L’homme d’affaires, ancien gendre de Ben Ali, est visé par une plainte pour harcèlement sexuel. À l’origine du scandale : une célèbre animatrice de télévision.
En ce moment, ses nuits sont courtes. Arbia Hamadi les emploie à répondre point par point sur Facebook à ses détracteurs, nombreux depuis que sa plainte pour harcèlement contre Slim Chiboub a conduit à l’arrestation de ce dernier. Le gendre de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali a été relâché après quarante-huit heures de garde à vue, et transféré à l’hôpital ce week-end pour une opération de chirurgie cardiaque. Une audience est prévue vendredi 8 mai au tribunal de première instance de Tunis.
Arbia Hamadi a prévenu : « Je suis calme. J’ai demandé à ce que justice soit faite. Je ne me suis pas adressée aux médias. Mais, si certains veulent la guerre, ils l’auront. » L’animatrice de télévision, bien connue des téléspectateurs tunisiens, ira jusqu’au bout… sauf si Slim Chiboub présente des excuses publiques. À défaut, l’homme d’affaires risque jusqu’à 5 000 dinars d’amende (1 576 euros) et deux ans de prison, peut-être ferme : Chiboub est déjà sous le coup d’une condamnation avec sursis pour des malversations financières.
#EnaZeda
Mais, pour l’heure, c’est surtout Arbia Hamadi qui doit se défendre. La mère de famille est l’objet d’attaques en tout genre, les réseaux sociaux profitant des longues soirées de ramadan – en confinement, qui plus est – pour se déchaîner. Les railleries fusent : sont dénigrés son accent rural et son physique, y compris par des proches de Chiboub, qui reconnaissent que « Slim a un penchant pour les femmes », mais qu’il « ne regarderait jamais une telle femme ».