Comme un semis, avec du soleil, une bonne terre et une pluie abondante, les racines de notre avenir s’enfouiront dans le sol et une canopée d’espoir atteindra le ciel. » C’est en ces termes que Wangari Muta Maathai, biologiste et militante écologique originaire du Kenya, expose sa vision de la protection de l’environnement dans ses écrits tels que « Réparons la terre » ou encore « Challenge for Africa». Portait sur le combat de « la maman des arbres », prix Nobel de la paix 2004, dont le Sommet de l’Union Africaine consacre depuis sept ans le 3 mars 2019, Journée Wangari Maathai.
Première femme d’Afrique de l’Est à obtenir un diplôme de biologie en 1964 et obtenir le grade de docteur, c’est le constat des problèmes environnementaux et de la prise de conscience de la position de la femme au Kenya, qui forgera le combat de Wangari Maathai.
L’érosion des sols, le faible rendement des cultures sont autant de facteurs qui plongent les femmes dans la précarité et oblige les familles kenyanes, dépendantes des ressources naturelles primaires, à l’exode. Déforestation, dégradation des rivières et de la terre, Wangari Maathai, alors membre du conseil national des femmes Kényanes, entame un véritable engagement militant, en faveur de la protection de l’environnement.
« Devant les restes de ce qui avait été un arbre plein de vie, la fumée mêlée à la lueur rouge des braises […] m’est apparue comme une définition plus que parfaite de l’enfer » expliquera la militante élevée dans l’éducation religieuse, dans son ouvrage « Réparer la terre ». En 1977, Wangari Maathai fonde le « Green Belt Movement », mouvement de la ceinture verte, consistant à endiguer la déforestation et l’érosion des sols en plantant des arbres autour des territoires ruraux. Si la célèbre militante estime qu’il s’agit d’« une chose très faisable. Ce n’est pas compliqué, cela ne nécessite pas de technologie et peu de connaissances », le temps de croissance des arbres ou encore le coût de l’entretien des parcelles auraient pu faire échec à cette initiative, pour le moins risquée, face à une déforestation à l’échelle mondiale toujours plus rapide.
Pourtant, en 1993, 30 millions d’arbres parcourent le territoire Kenyan. Cette initiative déjà auréolée de succès sera reprise au Brésil ou encore en Amazonie. Les quatre « R », Réduire, Recycler, Réutiliser et Réparer, sont les quatre principes correspondant aux valeurs que la membre honoraire du club de Rome et membre du conseil de l’avenir transmet dans ses ouvrages. C’est en 2006 que la France récompense le combat d’une vie en faveur de la démocratie et du développement durable, en faisant de Wangari Maathai, Chevalier de l’ordre de la légion d’honneur. MOGED