouverture a été prononcée par le Chargé d’appui technique à la Direction générale de la promotion de la femme et du genre de la région des Hauts Bassins, Fernand Yaméogo.
Cette rencontre est une très belle opportunité, une approche à apprécier à sa juste valeur parce qu’on travaille en tandem avec WANEP sur les questions liées aux femmes et aux jeunes filles en ce qui concerne non seulement leur participation aux actions de Paix et de Sécurité et également leur participation aux postes de responsabilité, s’est réjoui Fernand « Je pense que c’est une belle initiative et nous remercions WANEP pour ce qu’il fait au profit des femmes. L’accompagnement du ministère aux cotés de WANEP, est un accompagnement technique, je pense également que c’est une collaboration. Ensemble, nous essayons de voir quelles sont les actions que l’on peut entreprendre et également vers quel partenaire on peut aller pour permettre à WANEP d’assurer les activités en ce qui concerne le domaine de la Paix, de la Sécurité et de la représentativité des femmes aux postes de responsabilité ».
Et parlant d’accompagnement, il a insisté sur celui technique « La preuve en est que je suis là et je pense que c’est à travers le financement du consortium que sont le PNUD, l’UNCDF et l’UNFPA que nous sommes là. On doit s’accompagner pour voir si les activités qui sont menées répondent aux normes et étant là depuis ce matin, je pense que c’est bien et surtout la manière d’animer des formatrices. Les formatrices sont des personnes expertes en la matière et par conséquent, je ne doute pas des résultats à atteindre quant à cette formation de deux jours sur l’Agenda Femmes-Paix et Sécurité ».
Pour ce qui est de l’implication des femmes aux côtés des terroristes, Fernand propose qu’il y’ait des activités de sensibilisations et de formation pour elles « On constate aujourd’hui que les femmes prennent des armes et cela à travers plusieurs formes.
Pour éviter que d’autres ne soient enrôlées, il faut former et sensibiliser les femmes et les jeunes filles qui sensibiliseront à leur tour leurs paires qui n’ont pas pu participer et nous pensons qu’en réagissant en ce sens à travers les formations et les sensibilisations et surtout en révélant les conséquences de leurs implications dans les actions d’insécurité, dans les actions de violence que nous arriverons à éradiquer ce mal , à faire de telle sorte que les femmes ne s’impliquent plus aux actions menées par les groupes terroristes et aussi sensibiliser les femmes et les acteurs de défense notamment les FDS (Forces de défense) et VDP (Volontaires pour la patrie) ».
À l’issu de la cérémonie d’ouverture et de la photo de famille, les participantes ont été réparties en deux groupes (1er groupe avec les jeunes filles de moins de 30 ans et le 2ème groupe avec les femmes et jeunes femmes de plus de 30ans). Les groupes étant créés, deux formatrices par groupe pour former le 1er jour sur les Résolutions 1325 et connexes, la Résolution 2250 et la médiation politique et communautaire réservée au jour 2.
Les femmes et jeunes filles ont été invitées de part et d’autre de se retrouver en groupes de cinq personnes pour réfléchir et restituer leurs travaux sur « Comment la crise sécuritaire humanitaire affecte les femmes et les hommes de votre localité » et « ce que nous pouvons faire pour mettre en œuvre la Résolution 1325 une fois arrivées dans nos communes », « Quels sont les effets de la crise sécuritaire sur les jeunes de votre localité ? ». Les participantes pour répondre à la 2ème question, devaient le faire en tenant compte des quatre piliers de la 1325 que sont : la participation, la protection, la prévention, le secours et le relèvement.
En ce qui concerne la Résolution 2250, les formatrices sont revenues aussi sur les quatre piliers de cette 2250 que sont : la participation, la protection, la prévention, le partenariat, l’engagement et la réintégration.
Pour ce qui est du 2ème jour, les participantes ont été outillées sur la médiation politique et communautaire (ici, les participantes ont pu se familiariser avec des mots tels que conflits, médiation, acteurs de la médiation, comment éviter un conflit, il y’eut aussi des simulations, des restitutions de travaux de groupes).
Bien avant la reprise de la formation, Djénéba Sidibé/Sangaré, une des formatrices des jeunes filles et dames, a procédé au rappel de ce qui s’est passé la veille. Ensuite, le rapport des activités du 1er jour a été soumis aux participantes pour amendements et validation.
Des participantes s’expriment.
Odette Traoré/Soulama, secrétaire de la coopérative Djontal à Banzon a confié avoir beaucoup appris durant les 48h de la formation sur les Résolutions 1325 et 2250 « La formation était géniale puisqu’elle m’a beaucoup éveillée et de retour dans ma localité, je sensibiliserai les membres de la coopération et d’autres ; je suis contente et je félicite WANEP et les formatrices ».
Cette formation des deux jours m’a permis d’acquérir beaucoup de connaissances et arrivée chez moi, je vais transmettre ce que j’ai appris lors de nos rencontres qui se passent chaque mardi et à travers le bilan que je fais chaque fin du mois, s’est réjouie Sétou Coulibaly, présidente de l’association des couturières de Orodara.
Tout comme ses prédécesseurs, Adjara Tougouri, membre de l’association Djigui sèmè de la commune de Bama a trouvé les deux jours de formation d’importance richesse qui lui donnent la joie du cœur de s’engager un peu plus « et durant ces deux jours de formation, j’ai appris de grandes choses que j’ignorais sur l’importance de la femme et de la jeune fille sur les scènes de lutte contre l’insécurité et la violence ».
Même son de cloche pour Olossa Gnoumou de l’association Muyou de Bobo « Je suis dans la joie, j’ai appris beaucoup de choses ».
Cette formation se passe simultanément à Tenkodogo dans le Centre-Est, localité située à plus de 200kms de la capitale Ouagadougou en langues française, dioula et mooré.
Les formatrices sont : ZénaboCoulibaly/Zongo, Djénéba Sidibé/Sangaré, Pauline Zizien et Rosalie Ouoba, toutes de la CNF (coalition nationale des femmes) mise en place par WANEP (WANEP utilise la compétence interne).